Un homme va proposer sa souffrance à une femme. « Je fais dépendre mon bonheur de toi, donc tu es responsable de mon malheur. » "; Je ne peux quand même le laisser seul dans cet état. Si je le quitte, il ne s'en remettrait pas » se dira-t-elle.Il lui proposera sa dépression, ses plaintes, son amertume face à la vie et sera pris en change avec beaucoup de générosité, au début de la relation, par la femme dévouée et convaincue que « elle réussira l'en sortir»
L'un produit de la souffrance et l'autre l'absorbe. C'est si bon d'être entendu, il ne sera pas prêt à scier la branche sur laquelle il est assis en cessant de souffrir. Ce n'est pas tous les jours qu'on trouve un sauveur persévérant.
L'éponge peut arriver à saturation, frustrée dans son besoin de restaurer. Commencent à souffrir : l'éloignement, mouvements de rejet, reproches et accusations. Le prince se sent torturé par l'héroïne qui venait le délivrer. Elle devient à la fois sauveur impuissant et persécuté, commence à se considérer comme victime harcelée de demandes impossibles et culpabilisée d'oser espérer un changement. Blessée, commence à reconnaître ses besoins propres.Il produira de plus en plus de souffrance jusqu'à en faire déborder la capacité d'absorption de son partenaire qui tombera malade ou prendra la fuite. Il sera victime d'accidents, puis verra l'abandon comme un soulagement.
« Il a besoin de moi », se dira-t-elle. Il faut rester fidèle, d'abord, à soi–même.
(Recopié, je crois, d'un livre de Salomé)
À midi, tout allait encore bien, le soir le drame éclate.
- Je ne comprends rien. C'est une fourmilière incompréhensible!
- Lionel t'as laissé des notes
- Confus, il a emporté le livre.
- Alors, détends-toi, joue avec le programme, l'ordinateur.
- Il m'a demandé un conseil pour réaliser quelque chose...
François n'arrive plus à bien respirer. Il a un peur panique.
- Je suis fini, me dit-i de nouveaul. Je ne sais plus rien, je suis dépassé.
Le lendemain il se lève des yeux hagards. Nous allons acheter des légumes à pied et il arrive à peine de marcher et respirer.
- Lis un peu, je lui conseille.
Il lit quelques minutes dans le jardin à mes côtés, puis il disparaît.
À midi, ses yeux brillent de nouveau.
- Je commence à comprendre! dit François et me montre ses papiers.
- Alors, tu les as lus ?
- Au moins vingt fois. J'ai enfin compris ce qu'ils cachent.
Il disparaît de nouveau.
Vers quatre heures, il me dit :
- Ça commence à marcher ! Je commence à piger !
- Alors, tes objets, composants disparus hier, tu as réussi à les récupérer ?
- Oui, oui ! Et ce qu'il m'a demandé à faire, marchera! Je suis déjà à la troisième version, amélioration. Et ils marchent, tous!
Vers dix heures le soir, après le dîner, je voudrais me coucher.
- Viens François, arrête. Il fait tard.
- Non, non, je veux terminer la cinquième version généralisée. Et tu sais, tous marchent.
Il doit travailler presque jusqu'à minuit et se couche heureux. À force d'insistance, de volonté, combiné avec son expérience et génie, il a réussi ce qu'il s'était proposé. Réaliser une partie de ce que mon fils avait envie de faire, mais n'arrivait pas à s'en sortir tout seul, manquant des bases de l'informatique.
Il fait chaud et nous dormons mal. Ils auraient dû arriver jusqu'à minuit.
Onze heures, minuit, une heure, deux heures. Personne. Je m'inquiet. Enfin, je m'endors et je rêve. Je rêve qu'ils sont arrivés, bien arrivés.
- François, j'ai rêvé qu'ils étaient là !
- C'est juste un rêve. Dors encore...
Mais à peine cinq minutes plus tard, j'entends des pas dans le jardin. Ils arrivent! Avec un énorme matelas acheté à Amsterdam qu'ils ont aidé confectionner à la taille désirée. Heureux, bronzés.
Je me lève et leur raconte rapidement nos déboires, celui de François, réussi, celui sur moi et le chat sympa, le jardin agréable... sauf les moustiques qui m'ont massacré les bras.
François est fâché.
- Pourquoi tu as tout raconté ?
- Je n'ai pas dit 'tout'.
- Mais c'était mon histoire, à raconter à ma manière !
- Je regrette, François....
Il menace:
- Demain, je serai malade de nouveau malade, à cause de toi! Tu auras dû te taire.
Cela me donne à réfléchir: exagèrent-il ses maladies pour m'influencer? Je n'aime pas les menaces! Je lui promets de ne pas « tout raconter » à Lionel, le laisser s'expliquer à sa façon son travail et ce qu'il a réalisé. On le fera le lendemain soir, puis nous partirons. Mais je prends la plume pour le décrire comment c'était passé. Au moins pour moi !
- Pourquoi était-tu si mécontente, hier nuit?
- Ce n'était pas à deux heures de matin de raconter les histoires de chat...
- Je croyais que tu es fâché à cause de ce que j'ai dit sur toi.
- Non, pas de tout, répond François.
Plus tard, toujours assis à côté de l'ordinateur, il s'écrie :
- Julie, ça marche! Presque toute marche!
- Alors, mets s'il te plaît les haricots à cuire.
Je ferai la viande panée, mais les légumes, ce sont sa spécialité. Bien.
Mais il continue à travailler à l'ordinateur et moi, je continue à écrire.
Ainsi coule notre vie.
Bonheur, malentendus, incompréhensions.
Était-il simplement jaloux la nuit dernière? Je délaissée notre lit et je me suis plongé dans la chaleur d'interaction avec nos (grands) enfants. Il aurait pu venir, lui aussi, il ne dormait pas encore. Il est arrivé quelques minutes plus tard. Puis, il s'est retiré de nouveau, maussade. Personne ne l'a empêché à la chaleur de retrouvailles que lui-même, son éducation, son caractère.
C'est dur quelquefois de se mettre à la retraite.
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