16 mai 1997

Aujourd’hui, c’est moi qui me sens tout à fait désemparée.

Et hier, j’ai manqué un rendez-vous important, j’ai tout simplement oublié. Depuis, je suis désemparée. Je cherche l’adresse et le nom de l’éditeur à qui je me préparais depuis deux mois, depuis le salon de livre, d’envoyer mon livre et je ne le trouve pas. Que signifie tout ça?

Pour me calmer j’ai pris un tranquillisant hier soir, m’endormir j’ai réussi, et ce matin j’en ai pris pour me donner de l’énergie (raté), ma tête tourne. Je ne tremble plus de nerf, mais comme s’il aurait atténué, annihilé tout envie, tout résistance et en même temps, tout joie. Même l’adresse que je ne trouve pas ne m’inquiète plus autre mesure. Je continuerai à chercher, mais je n’ai pas la force de lever ma tête de l’oreiller, ni lire, ni même écrire.

J’ai quand même noté ces lignes.

La nuit dernière, mon mari m’interpelle :
- Arrête de tourner !
Je ne me rendais pas compte.

Rongée par inquiétude, (par la rencontre avec mon mari d’enfance et sa famille et le déprime de François ne finissant pas), je me tournais et retournais à gauche et à droite jusqu’à trois heures, en bougeant sans cesse. François s’est réveillé.
Inquiet, ne pouvant tenir sur une place sans bouger, je descends à la cuisine et je mange des corne flakes au lait.

François arrive, furieux :
- Tu ne veux pas me laisser dormir ?
- Mais justement…
- Viens.

J’ai compris. Moi non plus, je ne dors pas s’il est loin. Ou mal, fort mal. Nous sommes remontés. Il m’a pris dans ses bras, puis en tournant, je l’ai pris dans mes miens. Tout près l’un de l’autre, finalement, me forçant, je me suis endormie.

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