16 juin 2004

Ma voisine d’en face est venu avec sa tondeuse et nous avons nettoyé le chemin menant vers la porte, mais aussi le petit champ de « blé » bougeant dans le vent.

Je suis contente – mais il me manque. C’est l’aspect « tondu » et aussitôt desséché. A la place de mon « jungle » auquel j’étais habituée, maintenant c’est le désert. Personnellement, j’ai préféré regarder le jungle, mais pas mes chaussures mouillés par les herbes folles.

La prochaine fois, je me laisserai un bout de champ sauvage au bout, par où on ne passe pas, là où je me suis couchée une fois et regardé le ciel à travers les herbes hautes.

Aujourd’hui je me sens perturbée, énervée, comme si j’étais avant (les règles) : pourquoi ? depuis quand ? que m’a bouleversée tant ?

Tant pis, je vais me trouver un livre pour m’y plonger, m’y oublier.

10 juin 2004: début cahier

Il est beau, mon nouveau cahier, appelé, je ne sais pas pourquoi “brouillon”. Ses pages blanches m’appelles à écrire.

Je n’ai pas peur des pages blanches, elles m’interpellent et je m’y plonge avec délectation. La première page a un attrait spécial. Le commencement. Continuation, oui, mais aussi un nouveau début.

Hier j’ai photographié des cerises sur une assiette avec cette petite merveille de l’appareil numérique, mon Cybershot Sony. Cerises rouges fraîchement cueillis et juste avant que je les mange.

Ensemble, puis observant qu’elles sont comme les gens : certains en couple, puis un couple rompu, d’autres en trois. Quelqu’un solitaire, beaucoup groupés et certains avariés. Pas encore détachés du lien familial, peut être même pourrissant ceux près de lui, de toute de façon, rongé par un mal interne ou partiellement dévoré par des rapaces sentant ses points faibles et n’osant pas s’attaquer aux autres.

Voilà. La première page de mon nouveau journal est remplie.

Cerises, vie sociale

Je laisse l’autre côté libre : peut-être je mettrai là l’image des quelques cerises. Oui, je voulais dire tout à l’heure… des cerises. En fait, quelques images avec… cerises.

CerisesMonJardin-14Cherys of my garden, as famillies of our life

2008: je ne les a pas mise dans le cahier, mais les voilà pour le blog.

Quelquefois, l’image seule parle.

Souvent, celles prises en série racontent une histoire mieux, plus complètement. En ajoutant un texte, même court, il gagne en compréhension. Au moins, il dit, ce que je voyais, sentais, pensais, le moment de sa prise et en la regardant sur l’écran.

Ma belle-fille m’ayant prêté son ordinateur, j’ai pu ainsi afficher mes cerises aussitôt sur l’écran et les contempler grand format. La magie photo – écran et plus tard impression, leur permet de vivre longtemps, après qu’en réalité elles étaient digérées.

Je me suis sentie solidaire à la cerise rouge foncé, bien mure et solitaire, loin des autres, mais regardant vers elles. Mais aussi à celui dont on a détaché le paire, encore désemparé de la perte. Puis à celles en famille et celui devant supporter un partenaire rongé de l’intérieur, ravagé d’extérieur, par autres et par soi.

J’essaie me rapprocher des autres.

Stéphanie m’avait prévenue contre Slava et hélas, elle avait raison comme d’habitude. Et comme d’habitude, j’espérais qu’elle n’aurait pas raison. Hélas. Deux fois. Hélas, elle avait raison et hélas, elle n’existe plus que dans mes souvenirs.

C’est encore difficile d’y croire.

Peut-être Aix mènera à quelque chose. J’ai reçu hier une lettre m’invitant à un atelier d’écriture dans deux semaines.

Je crois avoir réussi prendre dans mes photos un peu de l’esprit de Sighisoara et Aix. Moins de Komando : il pleuvait, et pas très bien de Kolozsvàr, malgré le nombre des photos prises : j’étais enivrée de joie.

A mon avis, une photo ne peut les présenter, il faut une série.

Tout comme pour quelqu’un.

Nous sommes complexes. Chacun de nous, plusieurs. Pourquoi montrer une seule de ses facettes ?

La Julie resplendissante après natation, oui, c’est moi. Mais l’amère, la fatiguée aussi. Celle avec bourrelets de gras (encore) sur le dos et aussi avec une sein (d’après la photo) encore étonnement belle. Bien sûr, tout dépend de l’angle où on la prend, et quelle geste on fait. La main, le bras, peut-être lisses ou horriblement ridés, suivant le contraste et la lumière, plus ou moins pleine des tâches de rousseur.

Après m’être rassurée que parfois je parais (au moins certaines parties de moi, visage, etc) très bien, encore à soixante dix ans ! je peut désormais me montrer aussi la Julie étonnée, effrayée, les cheveux n’importe comment et même, la ventre (encore) trop lourde.

Bien sûr, il sera difficile de faire une image moche de Gabrielle. A cinq ans, elle est fraîche, blonde, belle même humeur boudeuse. Mais je l’ai prise les pieds dans l’eau, cueillant des fleurs de champs mais et aussi serine entourée des enfants sautant : assise comme une petite demoiselle au milieu d’eux, les jambes croisés.

Mon petit fils est plus dur à 'attraper', il est en perpétuel mouvement. Les dernières photos le montrent sautant avec les autres, tâtant l’eau avec un point de chaussure, jouant tenis, lancant une balle. Je dois apprendre faire des photos rapides, même avec cette appareil, généralement lente à réagir, anticiper les mouvements ou prendre en rafale ou alors faire un « movee » (film) et en sortir des images les plus parlantes. Oui, je crois que David est un bon sujet pour me préparer d’avance à la classe « documentaire ». Mais une rue un peu plus fréquenté aussi.

Bon, je vais me laver les cheveux. Puis, à Paris ! Montrer quelques photos à Michel et l’aider à démarrer avec le Photoshop Elements.

Roumanie 2004 quelques souvenirs

Je vais aussi les ajouter un à un pour en parler, au moins quelques uns entre elles me laissant un souvenir très forte.

8 juin 2004: fin d'un cahier

Quelle horrible rêve!

Tout de quoi je me réjouissais, dans ce rêve, bien que m'arriva, mais ensuite tourna en cauchemar. Etait-ce ainsi dans ma vie?

Oui, il ne faut pas se réjouir trop et ce croire en nuage, m'avait dit Stéphanie une fois. Tôt ou tard, cela finit, ne dure pas.

Dans mon rêve, la merveilleuse maison partagée avec une amie actrice était envahie par des copains reporters et de film. Mes enfants, petits encore dans la rêve, laissés seuls dans la maison voisine et l'eau envahissant la pièce où mon ordinateur été mais aussi tous mes cd et zips, tous mes écrits et images. Les marchent se dérobaient sous mes pieds quand j'y allait pour tâcher à fermer le robinet, sauver mes textes (une fois que je me suis enfin rassuré que mes enfants sont en bons mains.)

Le futur se dérobe souvent, devient différent de ce qu'on le croyait. Mais les plaisirs vécus, les voyages faits, les gens aimés, ce qu'on avait ressentie au moins envers eux, reste. Personne et rien ne peut nous enlever, tant qu'on est en vie et sain d'esprit.

Peut-être la famille de mon fils n'ira pas à New York et moi n'habiterai jamais encore une fois au Etats Unis, ne publierai jamais un livre autobiographique ou un avec mes photographies, ne trouverai pas des nouveaux amis, mais mon voyage, mes voyages ces derniers semaines et même le retour, ont été gagnés.

A Commando, j'ai appris des choses que je dois encore cogiter, renversant certains idées reçus, idées qui étaient jusque maintenant dans ma tête depuis mon enfance, puisque je n'y était pas retournée depuis mes 5 ans. Aussi beaux que le paysage est là, avec les magnifiques sapins et le montagne, la vie est dur. Par contre, Kolozsvàr, 'Cluj) ma ville d'enfance et adolescence est ressortie dépoussiérée. La qualité de vie est toujours aussi bonne, les distances relativement petits. Les gens très divers en général bien. Le centre plus beau que jamais malgré les fils électriques et téléphone trop apparents dans le ciel. En revenant ici et ne les voyant pas partout, je me suis rendu compte encore plus de la différence.

Le petit Szamos coule doucement devant la maison où nous habitions jadis traversant une partie de la ville, Les marronniers du parc offrent l'ombre: un autre père apprend à son enfant à se promener en bicyclette, tout comme mon père jadis. L'appartement de jadis transformé en bureau, mais autrement inchangé. Surtout, l'atmosphère générale agréable, avec les étudiants, les paysans venus vendre et acheter et les habitants de la ville (400 000 dorénavant) vivant une vie me rappelant pourquoi j'y avait mis tellement de temps à le regretter. Pourquoi je cherchait la même atmosphère autour de moi plus tard.

Mon cousin (3e degré) Gabor, a grandi lui aussi avec les récits de Lamb sur les pièces de Shakespear, tout comme moi, et probablement, même ses fils. Et qui sait, plus tard leurs enfants encore. On y parle hongrois et on y parle roumain, et même si les bancs publiques sont tricolores et on a construit deux ou trois nouveaux immeubles au centre, les autres maisons nouvelles sont tous là où ils n'y avait avant que des champs et les collines.

D'ici, Kolozsvàr paraissait si loin, mais c'est une centre, vécu de là bas. Je n'aime pas toujours Bucarest, ne pourrais pas vivre à Predeal, ni passer plus de quelques semaines à Comandau, mais je pourrais vivre à Kolozsvàr de nouveau. Elle a conservé, malgré les voitures garant n'importe où, un air de tranquillité et de mouvement: dynamisme tranquille. Mélange agréable et naturelle. Nouveau et ancien. Nostalgie et initiative. (Enfin, en jugeant sur les premiers impressions.)

Les pauvres y paraissent moins pauvres, les ivorgnes plus raisonnables et sympathiques, les renforngés étaient compensés par les survivants, et les restaurants, même au centre à tout prix.

La jeunesse et les étudiants comme s'ils étaient à Paris. Les vieux et les adultes profitant de la nouvelle vie: plein des petits boutiques ouverts, de vieux chapeautier (faisant ou vendant des chapeaux) aux cybercafé des jeunes dans le vent, le grand surface même bien épousant l'ancienne marché sans rompre son harmonie.

En revenant, c'était formidable voir les caractères très différentes mais très attachants l'un et l'autre de mes petits enfants. Elle avec ses airs tranquilles et très gracieuse, pose en demoiselle déjà, lui avec ses élans et initiatives, sans cesse en mouvement. Hier, elle a joué 'la maman' et lui 'mon chéri'. A croquer.

Depuis trois jours, canicule. A huit le soir c'était encore trente degrés en ombre. Je bois et bous encore.

Au revoir, plutôt Adieu, mon cher journal. Je pourrais te relire un jour, mais il n'y a plus de place pour écrire. Je te quitte avec regrets. Mais tout bon finit un jour ou l'autre, hélas. Toi, 8 mois, ça va.

Je n'arrive pas à trouver l'image

Ceci n'est pas dû tout l'image exposé il y a quatre ans et demi, mais je n'arrive pas pour le moment de le trouver; ceci est la petit dej au lit pris le 1 janvier l'année dernière.

Premier repas 2008
"Il faut bien commencer l'année" je me suis dit. Mais ce n'était pas en 2004!

Je vais mettre ici, celle d'il y a longtemps, aussitôt retrouvé, je promets.

5 juin 2004

Dans l'expo photo, les deux photos choisies par Terry ont été mises au meilleures places, et elles ont été les seules avec un récit dessous.

Au début de la descente des marches, tout en haut, le Petit déjeuner. Depuis que Terry l'a choisi pour l'expo, de plus en plus de souvenirs ont arrivé sur sa signification chargé des beaucoup de sens divers pour moi.

Oui, "je me gâte" comme c'était le titre, pas mise, mais en plus de l'histoire des grand parents, affichée, il y a dedans d'autre mémoires qui resurgissent.

Maman m'apportant chaque 12 juillet le petit dejeuner spécial sur plateau près du lit, une fois par an. En fait, je la trouvais déjà à mon réveil près de moi. Aussi, la tasse que ma fille hésitait me l'offrir "c'est un cadeau reçu" m'avait-elle dit. "Mais tu ne l'utilises pas". Finalement, elle me l'a offerte - et à travers cette photo je voulais lui signaler combien j'apprécie sa geste et aussi la tasse.

Quand je lui ai montré la photo, elle ne se souvenait même plus de cette tasse dont j'ai tiré tous les matins tellement de plaisir. Depuis, elle m'a offert deux autres tasses, et maintenant, j'utilise un des trois en alternance, mais celle-là reste ma préférée.

Une autre signification était le tranche de pain grillé et le fromage de chèvre, le petit déjeuner de quelqu'un ayant décidé à maigrir: c'étaient mes premiers pas dans cette direction. Aujourd'hui je dis fièvrement "moins 12 kilos", mais "peut mieux faire". Il en faudra autant encore même si je marche nettement mieux. Aussi pour plus longtemps.

Et n'en déplaise pas à la cousine de maman de Bucarest, je continuerai avec mes chaussures noirs, en fait basquets déguisés, et des chaussettes noirs épais me tenant bien les chevilles, me permettant d'oublier les pieds. Comme je disais hier, à une dame m'enviant: "J'ai mal dans mes belles chaussures, moi". J'ai aussi teint mes cheveux, me disant qu'on regard davantage en haut...

J'espère que l'horrible fatigue ressentie avant hier et même hier encore partira vite et je serai de nouveau prête à des nouvelles aventures, travail et découvertes.

L'expo des autoportraits au Senat, le tirage et étude des dernières photos, l'écriture.

En fait, malgré que mon épaule sent encore un peu le sac au dos porté à AIX, ce n'est pas mon corps qui est fatigué, c'est la multitude des émotions profondes ressenties depuis dix mai qui ne sont pas encore "travaillées" dont les échos se percutent et travaillent probablement en profondeur.

Un peu aussi les soucis de demain.

Ma fille et sa famille ne se décident pas à venir ici pour mon 70e anniversaire et restent un peu vagues même sur ma visite chez eux. En plus, ici tout n'est pas décidé encore dans la famille de mon fils non plus, va-t-il ou non aller travailler à l'étranger?

Comment vais-je fêter mon 70e anniversaire s'approchant de plus en plus vite?

Je ne veux pas le passer au lit ou seule entre quatre murs. Je voudrais aller quelque part, faire quelque chose dont je me souviendrais fortement: quelque chose de spéciale... comme le petit-déjeuner que je m'offre chaque matin au lit.

Les deux photos choisis

Les deux photos prises et choisis par mon professeur pour l'exposition. J'ai dû les faire imprimer dans un atelier pro, les cadrer. Pas mal d'argent.

Mais j'ai réussi, à la fin d'expo, vendre l'une d'elle pour 70 francs: à l'époque, j'étais bien heureuse. La seule image que j'ai jamais vendu dans ma vie d'ailleurs.
Breakfast
Le récit ce cette image arrive, et aussi celle de l'expo.
Demain.

ParisBallade-0994
Ceci était pris à Moulin Rouge, elle a aimé la dynamique et les couleurs. Mes images étaient les seules en couleur dans tout expo, noir blanc. J'ai l'impression que cette dernière était déjà une photoreportage.

Diapo des images prix à Aix

fin mai/début juin 2004 des images retrouvées, même si toutes ne sont pas là.

1 juin 2004

Ouf. Revenue d'Aix le Province, fatigée, mais contente, autant des conférences et ateliers que des contactes établis, mais aussi des photos et portraits et les promenades d hier.

Vendredi soir j'irai à Expo Photo à Paris, puis repos, repos, repos. Je m'occuperai enfin de mon PC, des photos prises, des lettres et sans me rendre compte, dans une mois et demaine, j'arriverai à 70 ans.

D'habitude, je ne le sens pas, cette après-midi, oui. Fortement.

Je n'arriverai pas "mince" à mon anniversaire, mais quelques 12 à 15 kgs d moins. Le visage n'est plus bouffi et je me reconnais enfin, même si le corps est encore trop ronde.

Je voulais aller quelque part de spécial pour fêter mes 70 ans. Pour le moment, je ne désire qu'être chez moi, au lit, plus tard fauteuil et quand il fait beau, jardin. Il bruine pour le moment et mes chaussures se sont mouillés rien qu'en traversant les herbes poussant de la porte de la cour à celle de la maison.

La première chose à faire (demain!) est de recopier dans le carnet toutes les adresses de ceux rencontrés et aussitôt possible envoyer ce que j'avais promis à chacun, et au moins, un mot. Cette fois ne pas les perdre comme l'année dernière et essayer à continuer certains des contacts au moins.

Que vais-je faire avec toutes ces photos? 500 de la Roumanie et au moins 50 d'Aix. Même si je le donnerai ici, mais j'ai perdu la confiance, il me reviendrait à 120 euros! C'est vrai, quelquefois j'ai dépensé plus avec mes livres, surtout les livres techniques. Dois-je les prendre comme "apprentissage"?

La plupart font partie, disons la moitié, de "retour au source" et m'aideront à écrire, à me souvenir. Laisser des souvenirs aux enfants, quand ils voudraient à comprendre. Je ferai pour ma fille et sa famille un CD spécial bien rangé et pensé et lui enverrais.

Pour le moment, sieste.

Aix le Province


Il joue centre ville Aix
Originally uploaded by Julie70



Promenade au centre après la conférence.

28 mai, 2004

La comédie des erreurs.

Je suis revenue de Bucarest le 25 mai par Rome. Le 26, je l'ai passé avec mes petits enfants en revenant chez moi à 21h30. Le 27 j'ai essayé à faire démarrer en veine l'Internet pour Michel. Revenue à la maison épuisée de Paris, je me suis couchée plus tôt que d'habitude.

Ce n'est pas bien de m'endormir à sept! je me suis dit et j'ai encore travaillé un peu en recopiant et traduisant des exercices photo à faire, puis un bout de roman policier en anglais.

Je me suis facilement endormie ensuite.
Réveil.
Panique.

Comment se fait que j'ai réussi à dormir tant que cela? De 8h le soir à 8 et demi le matin? Le soleil entrait sur le secrétaire, le caressant. Vite, une dernière photo! Vite le petit déjeuner. Vite les bagages.

A 9 heures je sortis, le rucksac sur le dos, et cinq minutes plus tard je fus à l'arrêt de bus. Pas grand monde sur les rues. Tiens!

J'ai dû attendre dix minutes le bus arriver. Je serai en retard, le billet n'est retenu que 30 minutes avant le départ. Non! De la Défense à Gare de Lyon, RER direct, je vais arriver à temps. Je prends un billet, bousculant avec sourire tout le monde en queue avec "je suis en retard, excusez-moi", je prends mon billet. Ouf.

Vite sur les quais.

Je ne vois pas mon train annoncé. Rien que les trains de nuit. Bizarre. Je me précipite aux informations.
- Sur quel quai parte le 10:30 pour Aix?
- Ce soir? TGV pour Aix? Il n'y a plus.
- Non, celle de ce matin.
- Matin? Nous sommes le soir...
- Non, le TGV de CE matin.
- Quelqu'un peut m'aider, dit le préposé, je n'arrive pas à m'entendre avec elle.
- Je veux savoir sur quel quai part le TGV en dix minutes, regardez mon tiquet.
- C'est pour matin, le 28, nous sommes le soir de 27.
- Le soir? C'est matin!
- Regardez dehors. C'est la nuit.

A dix heures passé enfin le nuit est tombé sur Paris, effectivement. Je regards, bouche bée.
- Votre billet est pour demain matin, revenez demain.
- Il n'y a plus de train pour AIX?
- Pas ce soir, c'est fini. REVENEZ DEMAIN.
- Bien, merci.
Est-ce possible?

Au lieu d'avoir dormi 12 heures d'affiliée, comme j'avais cru au réveil, j'ai dû dormir... trente minutes. La lumière de soir fin mai m'a trompée. Je me suis réveillée reposée et paniquée. La lumière et le montre indiquaient matin.

Vais-je encore attraper le bus de retour? Jusque quel heure circule-t-il?

Je suis retournée un peu après onze heure de soir: il faisait effectivement nuit!

J'aurais dû me souvenir que le soleil ne penêtre jamais chez moi le matin, ce que j'avais vu étaient les dernières rayons de soleil. En plus, il faisait encore 20° à 9h et la lumière était comme le matin. Même pendant le trajet de bus.

Ensuite, dans le métro, RER et gare, il n'y avait pas de différence entre matin et soir.

Je me suis réveillée à 5h de matin. Il y a encore moins de lumière à six que hier à neuf. Mais bientôt je partirai pour de vrai à Aix à la conférence Autobiographie.

J'arrive à peine à croire qu'en trois heures, le train arrive de Paris à Aix! A peine plus qu'Argenteuil à Gare de Lyon!

En quelques jours

2008 décembre,

je n'ai pas encore retrouvé les notes, que j'ai écrit pendant mon séjour à Bucarest, Predeal et ensuite Cluj et Kommando, je suis revenue troublée. Heureuse d'avoir retrouvée mon amie fidèle, heureuse que ma ville natale n'a pas changé trop et qu'elle refleurissait, très secouée aussi par notre voyage de deux jours dans le Carpathes.

Je ne suis pas retourné dans ce village, tout en haut de la montagne, entre l'ancienne Autro Hongrie et la Roumanie à l'époque, depuis que j'avais eu cinq ans. Mais c'est là que j'avais passé des semaines d'été année par année dans mon enfance, c'est là que mes grand-parents travaillaient et vivaient, c'est de là que mon père était partie.

Sans retrouver les lieux dont je me souvenais, j'ai trouvé des gens qui m'ont bien accueillis et raconté des horreurs sur ce qui s'y était passé pendant la guerre, modifiant tout qui était dans ma tête depuis mes onze ans.

Je me disais depuis que j'avais compris ce qui c'était passé avec mes grand-parents et ma cousine après que nous étions partis, que si mon père ne les auraient pas déplacé du village à la ville, ils auraient survécu, on les auraient oublié ou caché.

En fait, comme tous les hommes juifs étaient déjà emportés au travail obligatoire dans l'armée, au moins tous qui n'étaient pas très vieux, la déportation soudain, dans un seule jour, a pris toutes les femmes, vieux, enfants juifs d'origine, convertis ou non, du village, à pieds. Dans le neige pas encore fondu des montagnes sur les routes des forêts, à pieds.

Pas un seul n'est resté entre eux, pas un seul n'est revenu.

Pas beaucoup des gens vivant là croyaient que c'était mal fait. Certains ont regretté ne les avoir averti "la frontière était à peine à deux kilomètre" mais "ils étaient menacé s'ils ouvrent leurs bouches", d'autres ont considéré qu'ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient, le patron juif converti au christianisme de la scierie, seul usine là bas, avait demandé aux gendarmes l'aider pour arrêter la grève, quelques années avant. "Ils ont même allé sortir leurs enfants des internats!" me dit une femme heureuse que personne n'était épargné.

Je suis revenue en France très secouée et avec pleine des nouvelles souvenirs.

26 mai, 2004

En retour de Roumanie.

Je ne comprends pas pourquoi je craignais tant revoir les terres de mon enfance et adolescence. Sur les traces des lieux de ma cousine et grand-parents disparus, si ne j'ai pas retrouvé le cour, dont seul je me souvenais, et à cause de la pluie, l'odeur des sapins, le goût des fraises sauvages de ma petite enfance non plus, ils sont tous là. Les sapins magnifiques, le forêt majestueux, la même odeur du sciure de bois adoré à mes quatre ans.

J'ai retrouvé beaucoup plus: des gens.

Surtout, presque par hasard, la famille de ceux qui nous empruntant leur nom, même si seulement le père, Maire du village, le savait, m'a sauvé la vie à dix ans. J'ai porté son nom une année entière: elle était ravie à l'apprendre. Sa soeur aussi. J'ai retrouvé une famille se sentant mal de n'avoir fait davantage pour les femmes et les enfants juifs emportés pour être massacrés.

J'ai trouvé hélas aussi d'autres, sentant "qu'ils ont mérité" leur sort. En quelques jours, heures, j'ai tant appris, ressentie. Alina était à côté de moi tout ce temps, silencieuse et supportant que nous parlions hongrois devant elle, une langue qu'elle ne comprend pas du tout.

Kolozsvàr, que je craignais ne plus exister qu'en mon esprit, est plus belle, plus agréable que jamais. Malgré ses bancs publiques tricolores et quelques croix au milieu de la ville à côté de la statue de roi Mathias, la vie, assez lente, se déroule au milieu des voitures au lieu des bicyclettes et cochers, mais un peu comme jadis. Autant des hongrois qu'avant, plus des roumains. Comme jadis, les paysans en costume villagois venant à vendre et acheter au marché de la ville. Presque plus des juifs - nettement moins qu'avant ou même, après la guerre. 300 dit Gabor, entre 400 000 habitants. (Avant la guerre, ils étaient 10%).

Le nombre de Clujeni a quadruplé mais le centre avec la plupart de ses maisons repeints, resplendit et ne s'en ressent pas. On parle autant hongrois que roumain.

Seulement les accacias de la bord de Petit Somes dans la rue où nous habitions ont été coupés au Tur Istvan utca, que les hongrois autour l'appellent ainsi malgré le nom changé. Même les cheminées anciennes avec lesquelles on chauffait le logement où j'habitais sont là, les même qu'il y a 65 ans, et on prépare le café exactement au même endroit. Dans la cuisine, une porte a été bouché et une autre ouverte vers mon ancienne chambre, le logement est utilisé comme un bureau pour le moment, sinon, je l'ai retrouvé tout tel qu'en mes souvenirs. Les chambres, corridors, fenêtres, terrasses. La vue. L'air. Tout n'a pas disparu finalement.

Seul les acacias qui parfumaient l'air m'ont manqué.

J'écrirai autre fois plus. J'ai fait énormément des photos en deux semaines.

Photos April Mai 2004

Voilà quelques photos dont je parlais hier.

Après avoir nagée.
9 h after swimming pool

Main gauche, avec taches de rousseur et rides. Genoux.
Main gaucheOk, not so bad

1e mai Impressioniste à Argenteuil

10 mai 2004

Non, je ne prendrai pas ce journal avec moi en voyage: il y reste trop peu des pages libres de toute façon. Je les remplirai, j'espère, en revenant de la Roumanie.

Je viens de regarder, je l'ai commencé seulement il y a sept moi: incroyable! Que des choses se sont passées depuis, autour de moi, en moi!

Stéphanie n'est plus. Madame Filipetto non plus. On a offert à mon fils une poste dont il rêvait secrètement. Le prendrait-il? De nouveau, l'avenir paraît incertain.

D'autre côté, le PC ultra rapide a changé pas mal ma vie, mais surtout mon abilité à traité des images.

Cela a commencé avec le dernier journal au quel j'ai ajouté des nombreuses images pour l'illustrer. L'imprimante couleur. Davantage des photos. Puis, incroyable, seulement il y a un mois (et trois jours), l'achat de Sony numérique, mon petit chéri. J'ai dû faire depuis 500 images et quelques unes, vraiment, vraiment chouettes.

J'ai acheté aussi un Nikon analogique "ancienne" de Michel, mais pour le moment sans l'utiliser autre que pour les photos de cours, de Paques au bord de la Seine. Aussi quelques images d'intérieur, les iris. Et une petite rue à Paris. Oui, des belles photos.

Ensuite, avec mon mini, Carrière sur Seine, des photos gros plan des fleurs, l'arbre en regardant vers haut. Le lever de jour et juste avant le coucher de soleil. La fête impressionniste du 1 mai.

Mes autoportraits.

Je les avais commencé pour voir la couleur de mes cheveux, non plus blancs depuis un mois, plus continué à la piscine avec les cheveux mouillés, ensuite à la sortie au soleil. Voir mes deux profils, (Terry disait qu'il ne sont jamais identiques), étudier l'influence de l'arrière plan, de l'exposition, des couleurs de vêtements, de la lumière direct ou diffus, puis, essayant à prendre les mains. Trouver des rides. Des expressions. Fatiguée, avec moue. Les genoux - pas si mal. Dans l'eau, humides, fermés puis un peu entre ouvertes pour voir le robinet. S'amuser à suggérer. Hier, je l'ai fait exprès. Non, avant hier, dans le lit.

Cela a commencé avec l'intention à prendre les bourrelets sur mon cou. Ah oui, il y a diverses facettes de moi. Je suis arrivée à 81 kg, moins 11 kg, d'accord, mais il y a encore une longue chemin à parcourir.

En quelques minutes je pars vers Bucarest.

Maman avait aussi des bourrelets les deux dernières années de sa vie. Je n'aime pas. Je voulais les photographier quand même. Non seulement la chouette Julie, rayonnante à la sortie de la piscine. Tout cela, ensemble, forme le moi: tel quel. Comme dans les journaux, sans s'embellir.

Ensuite, les rides du bras. Je n'ai presque pas sur le visage. La main posé sur les cuisses. Puis, coquine, vers plus bas. Sans plus, mais c'est terriblement suggestive. Et jouant, divers sourires. Presque comme si...

Pourtant, en vrai, ces temps-ci, la passion des images m'accapare, me suffit. Mais finalement, je ne suis pas un trop mauvaise actrice. Mes expressions ne sont pas si mal. Pas toutes. Mais dans le tas des dizaines, il y en a quelque unes super.

Je ne cherche plus me montrer "pas si mal que cela", ceci j'ai déjà réussi. Je les fait maintenant pour m'amuser. Surprendre.

Oui, on peut montrer une femme vieilli en ayant honte de son corps n'étant plus ferme, comme j'ai vu dans une fameuse photo, mais aussi des parties encore intéressantes. Tout dépend comment, quoi, où on le prend et regard.

8 mai 2004 b

Maintenant que je les ai montré, je dois ranger mes photos. Comment? Celles de la Villette, il n'y a pas de problème. Puis celles des trois jours de Pâques. Mais ensuite? Par thèmes? Le temps de prise n'est plus assez.

Oui, Matin, au levé du jour. Soir, avec le soir oblique et la lumière bleuâtre. Premier mai au bord de la Seine. Arbres et fleurs d'Argenteuil. Autoportraits: Julie à 70 ans. Il existe des fils conducteurs. Ensuite, les exercices: découvrir une vase, une tulipe avec divers fonds et lumière, regarder de plus près et de tous les angles une cigogne sculpté à la main.
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Terry a été "brûlée" elle aussi par un (ou plusieurs) hommes. Elle se méfie maintenant. Avec raison. Mais... il y a aussi des bons, des braves.

Pourquoi nous ne les trouvons pas?

8 mai 2004

On ne peut pas savoir où mène quelque chose dans laquelle on entre. Peut-être, l'atelier photo va mener à faire publier le journal de Sidonie. Peut-être, connaître d'autres personnes.

Peut-être, l'ange de Stéphanie monté au ciel, au défaut son âme flottant dans l'air, apporte, m'apporte... quelque chose du bien.

Terry, notre prof de photo, je ne l'avais pas devinée, est juive. Elle a aimé mes auto portraits, plus encore celles où j'étais étonnée dans le baignoire ou attristée, acre dehors. Elle me dit: "continue à te prendre avec différentes expressions". Elle a aussi aimé mes genoux humides (fermés, mais aussi entreouverts)

J'ai demandé ce qu'elle cherche dans les photos à exposer.
Elle me répond: Approche originale. Qu'on se dise "Tiens, je n'ai pas pensé à ça encore!" Et bien sûr, avoir d'autres élèves venir vers elle.

Terry était ébahie (agréablement étonnée) par ma façon d'être ou voir à 70 ans. Une coup d'oeil d'une autre personne, positive, ça fait quand même quelque chose.

Les deux autres ont aimé les belles fleurs noir blanc et couleur et d'aiilleurs Terry, qui ne cherche pas "la beauté" m'a dit après les avoir regardé "une tâche de couleur ici ou là, ça compte, ça fait quelque chose." Et aussi que j'ai vu et souligné dans les photos les contrastes. Fait d'autres très bonnes porrtaites des gens.

Cela ne devrait pas, mais les opinions des autres compte.

Ce que je dois ajouter à mon journal de 10 à 30 ans est un récit sur le viol. Disons, sexe sous menace des armes le début 1945 à Budapest. Si je regards ce que j'ai écrit comme fiction, cela me hante quelque part. Même si je ne l'ai pas dit tel que je l'avais ressentie, cela ne s'était pas passée avec moi, mais cachée autour de moi, et c'était une menace sourde attendant maman et supportée sans pleurs évidents de la jeune femme divorcée, la femme du jardinier, mère d'un petit garçon mignon de deux ans. A la fin, elle a "réussi" à se trouver un beau et bon officier russe qui dormant avec elle chaque nuit, la protégeait des nombreux autres outrages et protégea même, tant qu'il était présent, les autres femmes de notre villa.

Sauf, les trois jours quand il était de service et pris la jeune femme et l'enfant avec lui, mais nous laissant, nous, en proie des autres soldats arrivant au milieu de la nuit. Cette nuit cauchemardesque. Cette nuit-là, maman eut la chance peut-être parce que je pleurais, épouvantée de la façon que nous étions réveillés avec fusils devant les yeux, et qu'elle a dû s'occuper de moi, mais le lendemain, elle était ordonnée à se présenter à la cuisine des soldats russes "pour peler des pommes de terre" - comme cela était appelé à l'époque. Où était-ce pour le surlendemain?

Nous nous sommes enfuis très tôt le lendemain matin, et en utilisant les papiers suédois pour la première fois, traversé la Danube glacé.

A l'époque, une divorcée était vue comme une femme facile. Pourquoi Julia, c'était son prénom, a-t-elle accepté à se coucher aussi une deuxième fois, avec un autre, à la place de maman, la première fois quand les soldats russes ont pénétrés dans la maison bombardée? Bien sûr, mon père lui a offert un bijou précieux, mais... je ne crois pas que c'était tout.

Pour maman, cela eut été une terrible drame de la faire avec autre que son mari, le seul homme qu'elle connut (au moins jusque là). Et pour Julia? Je crois que cela me hante encore. Même après 60 années.

Cela se passait dans la villa, mais hors de ma vue, mes oreilles, n'ayant parvenu jusque moi, petite fille ultra protégée de dix ans, que par chuchotements. Et quelques explications gênés en réponse à ma question "pourquoi vous mettez de charbon sur vos visages?" "Cela nous fait paraître plus vieilles, moches." "Pourquoi?"

Chuchotements, mais j'avais une bonne oreille. J'étais habituée à ne pas trop parler ces dernières temps-là, mais pas à fermer les yeux. Plus je me taisais, plus j'observais les drames se déroulant autour de moi. Même loin de mes yeux, les échos parvenaient, arrivant à s'imprégner profondément en moi.
***
Maintenant, après les avoir montré, je dois ranger mes images. Comment?

7 mai 2004, 3h du matin

Depuis une heure je n'arrive plus à dormir. J'ai révisé mes photos à montrer ce matin: il y en a trop, j'ai lu un peu sur les manipulations d'images.

Est-ce que je vois davantage qu'avant?

Hier, au Superette, j'ai "vu". Quoi? Une femme entre 35 et 45 ans "afficher son métier". D'abord, j'étais attirée par ses gros seins débordants, presque d'une boléro rouge minuscule, le bas laissant voir aussi de la chair presque jusque nombril. Et elle n'était pas mince! Puis, mon oeil fut attiré par un ruban rouge mince. Servant apparemment à fermer le devant de boléro, il partait de là à travers la chair du ventre et était attaché au pantalon noir devant, descendant, se perdant entre l'entrejambe de la dame, du pantalon. Visage un peu quelconque un peu bouffi. Bonne humour. Elle me demanda: "Je prends aussi ça?" Il s'agissait ce que j'avais choisi. J'ai répondu "Je ne les a pas payé encore de toute façon." "Cela ne fait rien". Puis elle disparu mais sans mes courges. Elle disparu, mais ce ruban rouge mince allant des seins, descendant, disparaissant, attaché mis pour attirer le regard est encore encré dans mes yeux.

Il était rouge, c'est sûre.

Mais le pantalon, était-il noir?

Foncé, en tout cas, contrasté avec le rouge. C'est vrai, notre mémoire couleur n'est pas si bon. Hélas. Elle avait acheté plein des bonbons, biscuits, presque comme si elle préparait une fête pour les enfants.

Je crois qu'elle portait l'accoutrement le plus bizarre que j'ai jamais vu. Mon premier impression était "grosse et pas honteuse de l'être". C'est pour cela que j'ai regardé une deuxième fois. Aussi, parce qu'étant devant moi en ligne, elle posa pêle mêle ses courses nombreux sans se soucier à laisser de la place, ni les réarranger quand elle voyait qu'ils coinçaient le tapis roulant.

- "Le tapis va mal" me dit-elle.
- "C'est vos courses qui le coincent, là-bas, j'ai répondu.
Elle n'a pas bougé pour les remettre bien, je l'ai fait pour que le tapis puisse démarrer et la femme après moi puisse aussi poser ce qu'elle avait dans le main et bras.

Bizarre ce ruban, cette femme au ruban se perdant entre les jambes. Bizarre.

6 mai 2004

Ce matin, mon fils est revenu de New York. On lui a offert le "job" de responsable d'ergonomie de tout sa boite international, soit à Londres soit à New York.
"Sans rien faire, j'obtiens ce que je désire dans la vie" me dit-il. "C'était ainsi à l'armée, je voulais être traducteur en Allemagne"
-Tu a fait pleines des choses!
- Oui. C'est vrai. Avant.

Il a l'impression que cela lui a "tombé" dessus, mais en réalité il a énormément travaillé pour. Maintenant, j'espère qu'il aura un regain d'enthousiasme, il était assez fatigué ces derniers temps.

La famille prime bien sûr, mais j'espère qu'il ne va pas refuser une telle promotion. Ils auraient voulu de lui tout suite là, mais il a répondu "en quelques mois".

"Entre temps, je vais beaucoup voyager".

J'espère que leur départ se réalisera, cette fois et alors, mon tour viendra de se rapprocher de mes deux enfants et d'être plus près de tous les cinq petits enfants. Je n'ose plus y croire.

Pourtant, je pourrais y vivre une vie sociale plus intense et en même temps être plus près de tous les cinq petit enfants. Enfin, on verra.

Il m'a dit que c'était une offre définitive, non accompagné des conditions. Sinon, là bas, il a réussi qu'on reprend ses idées comme les leurs. Il est très bon dans son métier, mais il a aussi appris à persuader les autres.
***
Cette nuit, (matin) je me suis réveillée à trois heures et prise des magnifiques photos (même si bougées et floues) de la tulipe rouge jaune et la vase. Mais à sept le matin, voyant le soleil taper sur la maison en face, je me suis vite habillée et sortie pour prendre la vase et la fleur à la lumière de l'aube. Sur la boite postale: une photo magnifique; puis sur fond noir de véranda, et à la fin, avec la porte blanche devant mme Filipetto.

Hélas, maladroite, j'ai cassé finalement ma belle petite vase, au moins son goulot. Quand on veut faire trop ou alors trop vite... Ou qu'on est trop gourmande.

J'ai fait quand même quatre autres images intéressantes encore: la tulipe s'inclinant avec la courbure de fauteuil devant la maison: il a fallu juste me déplacer un peu pour l'observer et en profiter. Les images en miroir, ou à l'entrée aussi, mais moins réussis à cause de l'absence de la lumière et le non nettoyage de mon miroir. Peut-être aussi la fatigue.
***
Sinon, si la balance ne ment pas: 80 kg, presque 13 kg perdus! Un bon début. Je me sens mieux, me déplace davantage et sans que mes pieds protestent. Les autoportraits m'ont donnée courage à continuer. Certaines parties à certaines heures, pas si mal finalement. J'ai 70 ans cette année. Et alors?

En revenant de la Roumanie, puis Aix, je m'occuperai de mon ordinateur et tâcherai sauvegarder plus souvent, à deux endroits au moins. (2008 résolutions, résolutions, encore faudrait-ils les tenir)

Je vais aussi ouvrir un nouveau cahier avec l'histoire des photos prises (2008 restée plan) ce qu'elles me disent et ce qu'il y a derrière et ce qu'elles me rappellent. Quel était l'idée derrière elles. Des petits commentaires, .pas trop longues.

Non pas l'illustration des textes mais l'histoire des images.

2 mai 2004, dimanche

Je sens en moi dans un sens plus d'amitié après l'union de Hongrie et France dans le cadre de la Communauté Européenne. Je ne sais pas pourquoi, puisque je me suis de plus en plus éloignée de Hongrie avec les années; et en plus, sauf pendant quatre ans, je n'ai jamais vécu dans ce pays. Néanmoins, hurrah!

Je suis allée ce matin re-photographier les tulipes jaunes et blanches, le lampadaire et l'arbre devant la maison du quartier. Hélas, les tulipes jaunes ont disparu, les blancs étaient rares, la lumière n'était pas la même non plus; Je me suis rendu compte combien c'est important d'utiliser le bon moment, qui ne revient plus. Qu'on ne le retrouve plus pareil le plus souvent.

J'étais en deuil: regrettant l'instant perdu, les photos manquées(). Je suis revenue lourde en coeur.

Heureusement, en feuilletant mes CD photo derniers et avant dernier, je me suis rendu compte aussi que je suis un peu plus organisée que je ne le croyais pas et mes anciens tulipes jaunes et blanches resplendissant sous la bonne lumière sont bien sauvegardés.

Elles ne sont pas disparues avec le système ou le disque. Est-ce un virus? Il parait qu'il y a un nouveau qui sévit. Aie! Oui, mais à côté des gens horribles, méchants, il y a aussi des merveilleux.

Même si je ne rencontrerai d'aussi fantastiques que Stéphanie, je trouverai un jour encore des bons copains, hommes ou femmes. Mes dernières photographies coquins (à 70 ans!) me disent qu'on reste femme, au moins en rêve ou l'esprit, pour toujours.

Ma tante à 95 ans me disait pendant ma visite un après-midi à la maison des anciens: "J'ai quelqu'un, nous déjeunons et dînons ensemble, parlons, mais, hélas, on ne dort pas ensemble".

- Alors, il ne te caresse toujours pas?
- Hélas, non, me répondit-elle avec un grand soupir.

Pourtant, elle en aurait encore toujours envie. Elle nage, fait de gymnastique, socialise "je suis occupée toute la journée!"

Hongrie parmis les autres en Europe

1 mai 2004

Grande journée! A minuit, c'est-à-dire au fait à partir de 2 mai, la Hongrie (et neuf autres pays) feront partie officiellement de l'Union Européenne.

Hongrie était toujours plus "middle Europe" (centrale) que les autres pays de "est" comme on les avait appelé dernièrement, et je me sans hongroise à cause de ma culture plus encore que ma langue maternelle.

Hongroise, française, américaine - et si peu Roumaine, pourtant Kolozsvàr était déjà Cluj depuis 14 ans quand je suis née là-bas. Que vais-je y retrouver? Retrouverais-je la moindre trace des anciens souvenirs? Où ils ne restent qu'en moi, ce qui en vit encore dans moi?

Je me suis inscrite pour aller à Aix les Bains aussitôt revenue de Bucarest. Pour mes 70 ans, je voyagerai beaucoup.

D'accord, mon visage, plutôt mon front est ravagé par les rayons ultraviolets excessifs dans ma jeunesse, mon souci et celle de ma mère de faire disparaître mes tâches de rousseur qu'il atténuait, les faire fondre dans une belle bronzage. Mais malgré tout, je suis restée, curieusement, très photogénique, et je n'ai pas le visage ridé. Encore. Mes mains, c'est autre chose.

J'ai fait des photos de mes mains, tâches, rides, veines, la trace d'âge s'y voit clairement.

C'est ainsi. Normal. Une femme de soixante-dix ans a 70 ans. Non pas 20 ou 40. Mais la vie peut être belle. Mon foyer est tranquille, mon jardin fleurit, mes photos s'améliorent. Je continue à écrire.

Il pleuvote dehors, mais j'ai fermé le chauffage, je m'habille davantage et c'est tout. Ce n'est pas un jour idéal pour picnique. La joie est dans mon coeur: la France et la Hongrie deviennent plus près l'un de l'autre.

J'aurais envie de visiter les dix nouvelles pays, au moins les huit venant de l'ancien blog soviétique. Malte et Cypre ne me disent rien.

Irland m'intéresse aussi.

Estonie et Lettonie sont tout au nord, il faudra y aller l'été. Ensuite, Cracovie, pas Varsovie. Pas mal de ces huit ont fait jadis partie de l'empire Austro Hongrois. Les voilà plus ou moins réunis de nouveau.

15 ans après la tombé de joug communiste. C'est long. C'est peu. Je ne croyais pas possible qu'on puisse s'affranchir de communisme, mais c'était surtout le terreur, la tyrannie de quelque dirigeants et beaucoup des petits chefs sur tous les autres.

Il y a encore une longue chemin à faire pour une vraie intégration et l'égalité avec les autres 15, mais un grand pas est franchi, le sera ce soir à minuit.

30 avril 2004

Comme d'habitude, quand on se croit au paradis, on est ramené à la terre. Souvent, jeté par terre.

Mon PC s'est coincé, je peux perdre tout qui est dedans. Tout que je n'ai pas sauvegardé.

Ma première réaction était "je verai demain". Ensuite, "je payerai tout pour récupérer mon travail", le jour avant j'avais nettoyé les images prise de carte mémoire, surtout les belles fleurs et l'aube prise avant. Ensuite "le destin me fait signe de ne plus continuer à écrire, passer à autre chose".

Une période de deuil (courte) suivit.

Le lendemain matin, j'ai découverte que, heureusement, j'ai mon Macintosh, négligé depuis un temps, et en plus, lisant dessus les CD: j'ai sauvegardé toutes mes images, il ne manque que celles de la dernière semaine. Les textes? j'ai retrouvé mon journal volume 1 presque achevé, enregistré en février sur disque zip. D'autres, peut être sur celui que je n'ai pas pu lire de lecteur zip mac. Le désastre n'est pas aussi grand que je ne le craignais au début.

Des plus petits textes perdus, au pire, aussi les corrections du dernier journal, mais j'espère encore.

N'ayant plus de PC, je me suis jeté dans la photographie et à la sugestion du dernier livre sur le sujet, j'ai fait des images "contre règles" ensuite "dès le réveil", etc.

Hier, j'ai déversé tout ça sur le pc chez Ionel, sur le Sony utilisé par Lilly pour avoir de la place à continuer en prendre d'autres. M'amuser, apprendre, fuir vers avant et ne pas m'attarder sur la perte.

Le désastre est arrivé quand j'ai laissé la site Sony intervenir sur ma disque pour prendre des photos. Avec Kodak et Photoweb, il marchait sans problèmes. Le Mac m'envoyant des vers, a-t-il infecté mon ordinateur, déjoué les gardes antivirus? Ai-je accepté un cookie de trop? Fait un manoeuvre malencontreux? Ce n'est pas facile, mais je sauvegarderai encore plus souvent à l'avenir "on a garanti ton pc, le matériel, pas tes donnés".

Qui sera, sera.

Souvent le destin me pousse dans une autre direction.

Peut être, je jouais trop avec mes photos sur l'ordinateur, le temps à passer à quelque chose différent est peut être arrivé? Pour le moment, je me concentre sur mon départ et voyage en Roumanie. Il ne me reste plus que dix jours dont moins 4 le weekend. Puis deux semaines là.

A mon retour, "j'aviserai". S'il n'y a pas miracle (un copain de ma belle fille le récupérer), je donnerai à Fnac et arrive qu'arrive. Je ne vais pas me casser la tête pour d'ici un mois. Je me réjouis tellement des photos! A chaque fois les dernières prises. J'apprends. Je m'améliore. Réussi mieux qu'avant.

Même à travers les photos, je raconte à chaque fois une histoire.

Le plus souvent, contenu en plusieurs et pas dans une seule image. Souvent aussi, c'est après que je leurs attribue une "que disent-elles". Je n'ai pas encore écrit des récits pour les illustrer, ou l'inverse qu'en ma tête, mais cela arrivera.

Un des auteurs sugère au photographes à ne pas être là et "voir seulement formes et couleurs et nuances", je ne vais pas utiliser ma nouvelle passion pour ne pas être présente dans un lieu, mais pour mieux m'y mettre. L'approcher de moi au lieu de m'y distancer.

Observer, mais surtout ressentir. M'y plonger plus et ne pas me distancer. Voir ce que autrement aura passé inaperçu.

Lundi 19 avril 2004

Hier il a plu, mais le soir le soleil est entré chez moi. J'ai photographié le ciel, les nuages, les flaques d'eau. Ce matin, levée avant le soleil, j'ai fait mes premiers photos de nuit, puis j'ai traqué la levée de soleil allant jusqu'au pont d'Argenteuil. Enchantée de toute la beauté découverte autour de ma maison.

J'ai toujours pas réussi à faire développer ma dernière pélicule noir blanc, peut être demain, ici, ils ne le font pas. Avec Sony, je peut voir par contre aussitôt chez moi, le résultat de mes efforts sur l'écran et imprimer celles que j'ai envie.

J'ai étudié hier encore une fois le manuel de l'appareil et compris un peu plus ce qu'on peut y faire. Doucement, je fais des progrès.

Je n'ai pas parlé la dernière semaine, ni avec mme Filipetto, ni avec Stéphanie, cela me chagrine.

16 avril 2004

Je suis allée à Paris. L'Algérien de 80 ans avait fort envie de moi, hélas, moi pas de lui. Non. J'ai besoin de sentir quelque chose pour... Sinon, c'est mieux sans, comme depuis trois ans. Ce n'est pas l'âge, c'est l'absence de l'attraction qui m'arrête. Qui sait, un jour, encore... Alors.

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Il fait beau aujourd'hui, 22 encore à six d'après-midi. 5 tulipes rouges restent encore dans mon jardin, non arrachés par les gosses et pleines des rezedas rouilles et des petits fleurs bleu: une symphonie des couleurs. En plus, les premiers buissons de lilas ont fleuri et embaument l'air. Un bouquet dans ma chambre près de la fenêtre ouverte, dans ma vase acheté à l'aéroport de Bucarest. Quelle plaisir un objet peut apporter! Et ne demande rien en retour.

Ni ton temps, ni ton énergie. Ta dignité ou ta patience. ne te porte en nuages pour te déconsidérer plus tard.

J'ai fait en plus hier plein des belles photos dans mon jardin: en couleur, sépia, noir blanc, et même, puisqu'on peut, directement en négatif!

11 avril 2004, dimanche de Pâques

Je suis devenue femme, il y a 45 ans.

En me réveillant à 7 heures, j'ai prise une photo au lit, puis les tulipes de feu Filipetto, et à huit heures, le champs de jonquilles devant la piscine. Après seulement 350 métres, une photo de la piscine et deux de moi, cheveux mouillés et puis sèchés, et une de la Seine au loin. Puis d'une usine près de pont.

Je suis allée à la Carrière sur Seine où Sandou allait contempler les saules sur la rivière et réfléchir comment la vie est tournée différemment de comment nous l'avions envisagés il y a 46 ans sous la saule près du lac Herestrau, dans le parc de Bucarest.

Hélas, quand une groupe des canards se sont approchés, une corbeau envolée, je n'avais plus de la mémoire numérique disponible: ils restent néanmoins imprégnés dans ma mémoire. (2008; hélas, le plus souvent pas autant que les images prises)Il faisait beau. Je suis revenue après avoir vidé et fait de la place et prises d'autres photos, émerveillée par la beauté de la nature, les sujets divers (un chiot, un bourgeon, un seule au débarcadère, etc.)et même quelques photos avec mon vieux Olympus. J'ai bu un café au Marroniers, et écouté demander "Fiston, donne-moi une rosé, mon grand, ce n'est ni rouge ni blanc".

Après m'être baigné dans l'atmosphère (un petit expresso pour 1.20) j'ai passé chez moi revider la mémoire puis foncé au marché.

Autant que le bord de la Seine était calme, quelques promeneurs et cyclistes et le soleil étincelant dans l'eau remué par la brise, autant le marché Héloise d'Argenteuil était bondé du monde. J'ai pris quelques photos intéressantes, même si pas tous que j'aurais voulu, et j'ai acheté des fruits, de poisson, d'oseille et de la foie de volaille.

J'ai mangé vers deux heures, puis je me suis mise à regarder mes photos sur l'ordinateur. Sur l'écran pleine elles sont meilleurs qu'en petit ou sur papier, mais je ne suis pas mécontent de cette journée bien remplie.

A sept heures de soir, après une bonne dîner (je me suis préparé de caviar d'aubergine à la roumain) j'ai fini la journée avec de la lecture sur les photos numériques.

Lentement, je fais des progrès.

Même à 70 ans, quelquefois je suis tout à fait potable (même si pas toujours): cela m'a rassuré. Ces derniers temps je me trouvais extra moche, mes autoportraits disent que je peux encore paraître acceptable. Au moins, le visage.

Quique seule, on peut tout faire sans témoin, sans devoir donner à développer.

Demain j'irai à la piscine de nouveau à 8h. Me plaire à moi-même, me sentir bien dans ma peau. Ne pas céder à la déprime!

Il y a 45 ans, dimanche matin, nous avons commencé par aller au marché (telemea - fromage de brébis, tomates et pain) puis nous sommes allés pick niquer dans le forêt, ensuite nous "reposer" chez le copain de Sandou, Fanny qui lui avait donné les clés. Je lui ai lu le poème "Je n'ai conservé que..." de Tagora, (en français) puis...

Cela fait mal de devenir femme, mais ensuite, le plaisir de la nouveauté à balayé l'horrible tremblement de terre, d'avoir perdu mon travail et avoir été exclu de mes études à la dernière minute avant la diplôme.

Je suis revenue le soir de Paques, il y a 45 ans, en me demandant "comment se fait qu'on en voit pas sur moi que je ne suis plus vierge?" J'avais 25 ans! Mais après quelques semaines, et d'autres rencontres secrets, une certaines sourire et rayonnement est paru sur mon visage. je conserve un peu de cela encore.

bonne nuit

L'après-midi 10 avril: Stéphnie n'est plus là

Je viens d'apprendre que Stéphanie n'est plus. On va disperser ses cendres, dans l'intimité de sa famille, mardi. Sa coeur, fatiguée, s'est arrêtée jeudi, pendant que j'étais en train de prendre des photos à la Villette.

Je ne demanderai pas "chez qui vais je m'adresser maintenant avec un chagrin ou une question que je me pose?" puisque j'ai écrit, il y a quelques jours seulement que je suis devenue adulte. Et indépendante.

Après l'expo, Andrée m'avait demandé à ne pas l'appeler: "elle a besoin de repos." Puis, j'ai mis pour le lendemain. Trop tard.

Nous étions amies pendant 28 ans. Elle n'est plus là, mais comme à maman, je lui parlerai encore souvent. En moi.

Andrée m'a déconseillée d'y aller, je ferais donc la deuil seule. Un jour, peut-être, avec ses amis de Paris.

10 avril 2004

J'ai fait quelques très bonnes photos (d'après moi) avec le Sony numérique et imprimé celles aimées, sur mon imprimante, à la maison. Pour comparer, j'ai aussi commandé quelques photos de Kodak, en ligne. Ceux de Nikon prises avec Fuji color ne sont pas mal non plus, mais comme notre professeur disait, je dois m'y habituer encore.

En plus, sauf vouloir faire des effets spéciaux (sensation de vitesse, sous exposition volontaire, etc.) même si je comprends mieux l'ouverture, la vitesse, les photos les plus réussies sont celles où je m'occupe du sujet et l'inspiration du moment et fait confiance à des choix préalables (portrait, scène, zoom) de l'appareil pour prendre soin des détails techniques.

M'occuper des formes, de la texture, comment placer le sujet et du quel perspective, angle prendre l'image est déjà pas mal des choses à penser quand on prend une photographie, il faut s'y habituer.

Je dois mieux comprendre encore "comment les yeux circulent" dans une mage et, étudier avec plus d'attention les peintures. Réfléchir comment les fameux manuscrits (oui, en couleurs! pas en noir blanc!) fonctionnaient. Comment placer l'ensemble texte et images.

Ecrire des commentaires ou un récit sur une ou plusieurs images. Après avoir vu le monde en noir et blanc, nuances de gris, je me rends mieux compte de la magie des couleurs. Le rouge des poivrons ridés, prises près du canal à côté de La Villette, le vert de l'herbe ou feuilles fraîches du printemps, le bleu du ciel, gris des nuages de pluie, l'effet d'une tâche de couleur, le ton de chair. Mais surtout, de la vérité du concept que j'appliquais déjà: moins, plus simple, plus isolée c'est mieux. Sauf, rarement, quand on veut exprimer la multitude (toute une classe des enfants montant les marches), mais alors, hélas, les détails se perdent, surtout dans une image petite format.

Je devrais aussi essayer le 3:4 et ne plus tronquer mes images verticales en les retournant de force sur l'ordinateur. Oui, d'accord, horizontale c'est équilibre et verticale l'énergie, mais tout dépend du sujet. Je ne pouvais pas prendre la jeune faisant du gymnastique dans le parc verticalement, ni le dos du ma petite fille en horizontale et pour le couple s'embrassant, l'important était de la prendre vite ce que je voyais. L'homme de dos cachant la femme dont on ne voyait pas que les jambes non couvertes d'une jupe courte.
Baiser (caché) près de place Bastille
Je dois essayer les trois images en rafale prises avec un seul clic par le Sony.

7 avril 2004: 1e camera numérique

(En septembre du même année, j'ai ajouté ici: 'savais-je où je mettais mes pieds?")

Je regrettais de ne pas pouvoir voir le monde en gris ou sépia, et sans savoir, je me suis acheté hier une appareil photo numérique (Sony Cybershot 3.2) qui me permet le voir ainsi soudain!

Il est très léger et pas difficile à utiliser. Avec le mémoire que je peux glisser dans l'ordinateur portable Sony, je peux récupérer, voir et visionner, les images prises: c'est une plaisir!

Le même jour, Michel m'a proposé d'acheter son Nikon à 250 euros et je suis heureuse que dorénavant c'est à moi, même si je ne lui ai pas encore payé. J'en ai fait, avec pélicules couleur de 400 asa Fuji, des photos excellentes. Hélas, je ne sais plus en quelles conditions je les ai obtenus, il faudra la prochaine fois noter, puis juger le résultat. Mais le jouet minuscule trois étages plus bas, ou la serrure de près, sont sorties nettes, aussi le dos de ma petite fille dans le pénombre. Jamais la statue de Stéphanie n'est ressortie aussi bien!

J'ai quand même pas mal à apprendre encore.

Tant mieux. Et avec la numérique, je pourrais en faire, effacer, refaire, expérimenter, tant que je veux. (Effectivement, je ne savais pas où je mettais mes pieds...)

La seule ennuie est la déclaration d'impot: je ne trouvais pas l'ancien pour la faire sur ligne et, retrouvée, ce matin, me voilà que je ne trouve pas les sommes à déclarer. Avec cette occasion j'ai fait pas mal d'ordre, tant mieux, mais où est-ce que j'ai pu les mettre, "bien ranger"?

1 avril: sept générations

Je viens de mettre sur une feuille (et imprimer) les sept générations: "à travers leurs âges."

En haut, l'arrière arrière grand père Devecseri et les époux Hiersch, les parents de mon arrière grand mère Paula. Ensuite, ariière grand mère et père jeune, puis plus agée. Troisième, grande mère jeune et vieillisant, et grand père Emil. Quatrième génération, mes parents jeunes et plus tard. Cinquième, moi et Sandou, jeunes et âgés. Sixième, mes enfants jeunes puis adultes. Septième, mes cinq petits enfants.

30 mars, 3e partie (la nuit)

J'ai acheté hier "1000 photos Eastman Kodak", certaines m'ont fait une forte impression. Oui, par les photos certains resteront jeunes et vivants à jamais! Comme par les tableaux aussi. C'est une témoignage, des années, et bientôt pour certaines photographies, des siècles plus tard.

Je viens me réveiller à trois heures et comme je n'ai pas réussi à m'endormir, j'ai regardé d'anciennes photos de famille.

Sidus jeune, Sidus vieille, ma grande mère a tant changée!
Paula, aussi, sa mère, quelle différence après les années.
Emil and Sidonie, just married

sidus & emil in suisse

Paula et mari jeunes mariés

Paula Tricote 1945

Moi aussi, bien sûr, même si je n'ai pas encore leurs âge.

J'étais moins éprouvée par le sort qu'elles. L'une perdant un de ses enfants et puis son mari, puis sa vue même; l'autre sous la férule de son époux et ensuite en camps de concentration avec les petits enfants, ensuite vivant loin de pays et de sa maison. Ma vie n'était pas une "fleuve tranquille" mais ses épreuves j'ai sû les surmonter sans autant des traces sur le visage. Mais yeux, au moins, ont resté presque les mêmes, (un peu enfantins, chaleureuses).

Peut-être, mon visage changerait-il quand je réussirai à maigrir, aura plus des rides, des creux. Tant pis.

J'avais l'impression hier d'avoir perdu Stéphanie, elle paraissait nettement plus près de Mireille que de moi et ne s'est pas soucié de ce que je fais. C'est la vie. Hélas. A tout bonne chose, une fin arrive.

J'ai muri assez pour rester sur mes pieds sans remplaçant de mère ou père. Après mon première divorce et aussi le décès de mon père, elle avait était une forte soutienne. Et même lors mon deuxième divorce.

Fatiguée. J'essaye dormir un peu quand même.

30 mars encore

Hier, je suis allée au coiffeur, il m'a fait un permanente et coupé les cheveux. Pourtant, je le préférais plus longues! Ensuite, je suis allée au vernissage de Stephanie et Didier. J'aime aussi ses statues à lui.

Stéphanie devenue encore plus petite, encore plus mince. Elle aussi a 90 ans passés, mais elle a encore une flamme brillante en elle et une certaine jeunesse intérieure lui reste. En plus, des enfants, petits enfants et même arrière petit enfants. Et ses statues! De l'intelligence, de la chaleur.

Quelques photos de son environ et ses statues de flickr qui me les a ressemblé ici.

30 mars 2004

Dimanche, madame Filipetto est décédée, je ne l'ai appris que hier matin. Demain on l'enterre "en intimité", sa soeur affirme que c'était sa volonté.

J'avais peur ce qui se passera, il y a quelques semaines, quand elles m'ont demandé de les conduire à la banque où elle avait fait une procuration pour sa soeur. Je crois de toute façon qu'après le déces de son fils, elle ne savait plus que faire d'elle même et du temps qui passait trop lentement.

Sa soeur, pleurant hier, je n'arrivais pas à compatir avec elle, je la vois trop avide de l'héritage "je n'ai pas réussi à prévenir même ses cousins et fieul de Levalois" me disait-elle, d'air coupable.

(a continuer, plus tard dans la journée)

La journée, devenue 'jours' mais enfin, l'aventure continue.

Pour Madame Filipetto, je n'arrive pas encore à réaliser qu'elle n'apparaîtra plus devant ma porte. Je ne me suis pas assez occupée d'elle, moi non plus, négligeant les dernières temps d'aller la voir. Sa présence devenant de plus en plus lourd.

"Je ne sais plus que faire" se plaignait-elle.
mm Filipetto
J'irai au cimitière, où je l'avais conduit plusieurs fois, seule. Pas aujourd'hui, je la laisse enterrer dans l"intimité", et je lui porterai des fleurs en intimité, entre elle et moi.

26 mars 2004

Que puis-je apprendre de ce que ma professeur m'a dit sur mes photos? Et avec autres?

Ne pas prendre du ciel "unless very interesting clouds", a dit-elle. Aller plus près pour avoir de la texture et ressortir davantage l'objet. Utiliser le triangle au coin.

2008: je prends toujours le ciel, mais les autres deux, je n'oublie pas, à chaque fois que j'inclus un triangle au coin, je pense à elle.

Nuszi m'a demandé à lui envoyer deux images de Tunisie. Quelles étaient les plus représentatifs? Je crois, deux panoramiques. Le mur long avec une seule minuscule fenêtre et le jar d'huile sous l'olivier. En plus, l'antiques marches et le vieux, mais aussi le détail de dos d'âne. La porte avec l'ombre et les épices colorés et les petites écoliers ne sont pas mauvais non plus. Cela fait déjà huit.

En fait, neuf, puisque le vieux a deux visage fortes différentes est aussi très révélateur.

Je viens de revoir et rearranger mes photos de Tunisie et Palais Royale. Ce n'est pas grave si ces dernières ne sont pas aussi réussis: j'expérimente.

Entre celles de Tunisie, il y a eu des excellentes, des bons, puis des réussis. Sans y réfléchir, j'ai souvent placé mes sujets en diagonal, a un tiers, etc. Plus près, avec soin au détail ou d'harmonie instinctive.

Je verrai aujourd'hui ceux de Montparnasse, et , s'il faut, je retournerai. C'est curieux, j'ai de nouveau une impression de "déjà vu, déjà fait, déjà photographié". Je jurerai l'avoir déjà prise, tant le Palais Royal que le parc Montparnasse, et même, le bus stationnant devant lui. Pourtant, je n'ai surement prise les photos à l'intérieur de restaurant où j'ai fort bien, mais trop mangé.

Le temps est arrivé, Julie, te remettre de nouveau à maigrir. 84: trop.

David m'a comblée hier de nouveau avec son visage rayonnant de bonheur "Mamie!!!" en courant vers les grillages quand il m'a aperçu en venant le prendre à la maternelle. Je ne peux pas décrire, probablement pas photographier non plus, ce visage plein de chaleur, ni ce qu'il signifie pour moi.

Gabrielle était fatiguée, ses mains gelés, elle s'est endormi rapidement, mais pas sans m'avoir fait la remarque, indignée "Tu m'as mise le pyjama à l'envers!" Ensuite, elle l'a remise, bien, en me montrant comment il aurait fallu faire, elle a mise sa tête sur l'oreiller et plouc, elle s'est aussitôt endormie, contente que les coeurs sont bien devant, à leurs place.

J'ai dû faire un calin supplémentaire à David sur les marches, avant qu'il se décide que son lit est une meilleure place pour dormir.

Ils m'ont manqué les petits bouts de choux, heureusement, leurs parents sont allés hier au théâtre et je suis restée avec eux.

Toujours 24 mars

Dans mon promenade, dimanche, j'ai appris que les gens aiment qu'on prend en photo les objets dont ils sont fiers, les animaux qu'ils aiment, leur copine qui baille.

Je suis entrée ensuite à Louvre, je voulais voir depuis longtemps les antiquités d'Egypte. Plutôt déçue, en générale, j'ai tombé en émerveillement devant des vases rouges à bord noir datant d'environ 3500 ans A.C. Il y a 5500 ans!

On imagine "barbares" souvent même ceux de moyen âge, mais ce n'étaient pas des êtres non civilisés ayant produit et utilisé ces vases-là! On peut prendre des photos dans le Louvre, je reviendrai avec mon appareil (ou un, numérique). Rêver, imaginer ce temps-là.

Non, ils ne pouvaient vivre en caverne ceux ayant créé ces merveilleuses vases! De temps en temps, on oublie hélas le passé et ceux que nos ancêtres savaient. Trop préoccupés par le présent, trop tournés vers l'avenir. Trop imbus par "nous, la nouvelle génération."

On ne doit pas vivre dans le passé, d'accord, pas se laisser enchaîner par lui, mais non plus essayer à s'en détacher complètement.

Même si je ne me regarde plus dans le miroir, ou juste une seconde, le passé est inscrit sur mon front, visage, cheveux. Brrrr... et corps. Les rayons ultraviolets "sains" donnant une bonne teinte, le soleil éclatant près de la Méditerranée, les chirurgiens "arrangeant" en fait brûlant mon peau. Les rides arrivent aussi, la graisse ne fond pas seulement là, où je la voudrais, et jamais tout à fait. Heureusement, il n'y a pas d'amertume ou dégoût de vie inscrit sur mon visage non plus. C'est plus important que les imperfections de la peau. J'ai plus souris que pleuré.

Et chaque fois que je n'aimais pas l'expression dans le miroir, j'ai changé quelque chose dans ma vie, je me suis obligée à regrimper la pente.

24 mars 2004

Je me suis inscrite à WICE, l'organisation de l'éducation continue des femmes américaines à Paris. Quoique orienté essentiellement vers elles, épouses non travaillant et ayant pas mal des moyens, si je juge par leur appareils photo, le cours de photo m'a déjà donné de nouveau élan. Des ailes.

400 asa s'est effectivement mieux que cent, donne des images plus nets, plus riches. Maintenant il s'agit d'expérimenter avec divers marques et les films noir blanc (que mon prof préfère) et même comparer les labos. Ensuite, chez moi, les encres et les papiers.

Je commence à découvrir sur le web un tas d'informations et photos famauses et j'ai commandé déjà deux livres sur le sujet. Ce n'est pas "poche" mais si je compare le fait d'avoir dépensé 120 euros pour acheter à manger l'autre jour! C'est vrai, il y a eu dans ce prix aussi trois beau albums photo et quelques livres...

Bien sûr, en 5, 10 ou même 15 fois, si je continue les classes photo I, II et III, on ne peux pas tout apprendre, mais s'améliorer, mieux voir, j'espère.

Dimanche matin, avec une pélicule de 400 ASA noir blanc, je suis allée au Palais Royale et j'ai pris des photos qui ont étonnement bien réussies. Je crois. Je vais aussi essayer 3200 ASA et, peut être, une autre appareil avant passer corps et âme numérique.

Jouant avec une nouvelle programme déchargé de Web, je me suis presque décidée de l'acheter, mais il a fichu mon PC en problèmes. Heureusement, le système de xp a le possibilité d'aller en arrière, remettre tout comme il était quelques jours avant, quand tout marchait encore bien.

Si au moins on pourrait avoir cette possibilité dans notre vie!

Rebobiner le fil des événements, faire comme si certains n'étaient pas arrivés, effacer les traces des échecs et amertumes.

Mais notre mémoire, comme le pc à notre insu, garde tout les impressions fortes. Bonnes, et surtout les mauvaises. On ne peut pas continuer et faire comme si ce n'était pas passé. Oui, point et non pas signe d'exclamation, comme le correcteur Word me demande souvent. On le voudrait pourtant tellement quelquefois! Oui, bien, ici, ça va.

Retour de Tunisie

21 mars, 2004

Jour des élections régionales.

Nous sommes revenues de Tunisie il y a une semaine.

Le pilot tunisien, très bon pilot, nous a annoncé quatre degrés vers 9h du matin à Paris. L'humour tunisienne voulant dire, d'après moi, "les jours chauds et beau de Tunisie sont finis!"

En fait, nous avons apporté les beaux temps avec nous et les jours suivants étaient ensoleillés et au moins aussi chauds que à Djerba, les nuit la température a descendu même moins comme à Tozat.

J'ai écrit pendant mon voyage, je ne le recopierai pas ici, mais directement dans l'ordinateur. (à chercher, hélas, maintenant).

Hélas, le beau temps n'a pas duré, tout comme il ne dure pas dans la vie. Il faut profiter de la chaleur tant qu'il nous environne et malgré sa action, des fois dévastateur à la longue, ne pas la fuir. Ne pas essayer, trop, l'éviter.

S'en souvenir. S'enrichir. Vivre longtemps avec le souvenir des beaux temps.

Mercredi, encore beau et chaud, mais le nouveau dermatologue me dit que la peau de mon front est abimé sans recours. On essayerait une nouvelle crème, mais les dévastations des rayons ultraviolets sont, hélas, irréversibles. Plus, j'ajouterai, les brûlures pour que cela ne va pas plus loin.

Michel me disait qu'on ne devait pas parler des maladies ou ravages de peau, mais à la place des rides faisant partie de mes soixante dix ans.

Je n'ai pas eu le courage encore d'acheter le crème préscrit pour 'tester un mois'.

Jeudi, pourtant jour intéressant avec le début de mon cours photo, le chaleur m'a quitté soudain et partie à pieds, en bus et métro à la place de la voiture, habillée trop légèrement, croyant qu'il ferait aussi chaud que lundi, mardi et mercredi, j'ai eu de plus en plus froide. Je suis revenue tremblante.

Il parait que j'ai échappé: ni rhume ni pharyngite.

Pour la classe photo, j'étais la seule avec appareil "non adéquate" trop automatique, et un film de 100 ASA au lieu de 400, en plus, pas née aux USA.

Suivre les instructions est amusant et j'ai appris des choses nouvelles, compris mieux qu'avec Sandou qui avait à l'époque essayé un peu mais en vain, m'instruire sur la distance, l'ouverture, les temps à régler. Je préfère m'occuper du sujet et son placement. Jouer ensuite dans l'ordinateur avec l'image obtenu.

J'ai eu de la joie avec mes photos prises en Tunisie. Le film noir blanc a donné quelques belles photos mais là bas, la plupart de temps, le couleur était absolument nécessaire. Le vieux homme ou la jeune écolier, le cavalier ou même le fiacre, l'âne même, pouvaient sortir aussi en gris, mais les couleurs d'épices, des roches, des portes et fenêtres bleus, la demandaient.

En réalité, je devrais avoir deux appareils photo, chargé l'un de film couleur et l'autre de gris.

Depuis jeudi, j'ai appris ou commencé à apprendre les différences entre fabriquants et leurs films, contraste, grain, finesse, quantité d'argent sur la pellicule. Hier, j'ai découverte une quantité d'informations intéressante et instructives sur la site Kodak et j'ai mis là des photos dans albums à admirer et piocher par ceux que je connais.

Hélas, Stéphanie, ne peux plus les voir et me dire, comme d'habitude, franchement son opinion. Peut-être, Michel le fera (non), sinon en m'indiquant au moins la photo qui lui parait original, intéressant.

Une photo entre 38 disait notre instructeur, jeune femme. Six photos de Tunisie. En réalité 5, parce que le petit appareil jetable, discret, oui, me permet pas rapprocher, le cible ou ouverture agrandie. Par contre, le jetable panoramique m'a donné plusieurs photos magnifiques, hélas, je n'ai pas tenu ma doigt toujours assez éloigné de l'ouverture. Développer ces images a coûté davantage, mais elles sont spéciales, et c'était le temps d'expérimentation des nouveaux chemins. Pistes. Possibilités.

"Piste" en Tunisie, sont des routes non asphaltés à l'île de Djerba nettement plus que les autres. Parcourus avec âne, cheval, dromadaire. A pieds aussi, bien sûr.

Le dromadaire est leur animal domestique, comme le boeuf était en Europe. Il demande peu de l'eau, denrée précieux et rare là bas, et peu aller plusieurs jours même sans manger. Travailler des heures dans les champs sans se fatiguer.

L'âne est utilisé pour les petits transports, surtout en village ou entre villages, tout comme dans les très vieux temps. Les motos existent aussi et pas mal des voitures très anciennes.

Pour les touristes, des autobus modernes, des 4 x 4 Yamaha, des bicyclettes, motos et même, des fiacres, me rappelant ma jeunesse. J'ai grimpé dans un char très peu commode tiré par une âne, juste un bout de bois vacillant pour poser les pieds, d'autres ont fait le courte promenade désert sur le dos des dromadaires, tirés par leur propriétaires et encouragés par eux. Aucun n'est pas tombé ni plainte.

Nous avons eu trois jours merveilleux en traversant une partie de Tunisie en 4x4, de 7h le matin à 7h le soir. Et une demi journée tour de l'île et une autre demi journée quand nous avons loué seulement en deux une "carrosse" (fiacre) pour nous prendre sur une piste vers une petite marché.

Les tunisiens nous ont accueillis avec sourires et ils parlent bien français. Découvrant même que mon accent n'était pas vraiment "authentique". J'aurais voulu quand même pénétrer dans une maison, si j'aurais resté davantage, peut-être j'aurais pu être invité. Ils protègent leur "intimité" et surtout celles des femmes, plus même que les français, qui, eux aussi, n'invitent pas facilement à la maison, chez eux.

On ne peut pas y arriver à l'improviste, la dernière minute, comme en Roumanie jadis, c'est aussi vrai que nous étions jeunes, amies, copains. Nous ne cachions pas, ni nos visages, ni nos appartements, nos idées et notre coeur non plus - devant les amis.

Sauf, c'est vrai, quand nous ne le connaissions pas bien.

Les beaux jours vont revenir.

La brume, le froid, les pluies ne durent pas infiniment, non plus. Et quand il fait moche dans le monde de dehors, je me fais des plaisirs chez moi.

Heureusement, je n'ai pas fermé encore tout à fait le chauffage et maintenant que j'ai e ADSL (liaison rapide web) à la maison je peux envoyer et regarder des photos longtemps et rapidement.

Il a plu cette nuit. Je devrais aller nager ce matin à huit et faire ensuite des courses.

6 mars 2004

Enfin, c'est décidé ce que je prends avec moi. Les nouvelles lunettes sont horribles! je ne peux même pas tenir le journal sur mes genoux pour écrire, l'écriture parait alors trouble. Je suis obligée de tenir le cahier et les livres tout près alors, bien sur ils sont superbes et agrandissent davantage.

Anne vient de passer et m'aider à décider ce que je prends avec moi en vêtements. Ai-je vraiment besoin de déchiffrer ce que j'écris au fur et à mesure? Je viens d'enlever mes lunettes et remettre le cahier sur mes cuisses (genoux) nettement plus commode, faute d'écrire au lit ou sur un bureau.

Je voulait parler en fait aujourd'hui de mon portrait "nature" pris par Michel pour me montrer comment son nouveau appareil photo digital marche, c'est Julie nature avec rougeurs sur le visage, et même quelques poils - que je me suis dépêchée à enlever aussitôt arrivé à la maison.

Les yeux chauds, c'est cela qui saute aux yeux et c'est une moi ancienne que je reconnais. Je me suis habituée à mon visage. Peut être, le nouveau dermato recommandé pourrait faire quelque chose pour les tâches rouges du front, mais sinon, j'aime bien ce Julie. Ann m'a dit "tu as le visage sévère dessus", je ne vois rien de sévère sur le portrait. Bien sur, très loin de "peau de porcelaine" ou "chaud bronzé" ce visage. Bien. L'important qu'il ne me gêne pas trop, pas assez pour m'empêcher à sourire, être sereine.

J'ai commencé à lire les fragments sur l'écriture de Journal de Virginia Wolf, intéressants. En plus, ils enrichissent mon vocabulaire.

Je viens de laver la vaisselle. Boire de l'eau et maintenant, vas-y, Julie! fais enfin tes bagages.

1 mars (c)

En me promenant avec Slava, je me suis rendu compte que j'ai un tas des bonnes souvenirs aussi à Montmartre.

Tiens, j'ai entendu hier une chanson "je me rappelle, je m'en souviens"

Seule, puis avec Paul, ensuite avec François.

Le premier petit-dej au café en bas des marches pris "après" avec Paul, le lendemain de notre rencontre. Faux ou non, je nageais dans le bonheur. Et pas seulement physique.

Le petit parc où nous nous arrêtions pour discuter avec François et le resto où j'ai dansé avec lui la première fois depuis si longtemps, bloti contre son grand corps me tenant tendrement.

La cathédrale près de laquelle Abe m'avait embrassé vers deux heures de matin il y a trente ans déjà!

Le ciné théâtre où nous avons vu des bonnes acteurs, jeunes. Les femmes, visage un peu trop dur, trop "caractère mais les deux acteurs principaux étaient si vrais "à la Stanislawski".

Oui, chaque pierre presque est attachée à une mémoire là-haut. Le vieux église, ses fêtes et ventes et l'odeur de tieuil et merguez combinés dans ses fêtes, les crêpes partagés ou non, les musiciens. Tout cela n'était pas là hier, flottaient pourtant dans mon esprit. Où mon âme? Est-ce l'une plus célébral et l'autre plus émotif?

Le peintre me donnant permission le prendre puis disant à ceux le photographiant "Elle, au moins, a demandé, pourtant elle n'est pas professionnelle!"

Les boutiques de glaces, des souvenirs, les anciens affiches, cartes postales, tee shirt et les pavés inégales.

Lesquels de mes photos prises hier réussiront? Quelle dommage pour celles restant chez F. avec le garçon de café et l'homme servi! Peut-être, un jour je réussirai les récupérer. Sinon, je pourrais essayer en faire d'autres cette été ou printemps.

Pour le moment, je ne vois plus loin qu'ici deux semaines. Reviendrons-nous en petits morceaux comme craint Slava?

1 mars (b)

Que des choses ont commencé le début de printemps pour moi, il y a quatre ans! Mes voyages, mes photos, etc etc (2008)

Encore quelques jours, Tunisie, VOYAGE !

Sinon, je me "cultive" et lis sur des appareils photo numériques, ils ont fait des progrès fantastiques depuis trois ans. La précision et les possibilités ont augmentés et les prix baissés. Je vais me laisser tenter, mais d'abord il faut être sûre ce que je veux. Déjà, je sais qu'une bonne objectif optique est important. Peut-être, cette fois-ci, c'est moi qui imiterais Michel, en achetant un Sony avec objectif Zeiss, comme le sien. Je ne regrette pas n'avoir acheté avant mon départ, en hâte.

Enfin, j'espère je ne regretterai pas en revenant. De toute façon je n'achèterai de sitôt une autre, donc mieux vaut bien réfléchir avant.

Nous étions sur le butte Montmartre avec Slava hier, en voyant mon ancien immeuble et quartier elle a dit seulement "quelle différence!" C'est vrai.

Mais j'aime ici. Maintenant.

J'ai aimé aussi, beaucoup, mon vieux quartier et en lui parlant je me suis rendu compte qu'ayant vécu plus de 20 ans sur la Butte, c'était le lieu où j'ai habité le plus longtemps.

4 ans à Bucarest
7 ans à Kolozsvàr (Cluj)
3 ans Bucarest Piata Amzei et
10 ans Bucarest Rue Romulus (partie à 27 ans)
1 and Givataim, Jerusalem, 1 an Ramat Aviv 1 an Givataim
1 an Saint Didier sur Chalaronne (30 ans)
7 ans à Ham, mais moitié à Muille en fait
3 ans à Eaubonne
2 ans Gif sur Yvette
1 ans Kensington, Md
2 ans Rockville 11e étage près de Washington
21 ans Butte Montmartre, Paris
3 ans presque à Argenteuil.

Mes deux ans dans l'appart de Rockville ont été mémorables, c'était spacieux, meublé bien des ventes et tout à fait par moi et mon goût, un temps d'épanouissement, des découvertes des différentes "moi" inconnus jusqu'alors.
(suite demain)

1 mars 2004

Enfin, 84 kg ! Quand arriverais-je à 74 ?

(2008 : je ne savais pas encore que je devrais attendre quatre ans !)

Hier j’étais trop fatiguée, ou lasse, pour nager plus de 400 mètres, mais je marche plus facilement et rapidement, et surtout, mon visage ovale et non plus rond est ressortie du graisse. Je me reconnais de nouveau.

Je laisse pousser mes cheveux argentés, juste quelques traces de blond reste ici ou là. Michel m’a fait une photo sans me flatter qui m’a pourtant enchantée : quels yeux chauds en le regardant ! Les petits poils sur la barbe, visibles en photo, je les ai arraché aussitôt arrivée à la maison, j’espère que mon front rouge ici ou là sera guéri par le nouveau dermato recommandé par l’ophtalmo.

J’ai des nouveau lunettes, plus forts, auxquelles je dois m’habituer : ils demandent lire de plus près, sinon, comme maintenant, l’écriture parait un peu flou.

Encore quelques jours, Tunisie ! Voyage !

Sinon, je me « cultive » et lis sur des appareils photo numériques : ils ont fait des progrès fantastiques depuis trois ans. La précision est ses possibilités ont augmenté et les prix baissés. Je vais me laisser tenter, mais d’abord, il faut être sûr ce que je veux. Déjà, je sais qu’une bonne objectif optique est important. Peut-être, cette fois-ci c’est moi qui imiterai Michel achetant celui Sony avec objectif Zeiss. Je ne regrette pas n’avoir acheté avant mon départ, en hâte. Enfin, j’espère je ne regretterai pas en revenant de Tunis. De toute façon, je n’achèterais pas de sitôt une autre, donc mieux vaut bien réfléchir avant.

16 II 2004

Je viens de me rendre compte que:

1. L'école Polytechnique ne m'a jamais avertie que j'étais exclue en écrit. Il a fallu que j'y vais regarder quel jour mon examen pour soutenir mon diplôme était programmé et constater que mon nom ne figurait pas sur aucun liste. C'est alors que finalement la secrétaire me dit: "Vous étiez exclue" et encore, après des nombreuse hésitations "comme ennemi du peuple."

2. On ne m'a pas donné de papier, ni averti. Seulement des années plus tard, difficilement, ai-je obtenu un certificat des années et matières et notes, et même là, on n'a ajouté qu'à la fin "mais elle n'a pas passé l'examen final et pas obtenu le diplôme" et cela sans justification de la cause.

3. Pour le travail, pareil. Les papiers de "cadre" me suivant de travail au travail que d'essais d'obtenir étaient secrets, on ne me l'a donné ou montré, mais c'étaient rédigés de façon qu'aucun chef d'entreprise d'état ou même coopératif n'aura pas osé me garder chez lui. "Je risque me faire éjecter, moi."

D'ailleurs, papa n'a pas eu non plus de papier pour ses sept mois qu'il était enfermé. Ni pendant qu'il était dans les caves de la Securitate, ni après lors séjour au prison. Au prison, comme il n'était pas là officiellement, ils n'avaient pas sa portion de repas comme pour les autres, les voleurs, et on lui donna un peu "pris des autres". Il m'avait raconté par la suite que jamais il n'eut autant faim que là. Même pas à l'internat, pendant le lycée, et pourtant ils n'étaient pas bien nourris là et les autres garçons avaient des saucisses apportés souvent par leur parents. Son père n'était pas "riche paysan", en plus, habitait loin, il voulu en plus que son fils apprend la dure vie. Il n'était pas tout à fait d'accord avec sa femme qui insistait à pousser son fils ainé, mon père, à faire des études.

Papa disparu tout simplement, au milieu d'un nuit, emporté par des gens sans uniforme et sans qu'ils nous montrent leur papiers. Mais ils avaient des armes. Ne nous disant non plus où va-t-on l'emporter. Plus tard, ne répondant pas à la question de maman "où est-il?" vit-il encore?

La première signe de vie nous l'avons eu six mois plus tard quand un type est venu demander un rechange de vêtements (pour le présenter devant un juge comme nous ne l'avons appris que plus tard), sans explications, et, de nouveau, sans nous dire où il était ni pourquoi on le détenait. Nous ne savions même pas si quelqu'un ne s'était pas décidé tout simplement de voler, soutirer des vêtements.

A ce moment-là, en Roumanie communiste, un simple paire de chaussures valaient déjà une mois de salaire.

Tout ce passait "sans traces".

Sinon, les traces dans l'âme, les traces sur les corps torturés, la santé et les nerf détruits. Et autrefois, même les vies humaines.

Au Canal de Delta de Danube, spécial pour destruction des vies humaines, on les enterrait dans la boue, certains sont revenus mais la plupart ont disparus à jamais. On y avait emporté là un connaissance d'origine allemand, szàsz, arrêté parce qu'il gênait un voisin. Il avait réussi par ruse, courageusement, envoyer une carte postale à sa femme, c'est ainsi qu'elle était venue dans la capitale, Bucarest, eux ils habitaient au village sous les Carpathes, pour intervenir, demandant de l'aide à ses anciens amis.

Anciens amis?

Qui osait bouger le petit doigt pour un disparu, condamné ou non?

Je me souviens que papa avait finalement réussi apprendre où il était, même lui n'avait pas réussi à faire davantage. Je me souviens, des reproches et amertume de cette épouse, soucieuse de son mari et de sa santé déjà pas trop bonne.

Je crois que finalement, elle avait réussi qu'on le met dans une autre équipe (plus ou moins dur?)

Autour de nous aussi, papa disparu, l'air c'était fait rare. Les peu des gens curageux ne nous ayant pas abandonné était d'autant plus précieux. Un copain de papa de Kolozsvàr (Cluj), quelques femmes des gens disparus en même temps que papa.

Mon exclusion du mouvement de jeunesse à cause de la disparition de papa s'était aussi passé sans papiers, mais en grand réunion de condamnation: on a trouvé des fautes fausses à me reprocher, on m'a demandé de faire un autocritique sur le champ et aussitôt "voté" mon exclusion par main levé.

Gare à celui ne levant pas la main, gare à celui n'applaudissant pas, ne criant pas des slogans lancés, n'allant pas manifester, etc.

Toujours le 15 février

Michel dit que je mets trop des verbes les uns après les autres. Pourtant on dit qu'un verbe fait une phrase; qu'il parle. A quoi sert quelquefois d'ajouter des sujets et d'adjectifs? Les verbes, une après l'autre se comprennent.

J'ai aussi marché 45 minutes et acheté neuf livres avec le prix d'un seul livre de poche aux puces du marché d'Argenteuil.

Récits gothiques. La vacance Romaine. Les carnets de Major Thomson. Un suspense de Simonin et un de Agatha Christy. Un Baron, imitation d'Arsin Lupin. Et encore?

La courte échelle, de Noëlle Châtelet, Un Konsalik avec trois récits et un Le Breton. Presque tous parus autour de 1960.

Continuation

Aujourd'hui j'ai nagé 600 mètres. Après 300 prête à abandonner, je me suis dit "encore cent Julie et ensuite c'était de plus en plus facile: il suffisait de passer le cap dur. Dans la vie aussi. Ne pas abandonner. Serrer les dents et continuer.

15. II dimanche

S. vient m'appeler. Elle aura bientôt un arrière-petit-enfant. Elle a 77 ans. Je ne sais pas pourquoi, je la croyais plus âgée.

Elle vient me raconter que son fils Don a divorcé de Dana deux ans après leur mariage à cause de Vasile, mon beau frère, ayant raconté à elle (S) puis aussi à son fils Don, sur la liaison entre Dona et Sandou. Pourquoi la famille s'est-il mêlé? Pourquoi s'est-il laissé influencer? La liaison a-t-elle continuée une fois mariée? Dana est mort avant atteindre ses 36 ans!

"Belle est gentille" me dit elle maintenant, et "nettement meilleure que sa deuxième femme, qui a divorcée, elle de lui." Ainsi va la vie. Entre autres, c'est elle qui a poussé son fils divorcer de sa première femme disant qu'elle était un putain.

Tout ses souvenirs, ses nouvelles, m'ont encore bouleversés.

Vasile a-t-il cru qu'il pourrait rafistoler notre famille? (En séparant son beau frère, mon mari dont je divorçais à l'époque de sa maitresse) Et ensuite, pourquoi Dana et Sandou ne se sont pas mariés, une fois libres tous les deux? Se sont-ils encore rencontrés? Qui sait...

Est-ce que la futur arrière grand mère sait pourquoi je n'aime pas son autre fils? Qui a failli me prendre de force? Avant, je le considérais comme un fils pourtant. Bon, passons.

(continue demain)