18 avril 1997, matin

Je suis assis dans l’avion pas très confortablement. Tant pis, encore une heure et nous arrivons à Paris. Je souris à la jeune noire qui est en marge.

- Excusez-moi ! et elle me laisse entrer.

Je lui demande :

- Vous allez à Paris ?

- Juste pour quelques heures, puis à Cote d’Ivoire. Je travaille pour Hopkins.

- Je connais, j’ai travaillé trois ans pas très loin de cette université.

- Vous habitez à Paris ?

- À Montmartre. Connaissez-vous ?

- Non. C’est long à visiter ? Plus de trois heures ?

- Non, ce n’est pas trop loin de Roissy.

- L’aéroport De Gaulle ?

- Oui, voulez-vous y aller ?

- Je vais dormir à mon hôtel de l’aéroport.

- Vous n’allez pas profiter de Paris ?

- Je ne suis encore jamais allée.

- Peut-être à votre prochain voyage…

- Je sais, Paris est belle. Combien coûte d’aller à Montmartre ?

- Si vous venez, je vous le montre. Mon mari, organiste, ne revient qu’à deux heures d’après-midi. J’ai le temps de vous montrer Paris, du haut.

- Mon ami est organiste, lui aussi. Je verrai la tour Eiffel ?

- De loin, mais bien. Si on a du soleil.

- Je serai de retour à deux heures ?

- Sans problèmes.

Nous attendons les bagages, ils arrivent rapidement. Je prends en charge le taxi aller. Nous arrivons vite au sommet du Butte Montmartre, où j’habite. Nous laissons nos bagages chez moi, puis nous voilà, Paris est à nous.

Je lui montre d’abord les peintres de la Butte, les cafés.

Nous passons devant la boulangerie. Nous entrons.

- Connaissez-vous les croissants ? Les chaussons aux pommes ?

- Vous ne deviez pas, dit elle rougissant mais ravie.

- Encore un ?

- Non merci. Est-ce vrai qu’on fait du pain chaque jour, frais ?

- Deux fois par jour, tout chaud.

Nos croissants sont chaud encore. Elle mange avec plaisir. Le soleil se lève. Je lui montre la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe de loin. Elle est ravie.

- J’ai vu Paris ! L’arc de Triomphe ! La tour Eiffel. Et je suis rentrée dans une vraie boulangerie ! Merci, merci !

- Mon plaisir.

Devant la basilique beaucoup de monde, musiciens, artistes, clowns. Pendant la période de Paques c’est toujours la foule.

- C’est comme dans les films, et je suis ici !

Plus tard, nous entrons dans le parc devant le Sacré-Cœur. Fleurs, arbres, l’eau qui s’écoule. Tranquillité. C’est mon jardin. Je lui raconte mon deuxième mariage réussi. Elle raconte sur son ami qui l’évite depuis un temps. Pourtant, elle voulait avoir des enfants. Je raconte de mon mari. La fatigue me tombe dessus subitement. Elle se rend compte. Elle prend un taxi et parte.

- Revenez une autre fois pour une journée entière, nous descendrons à Paris, je vous montrerai les boulevards, les monuments, les marchés, les boutiques, la Seine.

- Merci, merci pour tout. Je reviendrai avec mon mari. J’entrerai à la boulangerie !

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