Des fois c'est dur d'y croire

Quelle chance que François n’est pas jaloux de mon passé.

Il me dit : « Si tu n’avais pas essayé, tu ne serais pas arrivé à moi ! Si tu n’avais pas aimé, tu serais aigrie ! »

Je me sens si jeune à côté de François. Il se sent si jeune à côté de moi. C’est merveilleux, après tant d’années, de croire de nouveau qu’un bon mariage existe. J'ai refleuris, sauf depuis un mois.

Attention Julie, il y a une année, tu disais, et François aussi, que tout vous réussit sur le plan professionnel et tu vois à quoi tu es arrivée?! Stéphanie avait raison de nous prévenir: Attention ! Il ne faut jamais se croire trop en haut. C’est alors qu’on vous tape sur les doigts.

Au moins entre nous, cela ne casse pas, se dit Julie et sourit à François, l’entoure de ses bras. Allons boire un café, nous en avons bien besoin. Le travail nous attendrait, ne va pas s’enfuir. J’aurai meilleur rendement après une petite pause, et toi aussi, t'en a besoin. Allez! Nous sortons. Juste en face, le petit café nous attend.

Je me rappelle le cœur serré les textes que j'avais tapé, imprimé. Les cafés, je n’avais même pas dix minutes pour m’arrêter, ni moi ni ma secrétaire. Avec le coeur serré je ne dis: «Je ne viendrais plus ici, à Bip, dommage.»

Non! François dit que nous sommes allés plus loin, il a raison et je lui souris avec visage rayonnant d’amour et reconnaissance. On pouvait compter sur François, on peut compter sur Lionel, ils l’ont montré encore et encore.

Partir, n’est jamais facile, mais après le coin, invisibl encore de nous, d’autres joies, d’autres aventures attendent. Même si quelquefois c’est dur d’y croire.



2007:

Ma société Bip n'allait même pas assez pour payer le petit loyer de la boutique, j'ai dû quitter l'endroit aussi et rassembler, jeter la plupart des choses accumulées durant tant d'années. En plus, je commencais à me rendre compte que je ne pouvais vraiment pas compter sur mon mari, hélas. Je ne voulais pas y croire. Je pressentais pourtant des orages devant nous.

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