Sur la route

Chaque deuxième week-end, nous allons à Celles. François était l’organiste de Chaumes et d’autres villes d’environ. En absence des curées, de plus en plus rares à la campagne, il n’y avait plus de messes toutes les semaines, les autres semaines, il faisait la messe dans des communes où il n’y avait que de l’harmonica. François n’y va pas, il est l’organiste depuis qu’il avait quinze ans.

On part de Paris d’habitude samedi matin, la voiture rempli de nos linges sales. Notre machine à laver se trouve dans notre maison de compagne.

- Parle-moi, François, pendant que je conduis. La route semble moins longue alors.

- De quoi ? me demanda-t-il, perdu sans son journal et encore plus souvent dans ses pensés sombres.

Au fur et à mesure que nous nous approchâmes, son visage devint plus préoccupé.

- Je ne pourrais pas jouer, mes jambes me font mal. Et en plus, le curé ne m’a pas envoyé tous les chants. Et cela continue ainsi, en s’aggravant jusqu’à ce que l’heure de messe arrive.

En revenant, à chaque fois, j’avais un autre mari, joyeux, insouciant.

Quelquefois, je me demandais même, pourquoi il tenait tant à être organiste. C’était une joie secrète, presque inavouée, qu’il avoua rarement.

Plus tard

Il vient me raconter pendant des heures, des horribles histoires sur ses parents. Et de son frère, mort bébé. Il ajoute à la fin : « Tu m’as fait replonger en ça. Ce n’est pas ça qui va m’aider. » Aussitôt, il continue à raconter. Finit avec : « Je suis cassé, il n’y a plus rien. »

Comment l’aider ?

3 commentaires:

Francois et fier de l'Être a dit…

C'est le trac tout simplement.

Anonyme a dit…

replonger dans les souvenirs ...c'est aussi les affronter.
Et ce n'est facile pour personne ...
Nous sommes otus pareils ;-)
Mais nous affrontons différement nos souvenirs, bon comme mauvais.

Cest tout cela quinous hante et nous change !
En parler, cela dépend des gens ... certains plongerons plus encore, pare qu'ils en reparlent, justement !
D'autres s'en libéreront et iront mieux ...
Malheureusement, dur de savoir avant ...

Sophos

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

tout à fait d'accord, pour moi cela me replonge mais après me libère, puisque je comprends davantage,

sauf dans le journal de ma grand-mère qui me fait plus mal à chaque fois que j'essais de corriger, relire,

cela dépend aussi de la distance est aussi si le moment qu'on plonge dans les souvenirs on se sent sur un lieu sure, bien dans sa peau