Un jour de septembre 1996

Je suis assis de nouveau à ma place préférée, le seul fauteuil de cette église de Chaumes. François s’exerce en haut, tout absorbé dans son jeu de l’orgue, il se prépare pour la messe suivante. Il a tout à fait raison, après cet orgue, celui de Crécy paraît plat, inintéressant. Celle-ci est chaude et variée, l’acoustique de la salle est parfaite.

Peut-être bien il y a moins de paroissiens pour le moment, mais François est l’organiste de l’église, de cet orgue, une très belle, vraie, ancien orgue.

L’écouter… c’est un plaisir.

Je sens son plaisir de jouer, à être là, revenu, retrouver son orgue. Ce matin, il avait pourtant joué pendant deux heures à Crécy, enfin, le voilà, revenu ‘chez lui’.

C’est parfait !

Oui, je ne sais pas comment, mais c’est revenu, le son est revenu comme il faut.

François pensait qu’il devrait travailler longtemps pour la régler avant son concert qui aura lieu dans une semaine. Mais non.

Ils vont quand même travailler dessus encore avec l’organiste de ville voisine qui devrait l’aider à l’accorder. J’espère que François gardera longtemps cette belle orgue. Nous essayons d’être ici tous les dimanches et j’espère que François pourra y faire un joli concert dans un an. Déjà, c’est si beau!

On aurait dû fêter ici son départ de l’Université, son retrait. Au moins, donner un concert spécial après, auquel il invitera tous ceux qui veulent venir jusqu’ici. Oui. Cela devrait être faisable.

François a oublié mes lunettes que je voudrais réparer, j’espère, dans une heure, ça sera encore ouvert à Fontenay.

Il fait plus frais. On doit faire un concert très rapidement ou alors le printemps quand il fera beau de nouveau. Sinon, les auditeurs vont geler.

Alors, de toutes les suggestions du livre, lequel prendre pour écrire? Vaut-il quelque chose ce que j’écris? Tout que j’ai déjà écrit et tout que j’écrirais?

« Qui le lira ? » a demandé le curé. Est-ce cela qui m’a heurté ou mon propre regard sur le texte. Pourtant, Aliette m’a dit : « Intéressante! » Et l’on verra ce que Michel m’en dira. Ai-je bien fait de lui envoyer autant de textes à la fois cet été?

Pourquoi suis-je si découragée ? Julie, parle avec ton amie !

L’automne commence bien pourtant.

— Maintenant ? Quand je te conduis sur cette belle route, bordée de ces magnifiques platanes ?

Il sourit. Sa face s’illumine :

Que c’est bon d’avoir une dame appréciant tant de choses. Vraiment, vraiment l’apprécier.

Plus tard, il remarque :

Regard, Madame, que c’est beau ce pré, avec les pêcheurs. Il y a même une cabane là.

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