Signes évidents?

Je ne me souviens pas quand j’ai commencé à me détacher de mon mari, bientôt ex. Je crois finalement que c’était lui qui, secrètement, s’est détaché d’abord de moi.

Je ne me souviens pas. Un soir, nous regardions ensemble la télévision. Un film nous émus autant l’un que l’autre, nous nous sentions très proches. Mieux qu’avant! Beaucoup mieux, dit-il. Et je le sentis aussi.

Je ne me souviens pas… si!

À Lectour, une fois, après qu’il m’avait injurié, il m’a tendu la main en signe de réconciliation. Je ne voulais plus la prendre. Puis, quelques jours plus tard, je ne pris plus sa main tendue. Nous avions juré de ne jamais le refuser, mais ce n’était plus possible.

Injures après injures. Vexations. Accusations. Mis en bas.

C’était trop.

Je doute franchement qu’après ce dernier mois nous pouvions jamais devenir amis. Il m’a trop dit.

Je pourrais bien faire semblant, écouter sa musique, manger le repas préparé par lui, même l’entendre vantes ses succès. J’espère sincèrement qu’il en aura un jour, il a tellement, désespérément besoin.

Alors, notre séparation et ses sorties méchantes auront, prendront un sens. Non, faire mal aux autres pour atteindre son but propre n’a pas de sens. On dépasse. Trop c’est trop.

Je n’ai pas des épaules assez larges pour supporter davantage, mais je l’ai laissé dans le logement, il peut y être encore sept mois, et avec le câble pour l’Internet, la connexion, la télévision, le lieu à Paris et les meubles. Je lui donne de l’air qu’il juge nécessaire pour vivre et travailler.

« Il a des accès de rage de temps en temps, laissez-le alors parler. Ensuite, il se calme. »

Ensuite ? Il est capable de parler des heures et des heures…

***

Quels étaient les signes évidents dont je n’avais pas tenu compte?

  • La querelle devant notre stand, juste avant qu’on se connaît.
  • Notre troisième rencontre : un monologue de deux ou trois heures sur les personnalités importantes qu’il a rencontré et l’ont apprécié.
  • Ses hurlements à trois heures, au milieu de la nuit, chez lui, pour de l’argent qui aurait dû soutenir ses projets. Je suis presque partie, alors. Et je ne serais jamais revenu. C’était deux mois après notre rencontre, la première fois que je couchais chez lui une nuit.
  • La querelle avec gesticulations devant mon nez pour un différend d’opinion sur la vie des ordinateurs personnels versus serveurs, quatre mois après l’avoir connu.
  • La vue du monde tout à fait différent dès le début. Querelle en Angleterre en voiture sur le fait de préférer se concentrer sur un but ou se laisser pousser à gauche et à droit « pour que les autres ne sachent pas où vous irez ».
  • Panique et sentiment que tous sont contre lui, l’autorité veut sa peau, deux mois après notre rencontre. J’ai réussi à l’en sortir.
  • Panique lors mon contrôle fiscal, peur que toute ma famille va lui retomber financièrement sur le dos. Comportement dégoûtant lors la rencontre familiale à la campagne chez lui.
  • Son intervention dans l’écriture de mon livre n° 2 Hypercard « je sais mieux » pour qu’en fin il tombe à l’eau.
  • Intervention sur le livre de Postscript 2, lors de notre promenade, il a pris ce que j’ai écrit et l’a jamais dû le lire ou comprendre, promesse de l’écrire avec moi non tenu.
  • Sa panique lors mon accident de voiture et ma vertèbre cassé: pendant quelques minutes, il n’est même pas venu voir ce qui m'était arrivée.
  • Panique les matins, après une bonne soirée passé ensemble.
  • Es-tu l’espion d’Israël ? tu peux me le dire… Et autres accusations idiotes de même acabit.
  • À qui est le livre Hypercard ? C’était mon idée, j’avais déjà une table de matière sur papier et le contenu dans ma tête, à réaliser avec Brandeiss qui avait accepté. D’abord, c’est devenu à nous trois. Resté, finalement à nous deux. Vers la fin, il disait « mon livre » voulant tout décider. Jamais réalisé.
  • À Cnam, au début il m’aidait, me conseillait, puis il abîmait tout, critiquant tous qui m’ont invité et où je l’ai bêtement laissé aller à ma place.
  • Au début de Cnam, pendant que je travaillais, il s’est de nouveau passionné pour le Minitel Rose. « Tu n’es jamais là ». C’est lui qui venait tard à la maison.
  • A Lude, ville universitaire en Suède ou Finlande? Querelle monstre sur la rue avec des hurlements pour une simple différence d’opinion sur un détail de l’informatique.
  • Chez sa sœur, il a fait la cour, s’est frotté les jambes sous la table, s’est promené avec sa cousine éloigné et lui a donné rendez vous à Paris.
  • Sur le bateau de Finlande vers Suède, dansa tout le temps, collé de près avec une femme devant moi et a donné rendez vous chez la sœur de celle-ci.
  • Rendez vous dans un café avec une droguée animatrice de minitel rose « la pauvre, avait besoin d’argent. »
  • Hurlements, lors j’ai discutais au téléphone avec mon fils. Il intervint tout le temps : « Pas ça ! Pas vrai ! Pas comme ça ! » hurla–t–il fort interrompant nos conversations.
  • Lesbiennes? Toutes les femmes! Pédérastes, tous les pères, ou presque… Il était convaincu que la «réalité» basée sur un ou deux cas entendus ou rencontrés.
  • Conclusions hâtifs sur un demi-mot aussi «C’est foutu!» trop vite dit sur tout et tous. Finis les micro-ordinateurs : les serveurs d’abord, puis les consoles de jeux vont les remplacer complètement. Il n’y aura plus des disques individuels, tout sera sauvegardés quelque part loin et sûr. Il y croyait à chaque fois, dur comme fer.
  • Les Français font ça, mangent ceci, se comportent ainsi !

***

Je croyais sincèrement, profondément, qu’il m’écoutait, comprenait vraiment. Je croyais, qu’il m’estimait, m’admirait et m’aimait, tel que j’étais. Je le croyais malgré tous les signes contraires.

Je me suis rendu compte que tout n’aimant pas écrire, il était jaloux de mon écriture. (Etais-je jamais jalouse de sa musique, ses discours?!) Il critiquait, mais ne m’aidait pas à les corriger, ne comprenait pas vraiment ce que je voulais exprimer, pas comme Michel par exemple qui corriger tenant compte de mes intentions.

Je me suis rendu compte que longtemps il était jaloux de mes enfants, de l’amour que je leur portais. Plus tard aussi de temps que je consacrais et amour que j’avais pour nos petits-enfants. Les miens et même, les siens.

Ce rendait-il compte qu’il se promenait de plus en plus souvent à la maison en tee-shirt, cul nu, se comportant comme un bébé ? Je lui dit souvent de s’habiller, finalement je l’ai photographié - ce qu’il n’a pas apprécié par la suite. Il ne m’a pas donné ces photos, pourtant disait « ce que j’ai pris c’est à moi », d’où ne découlait pas pour autant que ce que j’avais prise devrait être à moi.

Au début, il essayait me pousser à exhibitionnisme, sans réussir. Il a renoncé. Plus tard, dans la nature, espérait-il qu’on nous surprendrait ? Je ne me suis rendu compte, seulement quand il l’a mentionné : autrefois, tu étais plus « ouverte » ! Surtout amoureuse.

Je me sens mal d’un coup, j’ai envie de vomir, j’ai mal au ventre, à l’estomac, au cou.

***

Je recommence à écrire: tout est oublié, je suis ailleurs. Ce n’est pas le thé qui a arrangé tout, mais le calme de ce logement et la tranquillité d’esprit retrouvé ; la joie d’écrire. Oui, je suis écrivain : j’ai besoin d’écrire. Sinon je suis «en manque».

Les reproches de mon fils me fatiguent, me serrent le cœur, après, c’est plus dur de l’aider. Pourtant ses gosses, quelle joie!

David ne fait plus que quelques pas, maintenant il réussit à traverser tout l’appartement, comme un petit canard, les jambes écartées, se balançant mais sans s’arrêter d’un bout à l’autre.

La petite Gabrielle me dit: «Tu n’aimes pas les raisins blancs, mais tout le monde aime les raisins blancs. Papa aussi. Moi aussi. Tu aimes les raisins noirs. Et les prunes. Moi aussi j’aime les prunes.» Elle parle dejà tellement bien!

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