17 septembre 2001, Bucarest

Le matin, la seule chambre avec lumière chez Alina est la cuisine. Je sens combien j’ai besoin d’un peu de silence, d’être seule avec moi même et avec un stylo et du papier.

Depuis quelques jours, les romans ne m’intéressent plus, les journaux non plus, la télévision me parait comme du bruit.

Par contre, les enfants jouant et faisant du sport dehors, devant la fenêtre me paraissent un bruit de fond normal, facile à filtrer, même agréable : la vie qui s’écoule autour de moi, mais plus loin.

Je me suis mis à écrire roumain, après tant des années j’écris ceci de nouveau en roumain. Je m’aperçois que ne n’ai pas oublié. J’ai dû le mettre dans un endroit éloigné de mon esprit parce que c’était la langue de Sandou, mon premier mari. Maintenant que le deuxième sera bientôt « ex » aussi, je suis moins fâché sur le premier.

Demain je sortirais, la semaine prochaine nous allons nous promener avec Alina à la montagne. Comme un chien blessé, j’ai besoin de lécher mes blessures. Tranquillement. Non de mettre dessus de sel ou l’ouvrir d’avantage.

J’ai cru en « happy end ».

Et alors ?

J’étais plus proche de François que des autres, en pas mal de choses. Mais il est malade, jaloux et des fois franchement trop égoïste. Insupportable. Je ne suis pas obligée à le supporter davantage et tous qui nous ont vu ensemble ces derniers temps l’ont compris.

Même sa propre fille m’avait dit : « T’as assez donné ! »

Je finirai le livre « Lui, Nous, Moi » et ensuite je passerai à autre chose. Journal, écriture, récit, Sidonie, tant de projets ont besoin de mon énergie.

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