27 septembre 2001
Il est huit heure et demie, brouillard.
Hier, j’ai lu les poèmes de Topirceanu, je me suis rappelé tout une période agréable de ma vie. Je me suis promené jusqu’à la pharmacie près de la voie ferrée, en revenant, j’ai découvert des livres ‘de gare’, traduits en roumain. Je n’ai pas eu assez des lei pour les acheter, mais j’ai acheté du pain et Topirceanu et un dictionnaire roumain - français.
Le soir, Alina m’a dit que de nouveau j’ai mon sourire heureux d’enfant. Hurrah ! J’ai réussi à éloigner de moi les soucis. Je les résoudrai, les problèmes au fur et à mesure qu’elles arrivent, mais pourquoi abîmer ma santé à cause d’elles.
Bien, elle a raison, je m’occuperai de mes dents, cheveux, etc. Mais le plus important est la tranquillité interne.
Alina n’a pas des problèmes urgents, mais elle s’inquiète tout le temps. Ne mange pas pour
rester maigre, je me demande d’où peut-elle encore perdre, elle se préoccupe de son procès qui dure depuis quinze ans déjà pour quelques vieilles argenteries hérités et perdus, se préoccupe de ce que va manger son fils de 43 ans, que va dire celui-ci ou cela, et ce qui arrive dans le monde. De tout. De moi. Chaleureusement.
Je sais qu’on peut influencer certains évènements, aussitôt, peut qui vont se passer et pas du tout les autres. Ils ne m’empêcheront pas de dormir. J’ai rêvé cette nuit qu’on préparait un film, mon fils montrant pendant les testes tout son talent inventif. Le régisseur était vieux, gros, sympa et fort contant des testes. Les problèmes arrivaient et les solutions étaient trouvées rapidement pour que la création puisse continuer. Il réussira ! était le sentiment général.
Je réussirai !
A gauche, à droite, l’important est à tenir le cap de la direction principale que je me suis posée.
Le fils d’Alina me connaît fort peu: Il va t’apporter des fleurs, t’inviter à un bon restaurant et tu vas changer d’avis.
Il connaît mal moi ou les femmes, en général ?
Même ‘la chambre à vie’ à utiliser dans sa maison qu’il vient m’offrir n’a fait autre chose que me faire sourire et de lui répondre ‘Réfléchis mieux, plus longtemps, et tu verras au dernier rendez-vous devant le juge.’
C’est toujours du brouillard, sur la montagne, par terre. Bientôt, il va pleuvoir. Par contre, mon humeur est à beau fixe. Dans la chambre d’Alina, il y a un petit bureau, rien à faire que d’écrire. Ainsi a écrit Sebastien en quelques semaines seulement, pas loin d’ici, dans un lieu isolé comme cela, ses merveilleux pièces de théâtre. Talent. Expérience. Imagination. Ensuite, il les a réécrits à Bucarest, au moins deux fois, en quelques mois.
Regardant les garçons de Predeal jouer des jeux vidéo ou programmer en bas, m’a redonné le courage pour ce pays. La petite pièce de rez-de-chaussée est pleine de matin au soir. Le matin, les plus jeunes qui ont de classe l’après-midi.
Beaucoup de petites entreprises, d’initiatives privées. Les boutiques n’ont pas encore des vitrines, la lumière est faible, mais dedans on peut découvrir pleines de choses et des vendeurs flexibles, serviables, aimables. Encore davantage ici que dans la capitale.
Les jeunes en tenu de sport essaient une voiture sous le grand sapin. Ils auraient pu être de n’importe où.
La prochaine fois, j’irai à Cluj même si je m’inquiète un peu : retrouverai-je quelque chose de mes souvenirs? De ma maison, le jardin de grand parents, à lui Magdalena, l’école communale, le lycée. De toute façon, mes souvenirs, eux, sont restés les mêmes.
Proverbe : Chaque pied dans le cul, t’envoi en avant. Oui, mais il heurte.
Ici, à la montagne, j’ai pris de l’air, je me suis éloignée. Je souris de nouveau naturellement. Bonne nuit, à demain.
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