Je me réveille à trois heures de la nuit - où je ne dors plus depuis minuit ?
Hier j’ai fait une liste de ce que je dois régler une fois retournée et comment je vais procéder en gros. J’étais rassurée.
Je me réveille en me rendant compte que je me suis encore une fois bernée avec des fausses illusions. Je n’ai pas un toit sur ma tête : il pleut dans la maison. La plomberie, je peux encore la faire réparer ou vider l’eau qui coule sous la baignoire en deux places ; le plafond de la cuisine la faire refaire ; repeint ou non ; mais le salon ? S’il coule, ce n’est même pas seulement le toit, mais du grenier aussi. Si des gros travaux sont nécessaires, je n’ai plus où travailler, où habiter, où abriter mes livres et mes quelques anciens meubles.
Je n’aurai plus de tranquillité, je n’aurai plus un trou pour me cacher et lécher mes blessures encore moins pour travailler en sérénité.
Je n’arrive plus à dormir.
Que vais-je faire ? Je me suis dépêchée d’arranger rapidement un nouveau foyer, un chez moi. Est-ce tout à fait illusoire ? J’ai d’un coup un fort sentiment d’instabilité. En quoi je m’y mets ?
Un petit « bricolage », réparation d’un jour ou deux, ne m’aura trop déraciné, mais refaire le sol du grenier, au-dessus de ma tête, consolider le toit de la maison et penser que sinon il peut s’écrouler sur ma tête, faire faire de grands travaux, où seront de nouveau mes meubles et moi et mes livres ? Le coût, en plus, peut être davantage qu’une année de loyer dans une maison dont on ne doit pas se préoccuper de chauffage, d’eau, du toit, etc.
En quoi je me suis mise ?
J’ai mis le pied, je m’y suis installée avec joie, je travaille ici avec entraîne depuis quelques jours. J’ai même un nouveau lit assez cher mais bon, dur. Les livres sur les étagères me souriaient, mon Macintosh portable m’attendait, la micro-onde cuisait, la baignoire me réchauffait les os, me détendait. Est-ce tout illusoire ?
En revenant, faute de monter moi-même au grenier, je dois avoir une discussion sérieuse avec Lionel et sa compagne. Ils ne sont pas partis d’ici pour rien.
Comprendre. Décider en connaissance de cause.
C’était un bon sentiment d’avoir où me réfugier. À condition d’avoir effectivement un refuge « un toit sur ma tête ». Au propre et au figuré.
Comprendre. Parler avec eux. Faire venir plusieurs entreprises. Demander des devis avec les montants, durée et début de travaux et conditions nécessaires, heures de travail et bruit.
Je voudrais le plus de sûreté avec le moins de dérangement et des travaux le plus vite finis.
Un rêve, probablement tout à fait irréalisable. Avoir de nouveau un chez-moi. Habitable. Sec. Chaud. Tranquille.
Pouvoir travailler, créer, réfléchir. Lire.
Mont Cenis n’est plus « chez moi » et même si François part ou partirait en quelques semaines, je ne crois pas vouloir y retourner, même pas pour les quelques mois restants.
Je ne dois pas perdre le sentiment que j’ai pour Baratier, un chez moi, même si passagère, retrouvée. C’est trop important pour mon équilibre. Pour traiter avec les exigences, changeants tout le temps de François, j’ai besoin d’avoir le pied ferme sur le sol. Ne pas vaciller. Essayer de dormir maintenant.
Le jour, agir. Demain, ici, dès lundi là. Discuter dès dimanche. Sans perdre de temps.
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