Le lendemain

Le matin,

Valérie dit qu’il faudrait faire quelque chose, mais d’abord : ‘Il faut se protéger, parce que pour le moment, il est très méchant. ‘ Elle parle de son propre père ! ‘et il agit aussi en conséquence’. Elle est prête à venir, m’aider ce matin récupérer des vêtements et livres de Paris.

La voiture louée est encore plein des meubles: la secrétaire d’arrière grand mère et deux petites tables de maman et sa petite commode. Je ne peux pas y aller encore à Paris. Je dois attendre. Il est neuf heures du matin, toujours rien.

Dix heures et demie.

Une farce. Tout est devenu une farce. À plusieurs personnages.

Et mon fils dit : Je suis resté le seul ami de François. Bon. Peut-on être aussi naïve. François vient de lui demander de sacrifier la voiture qui l’emmenait travailler jour à jour, lui demander de transporter sa copine, ‘l’élue de son cœur’, quel que soit son nom, variable, que m’importe ? Lionel vient appeler François et lui raconter qu’ils ont pris le secrétaire cette nuit, mais n’ont pas touché rien d’autre.

Bon. Il voulait ainsi lui montrer son amitié. Une farce grotesque et triste. Amère.

‘Violation de domicile. Plaint au commissariat. Appel d’avocat. Cas de force majeur’, s’exclama aussitôt François, hurlant au téléphone. Et encore quoi ? Pour utiliser les paroles habituelles de monsieur.

Les enfants n’ont absolument rien pris de chez nous, oui, c’est encore ‘chez nous’ que la secrétaire de mon arrière grand-mère !

« Je ne te laisse rien prendre aujourd’hui! » m’a-t-il crié ensuite.

Et mes droits ?

20 heures

Je suis au lit, mon nouveau bon lit.

Devant moi, la secrétaire, la table, près de moi la petite commode.

Finalement, j’ai avec moi ici tout à ce que je tenais le plus : les meubles restants de ma jeunesse. Et mes journaux sont sauvés aussi.

Je trouverai avec quoi imprimer et Ion se trouvera une voiture à lui pour aller travailler.

Malgré tout, j’avais mal au cœur à entendre François me dire qu’il vivait « Un conte de fées, et encore, avec une vraie princesse » (Noire). Ha.

Je me demande quel sort de chaise était devant cette secrétaire qui servait aussi de bureau. Pourtant, je me souviens que maman écrivait là dans mon enfance. Debout ? Non, elle avait un tabouret, haut.

J’ai eu (Annelise et Lionel et Valérie aussi) une journée, 24 heures difficiles, mais j’ai vraiment avancé.

Il faut contacter l’avocat, le plombier, le couvreur. Récupérer ensuite les grands meubles de salon que j’ai acheté il y a vingt ans, mes livres, les CD et vidéo et les cassettes. Quelques vaisselles. Laver, sécher mes affaires.

Un jour, cette maison sera sèche. J’espère. Il le faut. Faire aussi vérifier le chauffage.

J’ai dormi cette nuit trois heures, le temps est venu pour dormir. Bien dormir.

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