Je montais l’escalier. Une odeur subtile d’oignons grillés me frappa les narines. J’accélérai le pas, la salive commençait déjà à couler dans ma bouche. François me préparait de nouveau un surpris, un plat exquis.
J’ouvre la porte, oui, cela vient bien de chez nous. Maintenant, je sens les pommes rissolées aussi, et l’odeur se mélange avec quelque chose sucrée, douce. Oh, oui, de la vanille : il nous a préparé des pommes aux fours !
Les plats mijotent, il n’est nulle part. Je mets rapidement la table.
Qu’il sente bon chez nous, mon amour !
Il apparaît, tout contant. Il apporte le premier plat ayant meilleur goût encore que je me l’imaginais. De veau avec des petites navettes et carottes et une sauce de purée d’échalotes, accompagné des pommes de terre rissolées à la persille. Il fond dans ma bouche, pas dans la main, dit une réclame.
François apporte la grande casserole, le met fièrement aux milieux de la table. Il est un grand cuisinier. Mais malgré moi, je trésaille encore : une casserole sur la table à manger ? Dans ma jeunesse, c’était impensable ! Je n’arrive pas à l’oublier, pourtant, je ne dis plus rien.
Je connais la réponse : « Le sortir ? Il va s’abîmer. Les restes… » On ne discute pas avec un fin cuisinier. On se délecte. Du plat. On essaie de regarder à travers le conteneur, ne pas le voir. Lui sourire. Apprécier. Chaque mois, chaque année, sa cuisine devient plus légère, plus raffinée, plus à mon goût. Alors, le plat…
J’aspire profondément.
— Voilà, les pommes vanillées.
— Pommes ? Non ! s’exclame monsieur. C’est de Grenada au four !
J’y ajoute de crème chantilly, d’une bombe.
Il fonce les sourcils, mais ne dit rien. Si.
— Tu exagères.
— Oui.
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