30 mai 1999
François bouillonne d’énergie, mais si j’avais espéré qu’en sortant de sa dépression, il s’intéressera davantage à moi et mes préoccupations, je me suis trompée, bernée d’illusions.
Dans une semaine, je serai après l’intervention et seule à la maison. Tout juste a-t-il admis de ne pas insister que je le véhicule vers ses concerts, ses messes, ses répétitions « un petit deux semaines ». Agnès m’appelle pour l’été, je tâcherai la visiter début juillet pour deux semaines.
La petite Gabrielle s’est habituée à sucer, mais ses parents ne dorment encore que par gouttes ici ou là. Je travaille de nouveau mais pas très bien, ma tête n’est pas claire.
Je suis fâchée sur François et c’est profond et fort désagréable.
C’était si bon d’aimer, d’avoir envie…
Lui, est heureux, euphorique et fait milliers de projets, il s’allie, se re-allie, se fâche, se… Je m’en fous ! De toute façon, quand j’avais dit de faire attention à ne pas heurter, il n’en a pas tenu compte mais je le laisse donc parler, faire. « Je ne suis pas un enfant ! » m’avait-il répondu et il a raison. Chacun doit faire ses propres expériences.
« Touche le bois ». La mienne ne lui suffit pas. Il néglige même les siens. Pourtant il a changé. Il se lie plus facilement. Mais je crois qu’on le berne aussi vite qu’auparavant. Davantage même. On verra.
Je pourrai partir aux États-Unis sans regret, il a moins besoin de moi. Lui aussi.
Pourquoi suis-je tellement fâchée ? Je n’arrive pas à comprendre.
Finalement, tout en vivant côte à côte, on reste quand même seule au besoin. Peut‑être, c’est cette réalisation ?
Il n’écoute que lui-même, ne parle que de ce qui l’intéresse, il entend ce qu’il dit souvent comme venant d’un autre. Il s’exclame à tout bout de champ, élève la voix, il me fatigue.
Il me critique, me dénigre. «Tu dis des sottises !» ainsi de suite.
Je suis trop fatiguée à continuer à écrire, au revoir !
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