Je ne vais pas me laisser dévaluer encore une fois.
L’expérience avec mon premier mari, les mois amers, les mots blessants et les claques, qui l’ont suivie plus tard : la défense d’un être faible à imposer méchamment par force, heurtant. Jamais plus.
J’agis, réagis, je me rebiffe plus vite.
Non, François, je ne veux pas que tu retombes dans ta dépression. Je désire que tu retrouves un équilibre. Cette frénésie d’aujourd’hui me fatigue et m’effroi. Tu ne dors plus assez, ne me laisse pas dormir autant que j’ai besoin non plus. Tu parles sans arrêt, tu dis même tes pensés tout haut comme si je n’avais rien à faire que t’écouter. Tu fais, tu vas, tu parles, tu te moques, tu exagères, tu persifles, tu te lie et délie aux gens. Bien. Sauf que ton haut tension est fort fatigant, autant pour toi que pour moi. Et dangereux. En retombant, où vas-tu te retrouver?
Je veux t’avertir de certains dangers, quand tu me racontes et sollicite mon approbation, mais je ne suis un « yes man », un « oui - oui », « bien bien » tout le temps. Je suis fatiguée par mon opération et par le flot incessants de tes paroles.
Quand tu sens que je ne les approuve pas, tu répètes l’idée encore et encore. Je me tais. Cela ne va pas. Je dis mon opinion. «C’est bête, idiot» tu me réponds. Tu commences à hurler. Tu défends ta dignité, tes idées, 'la vérité', en marchant sur moi, en ne tenant pas compte de ma dignité. Je ne sais jamais à quelle observation ou conseil anodine tu éclateras de nouveau.
Tu me veux présent, t’admirant, t’aimant, te conseillant, t’approuvant, t’aidant en tout. Complètement envahi par cent tâches, milles informations nouvelles, tous importants, essentiels, sacrés, urgents, inévitables. Comme quelqu’un mourant longtemps de faim, se retrouvant devant un buffet abondant, tu avales, saute, te gouffre, t’agite excité.
Oubliant les autres, les écartant, les négligeant, blessant même ceux qui t’ont invité, blessant tous qui mettent la moindre observation sur ton chemin. Cajolant, puis tonitruant, jouant théâtre ou charmant.
« Tu ne dois pas croire ce que je dis », as-tu affirmé quand je me référais à une phrase que t’avais prononcée deux jours avant. Mais gare à moi, si je te dis : «Non, ce n’est pas ainsi», quand tu le sors de ta bouche.
Est-ce le même bonhomme ? Un autre? Une facette pas vue depuis longtemps?
Tour à tour, tu joue le faible, malade et le détenteur des vérités suprême. Tu es devenu plus actif, bravo, mais très dur à vivre, encore plus qu’avant. Reste, comme tu veux, mais gare à toi si tu essayes m’écraser comme jadis mon premier mari!
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