"C'est ainsi et pas autrement!"

Le soir

Quand j’avais 52 ans, 50 ans, Paul voulait me montrer « comment vivre bien. » à la façon qui lui convenait, qu’il avait souhaité longtemps sans l’avoir. Il voulait me convaincre que c’était bien pour moi.

Aujourd’hui, à 65 ans, François veut me montrer, et pas seulement à moi, à tous les animateurs (12) et participants (200) de l’atelier informatique de retraités de MGEN de Paris «comment il faut bien travailler.»

En même temps, il veut tout changer, tout reformer, tout bouleverser. Bien sûr, sans tenir aucunement compte de des habitudes, des envies des autres: en imposant, en voulant imposer tout de suite et sans transition le futur.

Je viens de m’énerver à essayer de lui expliquer qu’il faut prendre les autres doucement, leurs permettre de travailler comme ils ont l’habitude dans leur contexte usuel, ou alors les habituer doucement au Web, aux nouvelles façons de faire.

Non !

« C’est ainsi et pas autrement. On ne va pas retomber en préhistoire ! On ne va pas permettre!» réplique aussitôt François.

C’est finalement pire qu’avec Paul. Vivre avec quelqu’un qui est sûre de «cela doit être ainsi et pas autrement» devient un enfer.

Hors sa méthode et ses points de vues «la Réalité» me dit-il, pas de salut. Il ne se rend pas compte qu’il heurte les autres animateurs. Vont-ils se défendre ou démissionner en masse, le forçant à démissionner lui? Que sortira de tout cela?

Le reste du texte qu’il m’a donné à lire et commenter est pourtant clair et bien dit, il a beaucoup et bien travaillé dessus.

J’ai lu à haute voix dans un magnétophone, pour l'envoyer à Stéphanie, les textes des participants à mon atelier d’écriture maintenant fini. François, tout en écrivant, m'a écouté :

« Que tu lis, que tu le dis bien ! »

Il paraissait vraiment sincère. Mais cette dernière dispute courte et orageuse m’a fortement épuisée, je n’arrive plus ni à continuer à travailler, ni même à dormir. Je me sens tout énervée, que faire? M’en aller, me promener à Montmartre? M’habiller, m’aérer? Ce n’est pas une mauvaise idée !

Hélas, j’ai pris mon médicament de soir et je ne dois, ne devrai pas sortir du lit. Pourrais-je m’endormir? J’essayerai. Bon nuit mon cher journal.

2007: Au lieu de le calmer, lui, le docteur de l'hôpital, en entendant que j'avais envie de divorcer, m'avait donné des médicaments trop forts. Oui, ils m'ont calmé un peu, mais ensuite, quand j'avais voulu m'arrêter ma tête a tournée pendant dix jours. N'aurais-je mieux fait de divorcer a ce moment-là?

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