Deux semaines de distance entre nous et lire sur la maladie bipolaire (dépressif et maniaque à tour de rôle) m’ont aidé. Ce matin, j’ai envie d’appeler François qui vient d'arriver à New York, et lui souhaiter, pour commencer, une bonne journée en lui parlant avec chaleur «Jo reggelt!» Bonne matinée, pourquoi on ne le souhaite pas en français?
Peut-être, d’éloignement plus fréquent pourrait sauver notre couple.
Au fond, on a besoin l’un de l’autre de plusieurs points de vus et, si l’un d’eux tombe, restent les autres, quelquefois même plus profonds.
Je suis fatiguée.
Lire un livre qui contient quantité de bonnes idées et conseils (comme le Writer’s Digest Handbook of Novel Writing) peut être épuisant, je ne peux le prendre qu’un ou, au maximum, trois cuillères à la fois.
Lire les autres, les résumer rapidement, en prenant quelques bonnes idées (presque chacun en a) n’a pas pris longtemps, ne m’a pas fatiguée. Je n’ai pas dû me concentrer tant, ils ne m’ont pas fait venir tant d’idées d’adaptation, tant de pensés où les mettre. Surtout, me montrer combien j’ai encore à mettre dans mon livre sur «l’écriture et le lecteur».
Ma ou mes livres? Ceci est à décider encore. Aussi, il faudrait mettre des exemples plus courts ou alors, mettre le reste séparément en annexe (suivant l’accord avec divers auteurs ou éditeurs). Réfléchir, s’il ne serait pas mieux aussi d’y mettre moins sur moi, de moi, comme me conseille l’inspectrice d’école qui a lu l’avant–dernière ébauche.
Peut-être, serait–il bon de mettre toute la biographie derrière tous les volumes et ranger les parties mieux, ils sont encore trop pêle‑mêle. Les éparpiller un peu partout, les mettre à «leur place».
Je croyais tout comprendre sur l’écriture, heureusement ce n’est pas le cas, et heureusement je trouve quand j’ai besoin, surtout avant l’enseigner des idées et recettes nouvelles.
Finalement «formula» se traduit dans ce cas par «recettes» et en plus, l’utilisation des outils, les éléments, les trucs du métier d’écrivain. Comme dit l’un des auteurs: «Apprenez-les, puis oubliez-les. Au besoin, ils resurgiront instinctivement.»
J’ai encore beaucoup à travailler, mais le travail ne me fait pas peur, heureusement que j’ai quoi faire. Je suis convaincue qu’il est utile, qu’il sera, le deviendra efficace. Déjà pour moi, puis aussi pour l’atelier que j’anime et ensuite, j’en suis convaincue, pour d’autres qui le liront.
Ces jours-ci, je n’ai pas le courage à travailler sur la traduction de la fin du journal de ma grande mère Sidonie, ni à l’amélioration de la mienne, ni même écrire des récits courts dont l’idée me vienne pourtant…
Surgissant d’une phrase d’Agnès, quand je n’ai pas mis ma ceinture de sécurité : «Mais c’est illégal, maman!» accompagné d’un ton qui disait davantage, que de chose me sont venues pourtant.
Que signifiait ‘légal’ avec les lois nazies qui pleuvaient en 1944 en Hongrie et réduisaient tout en poussière? Que signifiait ‘légal’ quand les pratiques communistes tordaient les lois à chaque fois et détruisaient la vie d’un groupe à chaque fois ou d’un homme ou d’une femme, en se referant à ‘l’intérêt du peuple’ mais en réalité servant les tyrans déguisés, cachés derrière les ‘lois’ promulgués aussi souvent en hâte? Ce terme ‘légal’ qui signifie tant à ma fille, a tué ma grand‑mère paternelle y croyant comme dans la Bible, a tué tant des gens, ruiné tant d’autres, il signifie donc presque rien pour moi. Ce récit, je l’écrirai une autre fois.
Encore une journée tranquille. Et ensuite ?
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