« Dormir, dormir, tu m’énerves ! »

Qu’est-ce qui se passe ?

Que tu me laisse dormir, François.

Dormir, dormir, tu m’énerves ! Et il continue de parler.

Il est onze heures de nuit. J’avais très mal et j’ai pris un Diantalvic, j’ai fort sommeil. Il n’a aucune intention de me laisser dormir. Il parle à haute voix, tout en travaillant à l’ordinateur près de notre lit. Il vient même d’ouvrir la lumière. J e pourrais fermer les yeux et dormir, mais je ne peux pas boucher les oreilles.

Est-ce que c’est possible que tu te taises ?

Oui, pourquoi pas, me répond-il.

Bien, on verra combien des minutes.

***

Une minute et il recommence à parler, me parler. De dix à onze heures de soir, il a rouspété sans arrêter. Il a oublié qu’il avait acheté des billets, il y a longtemps, et qu’on devait aller au théâtre. Bien sûr, c’est ma faute :

Tu penses seulement à pouponner, dit-il.

Je suis malade, François.

Malade ? Tu es malade de pouponne ! J’étais malade pendant trois ans. À cause de toi, nous avons perdu le billet. Tu ne pense à rien.

Il a continué ainsi encore une heure sans arrêt.

« Je n’accuse pas, je dis des choses comme elle sont. »

Aussitôt, il ajoute :

« Tu peux aller ! Non, tu ne peux pas y aller ?

Ensuite une après l'autre :

« Tu ne veux pas écouter ce que je dis, ça ne t’intéresse pas.

Tout est prétexte pour que tu sois méchante.

Tu ne supporte pas que je vive.

Tu fais des scènes stupides à chaque fois que je te raconte ce que je fais. »

Je ne lui réponds pas à tout cela. A quoi servirait-il à répondre à ça?!

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