17 janvier 2003
C’était maligne effectivement, mais tout a été enlevé, dit le docteur, puis ajouta: mais il faudra contrôler tous les six mois. J’espère qu’ils grandiront toujours vers l’extérieur et pas plus rapidement que jusqu’ici, je me suis dit. Cette fois, j’ai échappé bel, vivante. J’ai eu peur. Pas trop longtemps.
Est-ce dû vraiment aux rayons ultraviolets? Ou m’a-t-on envoyé des rayons causant de cancer dans cette cabane éloigné de tout où l’on m’obligea à passer huit heures par jour ? Je resterai pour toujours avec cette question. Même si je lirai un jour mon dossier de la Securitate, je m’étonnerais qu’ils l’auraient documenté ce qui se passa alors.(1)
J’ai pris mon courage en main et hier matin j’ai traduit les dernières lettres de ma mère et aussi celles de papa. Elle se débattait dans sa «névrose» déformant encore plus la réalité déjà grise, mais surtout, n’arrivant pas penser à autre chose.
J’ai réfléchi et j’ai trouvé la raison que papa ne mangeât rien un jour. Ce n’était pas de peur d’éventuel mariage de sa maîtresse, mais le jour quand on appela celle-ci à la Securitate. Il a dû lui raconter, hélas, des choses qu’il n’aurait pas dû. La future marâtre lui fit par la suite un chantage continue avec son « héroïsme » d’avoir soi-disant rien dit qui aurait pu lui nuire gravement.
Nous savions les mêmes choses, mais maman, même malade, ne l’avait jamais menacé avec.
Dans les lettres de mon père, quel amour! À l’époque en Amérique, je ne me suis rendu bien compte toute la chaleur qu'elles contenaient. Mais c’était l’époque quand enfin, il s’était rendu compte que j’étais adulte et qu’il pouvait me faire confiance. À mes 45 ans!
C’est amusant que dans une de ses lettres écrit à mes 22 ans, maman dit qu’on pouvait me faire confiance d’aller et me débrouiller seule – même en Amérique. 22 ans après, j’y étais en me sortant pas trop mal.
Maman se plaignait de ma paresse : le docteur m’avait dit de l’obliger sortir du lit. Outre son pied et hanche, elle n’en avait l’envie non plus. Au moins, nous le croyons[2]. Non, papa n’aurait pas divorcé si elle aurait vécu – mais, aurait-il faire sortir X ou non ? ça, je n’en sais rien. À l’époque, cette femme avait une énorme influence sur lui, oui, il était fort amoureux. 'Au retour d’âge', mais même plus tard, les yeux plus ouverts, il ne s’était pas rendu compte de toute sa cruauté, méchanceté, ruse emmagasiné en elle.
Je devrais ajouter le récit sur les cendres, pour finir le journal de Katinka. Le ferais-je? C’est une autre histoire.
Avec ce journal et ses lettres, je me suis mise en paix avec eux et le passé. Maintenant, il faudra faire des pas plus décidés vers l’avenir.
Le journal de Katinka est un exemple excellent pour moi où la personnalité du narrateur, pas héros du récit, en ressort, vit et se dévoile avec ses défauts et son chaleur. Humaine. Maman a écrit toute sa vie, elle aussi, même si ses écrits se sont perdus.
Il faudra éviter ceux (celles) qui me découragent d’écrire. Slavia m’a passé aussi son rhume, faudrait-il éviter la rencontrer dans le futur?
Maman écrivait du Secrétaire et combien elle tenait, elle aussi, à ce meuble reçu de sa grand-mère. Le voilà devant moi, resplendissant.
1Ils ont bien tué des chefs syndicalistes de la grève des miniers de cette manière.
2 Où était-ce déjà dû au tumeur grandissant dans son cerveau suite à la chute ?
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