12 janvier 2003

J’ai peur de mourir, de plus en plus souvent – mais seulement parce que je voudrais pouvoir terminer mes 'œuvres' - ce que je suis en train d’écrire. Je voudrais encore du temps pour analyser ma vie et arrondir les journaux avec les souvenirs. Tirer quelques conclusions. Servir à quelqu’un qui les lira. J’espère, pour cela, que j’aurai encore un peu de temps.

***

Je me sens 'libérée': Lemac, le chat de mon fils, n’est plus sous mes fenêtres. Lilli a consenti le reprendre pour l’hiver, Ion est venu hier, l’a lavé dans ma baignoire, puis après une visite au vétérinaire. Il constata son piètre état, voulant le mettre sous perfusion (ou le piquer), prédisant peu de jours pour le chat, et finalement, lui donnant des médicaments. Nous l’avons porté chez eux. Je conduisais la voiture, Ion le tenait serré dans ses bras.

Maintenant, il est au chaud, dans sa famille, caressé. Même mon petit fils est allé lui offrir des croquettes. Hier soir, Lilli m’a appelé pour me raconter que tout va bien et mon fils s’en occupe.() J’avais cru, qu’il ne s’intéresse plus à son chat, j’ai découvert hier, qu’il n’y en a rien. Seulement, bien sûr, ses gosses, sa famille, étaient, sont, plus importants.

Cette nuit, j’ai pu me lever, allumer la lumière, sans craindre qu’on battra à ma porte ou miaulera sous la fenêtre. Tranquille aussi, ne me sentant plus coupable de ne pas le laisser entrer, sachant qu’il est au chaud et entouré. Sans avoir besoin, peur, de voir de nouveau ses yeux accusateurs.

Sans s’inquiéter quoi lui donner et pourquoi il ne veut pas manger. En fait, le vétérinaire a confirmé que les chats peuvent rester dehors, s’ils ont où se réfugier au besoin (il y avait la cave ouverte ici), mais lui, étant malade, (depuis longtemps), c’était autre chose.

Bon, il est au chaud, entouré, accepté, je le considérais comme une personne mais je ne l’ai jamais aimé. Je le nourrissais, craignais, luttais avec, le sentais comme quelqu’un voulant envahir mon espace vital – comme jadis François, et luttais pour ne pas lui céder pas à pas comme j’avais, avant.

Un poids est levé de mon âme. Il me paraît un peu incroyable que personne ne viendra ce matin battre à ma fenêtre et exiger à boire.

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