21 janvier 2003

A-t-on le droit à intervenir dans la vie d’un autre, 'le sauver', l’envoyer ne serait-il que quelques heures d’avance à l’hôpital? Quand faut-il intervenir, quand non?

Nous sommes allées à la maison du fils de Madame Filipetto (elle est ma voisine, je l’ai conduit dans ma voiture). Ivrogne, il paraît plus usé et plus vieux que sa mère de 90 ans. Je ne l’ai pas aperçu aujourd’hui, j’ai vu juste le visage épouvanté de sœur cadet de Mme Filipetto et de ce qu’elle a dû y trouver.

Malade, très malade depuis quelques jours, il n’est pas allé à l’hôpital, ne sachant que faire avec ses trois chiens et trois chats. Nous avons apporté les trois chiens et un sac de camembert passé depuis longtemps ici, en garage de la mère: qu’en ferait-elle?

Elles disaient que les chattes se débrouilleront si on leur laisse quoi manger. Les chiens ont protesté et l’une est même enceinte – de son frère. La troisième est la mère chienne. Et l’homme, survivra-t-il à sa mère? J’en doute.

Après-midi

Je parlais à trois ans, roumain avec Irina, allemand à la maternelle et hongrois en famille.

Mme. Filipetto parlait le patois à la maison pendant que seulement quelques kilomètres plus loin (ils habitaient 20 km de la frontière) on parlait un autre patois ressemblant davantage au français. Avec les autres enfants et 'en ville' on parlait le Piemontois, c’est à l’école à sept ans qu’elle appris enfin l’Italien. Elle a été 'placée' comme boniche à 16 ans à Paris et apprit, lentement, le français. Plus tard, même des mots allemands dont elle se souvient encore: une de ses patronnes était allemande. Elles n’ont pas interné son fils de force, peut-être a-t-il allé de lui-même à l’hôpital aujourd’hui.

Le journal de Katinka me fatigue énormément, j’espère que bientôt le travail sera fini, introduit en ordinateur, corrigé, imprimé et je pourrais enfin passer à autre chose.

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