Un souvenir en apporte une autre. Des détails enfouis mais pas effacés. Ce matin, je me suis rappelé de ma petite valise plein de jouets. « Mets-y ce qu’il te faut » m’avait dit maman. J’avais dix ans, presque. Je les ai remplis de mes jouets, cahiers, livres préférés.
Une demi-heure plus tard, maman entre dans ma chambre. « Qu’as tu mis dedans? »
Elle a toute sorti et a mis, fâché du retard ou de mon comportement, des vêtements et des sous-vêtements. Plein de choses sans importance. Pour moi. Je n’étais pas contente, du tout. Et pas de poupée. Pas de livre. Pas des crayons.
Mes petits trésors, elle les considérait comme pas importants, à laisser derrière nous, derrière moi.
Elle a compris plus tard. Trop tard.
Ce départ a été transformé en perte. Irrémédiable. Même si, une année plus tard, j’ai retrouvé mes livres, une partie au moins des anciens trésors sont devenus des choses sans importance.
Quand elle a compris, elle m’a offert un petit sac à dos d’enfant dans laquelle je pouvais mettre, conserver, transporter avec moi n’importe où mes trésors personnels. Tout qui entrait dedans. Mes vers, un bout de chocolat, des crayons couleur, je ne me rappelle plus tout à fait bien tout qu’il contenait ce sac, mais j’y tenais et je le conservais avec soin. Je le transportais avec moi pendant les bombardements. Je dormais avec. Tout que je voulais prendre s’il fallait s’en aller, s’enfuir de nouveau vite. Ce sac m’a été volé par des soldats russes au milieu d’une nuit épouvantable et depuis, oui, depuis je n’économise plus, je ne mets plus à côté beaucoup de choses et je me réjouis d’aujourd’hui.
Dans une petite valise que viens de sauver maintenant mes journaux, quelques anciens bijoux, quelques papiers d’anciens procès, toutes les disquettes contenant les copie de mon travail. Quelques photos.
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