5 juin 2001

Il pleuvait. C’était une journée moche. Je n’avais pas pris de parapluie avec moi, et dès que j’ai sorti du bus, des gouttes de pluie froide dégoulinaient de mes cheveux courts et s’enfuyaient dans mon cou. Brrr. 
Quelle idée de sortir de la maison chaude, douillette, pour jouer de grand-mère dans cette maternelle au bout du monde. Du bus, au moins.
 «C’est toi qui l’a cherché», je me suis dit. Pas tout à fait. Au début, c’était pour trouver une activité pour François. Après la retraite, c’est lui qui ne trouve que faire.

« On se croit indestructible, jusqu’à ce qu’on mette le doigt dans l’engrenage. Elle avait l’impression que le sol se dérobait sous ses pieds. Quand on est devant l’ordinateur en train d’écrire ou de danser, créer, on se dit que le jeu en vaut la chandelle être dans l’œil du cyclone.
Tout s’est écroulé en trois jours, sa vie venait de se briser, elle s’aperçut que la faille était très ancienne. Il est temps que tu piques une bonne colère. Sa colère, longtemps enfuie, jaillit d’un seul coup. Tes récriminations, n’y peut rien essayer de recoller les morceaux. Une immense fatigue l’écrasait.
Ils avaient franchi un point de non-retour.
On ne peut plus retourner en arrière. Mieux valait être seul que mal accompagnée.»

D’où j’ai copié ces phrases dans mon journal? pourquoi ?

Pourquoi suis-je hors de moi? 
«Contre moi?», me demande François. 
Contre moi-même? je me demande. Contre le monde? Contre ceux qui disent sincèrement que mes journaux ont trop de répétitions, n’attirent pas autant à lire que mes romans. Les romans dérangent, secouent, mais attirent, ne se laissent pas arrêter. 

Comment mettre la même suspense, urgence, dans les journaux?

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