27 août 2003
À la là ! Il n’y a plus que trois pages dans ce journal.
Pas seulement que mon fils m’a emmené à temps à la gare, mais il a eu même l’attention de mieux fermé la dernière minute mon sac au dos. Que dieu lui donne une longue vie, heureuse. Ou le sort. Les gens.
Les écrits de Márai m’ont bouleversé.
Je suis sur le train vers Toulouse. Depuis que j’ai décidé de divorcer, il y a deux ans, je n’ai pas été chez Stéphanie.
Pourquoi sont-ils assis presque tous dos vers la direction et presque les uns à côté des autres ? Encore sept minutes, le train partira.
Márai voulait emporter avec lui dans l’émigration quelque chose de Hongrie : pendant une année entière il lisait les œuvres des écrivains hongrois « de deuxième rang », a pris en lui le prose et les vers bien écrits, savoureux. Il savait que dehors et loin il pourrait ainsi mieux continuer écrire en hongrois. Bien sûr, il était déjà presque 50 alors, moi je n’avais que 15 ans quand je me suis arraché de la Transylvanie, de l’environnement de langue hongrois. Je n’écris hongrois que rarement (comme ici) et seulement quand je pense en hongrois maintenant c’est sous l’influence des livres de Marai. Mais déjà, le mot «sous influence » j’ai du chercher tout à l’heure. Mes réflexions et phrases arrivent déjà plus facilement en français. Pourtant, là je ne suis pas tout à fait chez moi, non plus. Hélas.
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