C’est curieux le regard, l’attention. Tout concentré sur les branches roux ou les quelques feuilles verts avec bordures rouges illuminés par le soleil, je regardais du salon fascinée les feuilles d’automne, de dessous. Je ne voyais rien d’autre!
J’avais déposé mon livre pour admirer l’automne et je me disais, maintenant je comprends pourquoi ma mère l’aimait tant et ce qu’elle y trouvait. Leur beauté dépassait même ceux de mes fleurs, les roses odorantes ou les dahlias aux formes étranges. Mais non, en réalité chaque chose à sa propre beauté!
J’ai pris mon appareil photo pour essayer d’immortaliser les feuilles brûlant presque sous le soleil de l’après-midi, la lumière les transperçant, et d’un coup, j’ai aperçu dans la fenêtre de l’objectif pleins des autres objets entourant les quelques branches sur lesquelles mon attention s’était fixé à l’exclusion de toute autre chose. J’ai dû m’approcher, sortir dans le jardin pour tenter d’imiter ce qui restait dans ma mémoire.
Je verrai si j’avais réussi, mais l’intéressant est comment nous (moi) filtrons, excluons du tableau complet tout ce qui ne nous intéresse pas. L’arrosoir, le toile sale, les fauteuils, les arbres verts de bignon, je n’ai perçu rien de cela avant prendre l’appareil en main, toute fascinée par les feuilles vus de l’autre côté que les rayons de soleil dont je ne voyais que l’effet.
Je ne sais pas si tous sont comme moi, mais je me concentre souvent sur ce qui me frappe, ne voyant pas ce qui l’entoure. Mais depuis que j’écris et je photographie, je regarde davantage.
C’est bien. Mais je dois aussi bouger beaucoup plus.
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