8 juillet 2003

« Tout construire,

voir tout s’effondrer,

tout recommencer. »

En gros, c’est ma vie. Beaucoup des vies sont ainsi, pas seulement la mienne. On construit, on y travaille, transpire, donne son temps, foi et énergie. Puis d’un moment à l’autre (ou rapidement) tout s’effondre.

D’abord hébété, n’y croyant presque pas, puis révolté, puis en deuil, on doit continuer sa vie malgré tout. On s’accroche au moindre brin d’herbe, on fait de bon ou mauvais choix, on recommence à reconstruire sa vie. Différente. Rien ne serait plus comme avant – ou presque rien.

Le noyau reste, les bonnes amies, les vraies, aussi. Ce qu’on a appris, les souvenirs. Mais même les souvenirs changent, teintés par ce qui nous est arrivé.

En réalité, tout bon roman décrit une lutte semblable, essaie de donner une expérience dont on peut s’inspirer, puiser de courage.

L’expérience commence tôt, en tombant pendant nos premiers pas. Puis, construisant un château que le plus petit détruit d’une main avec délectation.

Pour moi, c’était d’abord l’après-guerre.

Pour mes parents, déjà avant. Une ou deux fois.

Ensuite, mon départ de ma ville natale. J’ai du y laisser toutes mes amies que j’avais réussi à faire après la guerre, y compris ma langue maternelle.

Puis le coup de ne pas être permis m’inscrire à l’Université. Pour mon père, son « disparition » de sept mois déjà. Ensuite, le grand choc après six ans d’études parallèles au travail. Ni diplôme, ni travail.

Plus tard, de tout laisser et partir dehors, en inconnu. C’était moins douloureux: j’avais confiance en moi.

Refaire ma vie en France, puisque presque mourir. Refaire à Ham et puis l’effondrement de l’amour, les trahisons répétées de mon mari. Refaire un autre amour et le voir détruit. La traversé du désert. Longue. Et puis l’Amérique et devoir partir de là.

BIP et sa disparition.

« Lui », avoir cru, disparu amèrement.

Et cette maison: combien vais-je encore y vivre ?

J’ai eu une 'illumination' en décrivant Suzanne et Magdie, mes cousines pour l’atelier d’écriture. La première, était ma vraie « leçon de société », me mettant « à ma place », montrant tout ce que je ne suis pas et ne sais pas faire relative à elle. Et Magdie, la première leçon de partage, de fraternité, amitié vraie.

2 commentaires:

Francois et fier de l'Être a dit…

Mais où puiser tant de courage ?

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

si on ne veut pas couler, si on se compare aux autres qui ont des coups encore plus durs... on réussi à apprendre à rebondir (même si pas tout suite)