Remplir les trous

Je commence ce joli cahier, pour ‘remplir les trous’ de mes anciens journaux, comme Michel me l’avait suggéré.

D’abord, j’ai cru que des notes à l’intérieur feraient l’affaire, mais je me suis rendu compte qu’ils rompaient la continuité de mes pensés d’antan et qu’ils dérangeaient plus qu’ils aidaient. En plus, il y a les sept ans quand j’ai vécu, mais rien écrit ou rien conservé. Mieux vaut donc les décrire séparément.

De toute façon, ils ne seraient plus une témoignage si véridique, si subjective, si vécue puisque les souvenirs changent après les années et l’expérience vécue entre temps. Les dites et les non-dites aussi. Quelle importance qu’au moment qu’ils sont arrivés les grands chocs, les bouleversements de ma vie, j’étais encore trop pudique, trop secouée ou j’avais peur qu’on lise ce que je noterais, et je n’avais pas mis que quelques mots ou phrases anodines pour le marquer pour moi-même, sachant qu’en relisant je serais (et toi aussi mon journal) de quoi il s’agit; le temps venu ils m’invoqueraient assez pour en écrire davantage. Comme la clé d’un tiroir.

Ce dernier mois, j’ai pris mes anciens journaux et je les ai introduits dans mon Macintosh portable, mon Powerbook 100, modeste, petit, léger, et au fur et à mesure, je les ai aussi traduits en français. Avoir des journaux en quatre langues, hongrois d’abord, puis roumain, anglais et français aussi est intéressant, il m’a permis d’écrire tel que je me sentais à sentais d’abord, puis aussi roumain, anglais et français est intéressant, il m’a permis d’écrire tel que je me sentais à l’époque, jeté d’un lieu à l’autre, mais ayant un parcours analogue au mien.

Même en français, après l’avoir traduit, certaines choses paraîtront très étranges, voire incompréhensibles. D’autres, pourront expliquer des comportements ‘bizarres’, mais, je l’espère, que la plupart étant des sentiments ou pensés s’expliquant de soi parce qu’ils tourbillonnent dans la plupart des gens ou femmes sans qu’on ose le dire, le discuter, se l’expliquer, voire même quelquefois s’avouer à soi.

Malgré tout, merci Michel, mon fidèle correcteur de bonne conseil, de m’avoir encouragé d’aller au-delà de ce qui est noté dans le journaux, eux-mêmes.

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