Me voilà à la Mairie, devant la petite pièce des « Conseillers de Paris. » Bientôt j’aurais 65 ans, l’heure de la retraite arrive à grand pas.
J’ai tardé à m’occuper, mais mettre ma tête dans le sable comme l’autruche ne va pas m’apporter la jeunesse éternelle, au contraire, je risque de me retrouver sans aucun revenu en six mois si je n’agis pas vite cette fois.
Les conseils d’abord.
Puis il faudra tout ressembler, plutôt retrouver. Il y a cinq ans j’ai déjà tout préparé, puis laissé dormir. J’avais quelques années devant moi. Avec ma vie mouvementée, tout faire en quelques mois ne serait pas facile – mais il faut absolument commencer au moins.
Je crains fortement que je n’aie pas de revenus confortables comme, paraît il, une grand partie des retraités, je crois surtout les fonctionnaires mâles.
Je suis encore active (et j’étais depuis mes dix-huit ans, et même avant), mais « active » ne veut pas dire gagner de l’argent.
Devant moi quelqu’un attend patiemment, mais une dame venue après moi va-et-vient nerveusement devant mes yeux et ceci m’énerve, me rend inquiète. Je la sens prêt à bondir, prendre la place avant nous.
Ma situation n’est pas du tout repos.
D’abord, j’ai eu plein des noms: Kertész – Crisbaseanu – Crisba –Savoyard.
Mais surtout, j’ai travaillé d’abord en Roumanie, puis en France, ensuite aux États Unis, et encore en France. Comme chimiste, comme salariée et comme gérante de société aussi. Plus ou moins bien payé, quelquefois presque pas, vivant des articles que je faisais publier dans les journaux ou des cours de formation que je donnais.
Je dois m’occuper et contacter plein des organismes de retraite, prouver que j’ai payé et qu’ils ont payé et prouver aussi combien j’ai gagné depuis tant d’années. Relativement à moi, la situation de François sera simple, il a travaillé surtout dans un seul lieu, une seule université. Je vais m’y mettre sérieusement.
J’ai fait des études et j’ai travaillé en même temps en Roumanie, j’étais mère au foyer en Israël, je suis arrivée en France en 1963. Je commencé à travailler régulièrement en 1965 en continue jusqu’à 1977, puis en Amérique jusque fin des années quatre-vingts. En revenant en France, j’ai fondé une société et j’étais gérante, salarié, puis à la fin sans salaire. J’ai travaillé à Sorbonne et CNAM ensuite. Jusqu’à mes 65 ans, ils me payent encore un chômage partiel.
« Sois forte, tiens, ne te laisse pas détruire : c’est la dernière chance de ma vie de vivre normalement et d’après mon propre goût. Ne me laisser pas effrayer !» j'avais écrit, à 41 ans, après mon séparation de Sandou. J'ai 65 ans maintenant et c'est encore valable.
Bien sûr, la base est importante. Mais sous qui y a-t-il un sol solide? Sous ceux qui ne réfléchissent pas. Passer le plus vite possible à travers! "Ne pas oublier, il peut (quand il le veut) être très gentil" – avais-je écrit plusieurs fois déjà dans mon journal de mon premier mari.
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