Depuis trois semaines, j’ai bien perdu trois kilos, manger quatre fois par jour m’aide. Mon cœur, même s’il bat quelquefois trop vite, n’est pas malade.
J’ai rencontré la mère de Lilly, l’autre future grand-mère, et je suis rassurée. Elle est nettement mieux que je me la suis rappelée d’après notre première rencontre.
François va en général mieux, mais le soir après ses piqures, il va fort mal. Justement, il est en train de gémir et gémir dans l’autre pièce où il s’est assis dans le noir. Il est aimant, amoureux, fougueux le matin. Mais je n’arrive plus à… L’après-midi Il devient bourru et rien ne va plus le soir.
Il trouve à chaque fois un motif à rouspéter et une fois commencé il ne s’arrête plus.
Ce soir, j’étais décidée déjà de sortir, m’aérer, reposer mes nerfs. Finalement, le ton sur lequel il dit : « Julie ! Julie ! Ne pars pas ! » me persuade qu’il a besoin de moi.
J’aurais voulu voir une discussion sur des grands parents et leurs petits-enfants à la télévision.
— Non ! Mets le deuxième chêne.
Une demi-heure de pubs. Enfin, un film, mauvais, commence. Viens ! Non. Il ne voulait pas le voir. Il ne veut pas se coucher non plus.
Il continue à gémir dans le salon.
Finalement, j’ai pris un demi Equanil, un tranquillisant doux.
François continue : « Julieee ! »
Il me demande de l’aide.
Je lui ai donné de l’eau. Il veut que je m’occupe de lui, mais il ne veut pas que je lui parle.
Je le trouve assis par terre. A-t-il tombé ?
— Viens François !
— Je ne peux pas, mes jambes ne me tiennent pas.
— Je t’aide.
— Ce n’est pas la peine ! Je ne peux pas. Mes bras, mes jambes ne tiennent plus !
Gémissement. Il se couche par terre.
Après une minute, il essaie de se remettre au lit. Je l’aide, je le pousse. Plus de cent dix kilos. Enfin ! Il est sur le lit.
Il se relève presque aussitôt.
— Reste !
— Laisse-moi ! »
Il s’en va. Il marche. Se déshabille. Il a faim. Il veut de la purée.
— Où est la purée ?
— Dans le frigo. «
— Non, je ne le vois pas.
Bon. Je me lève de nouveau, je lui montre où c’est.
— Je pensais que c’était…
C’était ensemble, couverte. Il s’assoit et mange.
Où est disparue sa faiblesse de tout à l’heure ? Ses pieds et ses mains qui ne tenaient plus ? Je ne comprends rien. Vérité ? Comédie ?
Le tranquillisant que j’ai pris n’a encore pas agi.
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