6 mars 1999

Il se parle à haut voix, il gémit, il se parle sous barbe, puis gémit de nouveau. Il cherche quelque chose, respire difficilement.

"Aïe ! Haaa." Est-ce la vieillesse ? La panique ? "Aïe ! Oh, oh, oh."

Et cela continue :

"Je me sens mal."

- T’étais mal hier soir.

- C’est vrai, mais j’ai mal dormi.

- T'es mieux ce matin que t'était hier.

- Je ne sais pas à quelle heure je dois y aller… »

Cette nuit il m’a fait réveiller à sept heures, pour finalement voir qu’il doit y être seulement à neuf heures, voir neuf heures vingt minutes.

Aujourd’hui François ne sera pas à la maison et je n’entendrais pas ses gémissements toute la journée. Se plaindre. Se plaindre sans cesse. Suis-je méchante?

Il continue, même quand je suis malade, être centré tout à fait sur lui–même. Presque. Puis, je n’arrive pas à croire qu’il est malade d’autre chose que de sa dépression, hélas, bien réel.

« Ou est-ce qu’il est ma… »

Toujours se parlant à soi-même.

Demi phrases non terminés. Il marmonne. Pour lui ? Pour moi ?

***

Et maintenant, il n’est plus là pour toute la journée. Je ne sais pas que faire. Je dirais presque que sa présence me manque. Je me sens seule. Tout paraît vide.

Le printemps tard à arriver.

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