Il nous faut un temps pour réfléchir, retrouver les rêves d’adolescence, faire le deuil du « poste, titre, environnement » que nous venons quitter, le « je suis professeur à l’université, je suis conseiller d’informatique dans une grande école » ou « je suis tapissière », selon le rôle joué avant, le travail qu’on faisait. Puis, se souvenir : « À seize ans, je voulais surtout jouer de l’orgue », « À quatorze ans j’étais décidé de devenir dramaturge », ou bien « Je vois des visages dans ses pierres, je veux sculpter ».
Quitter un rôle, l’ancien, n’est pas facile si on ait aimé ce qu’on avait fait pendant de longues années et, surtout, que notre mémoire nous joue des tours et nous nous rappelons surtout le côté ensoleillé de l’ancien travail. Nous oublions, plutôt reléguons dans sous-conscient, tous les ennuis qui sont venus avec, arrivés pendant.
Quitter n’est jamais facile, la transition nous jette dans un brouillard et nous ne voyons pas souvent le chemin suivant. Que faire maintenant ?
Stéphanie a eu de la chance, elle a découvert à 56 ans, alors qu’elle travaillait encore comme tapissière de matin au soir, sa passion pour la sculpture. Elle a commencé à s’y mettre pendant la nuit, rongeant de son sommeil. Elle était enchantée à pouvoir travailler la journée, sans voisins, elle a déménagé pour commencer une nouvelle vie.
Julie pu faire le deuil de son poste de conseiller et de l’environnement qu’elle aimait pendant les neuf mois avant partir. Elle savait déjà : « Dans huit mois, je ne serai plus là » et en fermant les yeux sur le comportement de son chef qui l’avait mis au placard, elle avait résisté jusqu’à la fin, il n’a pas su l’obliger de démissionner malgré toutes les tracasseries possibles, vexations inimaginables.
Une fois rassurée que ses revenus même fort diminués arriveront régulièrement, elle s’est plongée dans son passé et de là, sans presque se rendre compte dans l’écriture - sa passion de jeunesse. Elle écrit, écrit, après soixante ans de vie il y a de quoi. Ensuite, un peu dégrisée, elle s’est mise à étudier les techniques et astuces d’écriture pour apprendre à tenir davantage compte des lecteurs.
Puis elle décida à transmettre ce qu’elle venait apprendre aux autres à un petit cercle d’abord, puis un plus grand nombre. Elle a encore quoi faire pour fort longtemps, sa passion la pousse à approfondir ce qu’elle fait chaque jour. Un livre, de temps en temps, un cahier et le stylo bic Pilot hi-tecpoint-v7, sa préférée, lui suffisent. Pour corriger, se recorriger, son cher Macintosh portable et Word 98, dernièrement assisté aussi par un fort bon dictionnaire bilingue Hachette / Oxford.
François espérait continuer donner des conférences à l’université, ne pas changer de rôle. Il avait été trop novateur, il dérangeait depuis trop longtemps, trop de monde. Se détacher du lieu de travail après 35 ans ininterrompus était plus dur pour lui, fort dur.
À la maison, en revoyant sa vie, tout qu’il n’a pas fait, tout qui a mal tourné lui est revenu.
Pourtant, il a commencé à jouer de l’orgue avec grand plaisir dans la paroisse à cinquante kilomètres de son logement, dix kilomètres de sa maison de compagne. Il s’est aussi inscrit au conservatoire de musique pour améliorer son jeu.
Deux ans plus tard, il tint un concert conférence, ensuite plusieurs, ils ont eu de succès. Il a besoin de davantage de contact, il enseigne dans un club de retraités l’informatique et son futur et il va essayer de jouer avec d’autres musiciens.
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