Les trois garçons, mes petits fils, regardent une animation télé en attendant leur déjeuner américain. Les animations soi-disant pour enfants, font peur, à tous. Avons-nous envie d’avoir peur? Voire des choses qui nous effraie?
Alexandre s’est levé de mauvais pieds aujourd’hui, il est l’aîné, observateur et sérieux. Thomas, plus petit est imaginatif et plus flexible. Henry est le bébé et le restera toujours, il faut le respecter, sinon il se fâche et gare à vous ! mais si l’on admire un peu… tout va bien.
À l’aéroport
Au départ de Paris, notre avion a été retardé, non, annulé. Et maintenant ?
Cata ! Catastrophe. Les ados disent « C’est la cata ! »
Le visage de François est décomposé, catastrophé, comme si la fin du monde était arrivée. La fin de son monde.
Ce n’est comme s’il aurait voulu aller en Amérique à tout prix ou rapidement. À l’envers. Peut-être bien, il pensait que dorénavant, pendant le voyage et séjour, tout se passerait ainsi, mal, pleines des problèmes.
Moi aussi, j’étais pleine de craintes.
Notre estomac ballonné, effrayé. Finalement, puisque je ne me suis pas laissé faire et j’ai protesté que je ne veux pas revenir le lendemain, ils nous ont mis sur un avion partant quatre heures plus tard que le nôtre, annulé. Jusqu’à la dernière minute, nous ne savions pas si on va nous laisser entrer dans l’avion. François était pessimiste, moi optimiste. Nous sommes entrés les derniers.
Arrivés fatigués, nous avons été entouré à l’aéroport de Washington par trois petit garçons, trois, cinq et sept ans, fort contents de notre arrivé et nos cadeaux.
- Lis-nous ! Read-it !
- Dis « s’il te plait ».
- Please. S’il te plait.
Ils parlent anglais mais aussi le français. Même Henry. À trois ans à peine, il mélange :
-Give me lait !
-Tu veux du lait ?
-Yes, lait.
Thomas a cinq ans.
-Tu vas me manquer, mamie.
-Pourquoi ?
-Maman told me, (à me le dire), mais ensuite il m’embrasse avec tel amour !
Alexandre et jaloux, sur ses frères, moi, sa mère, toujours mécontent.
La table de cuisine n’est pas assez grande pour que nous dînions tous autour, ensemble. La table ou le cœur du propriétaire ? Est-ce un signe « nous ne voulons que vous pénétrez dans notre intimité »?
Il nous invite pour l’adieu au restaurant plutôt. Alexandre me donne des coups de pieds sous la table. Thomas m’embrasse, Henry me sourit. Les parents jettent des regards complices l’un vers l’autre. Je me sens exclue.
Au retour, l’avion devait partir à six heures. Ma fille s’arrange pour qu’une voiture vienne nous prendre à une heure et demie. Trois heures, aurait été assez tôt, trop tôt déjà. Sur le pas de leur porte, cinq personnes nous souhaitent adieu avec leurs mains. Dix mains.
« Surprise ! Aujourd’hui, vous voyagez gratuitement. La conductrice apprend. »
J’avais espéré qu’elle apprends seulement la route, en fait j’ai l’impression qu’elle n’a jamais conduit une voiture, on sent l’insécurité sur le volant. Je tremble. Enfin, nous arrivons à l’aéroport, sain et sauf, à deux heures. Nous ne partirons vers Paris que vers dix heures de soir, après un faux départ à six. Malgré tout, le voyage de nuit, le retard et tout, François et contant et heureux. Oublié son visage renfrogné, malade, mécontent, plein de soucis de ses derniers semaines. Il mange, lit, me sourit. Que je voudrais conserver ce mari-là!
Il est ainsi pendant tout le trajet de retour. Vers la maison. Il m’a tout à lui. Il est heureux de revenir?! Bon, nous sommes revenus, mais il a trop mal supporté le voyage.
La prochaine fois, j’irai sans lui.
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