Tout a basculé
Mettant ce que j’avais écrit au fil des années sur papier, non, transcrivant de mes cahiers dans mon Mac, je voudrais comprendre comment et pourquoi ce qui a pourtant si bien commencé a basculé.
Le docteur généraliste de Paris m’avait aussi prévenue que cela va mal se terminer pour lui, qu’il ne voit pas comment l’aider. Il a eu des cas semblables dans lesquels il était impuissant. Il m’avait dit que c’était grave, ses symptômes de l’impossibilité d’adaptation après son retrait.
Est-ce tout?
Il était mal à l’aise depuis lors. Qu’est-ce que l’a fait basculer? Précipiter en bas? Le pousser à me rejeter, me diaboliser? Pour justifier sa fascination avec l’une, l’autre, les autres?
En fait, à chaque fois, j’ai tenu plus longtemps que humainement possible.
Pour Simon, Sandou, Paul et, aussi François maintenant. J’avais cru jusqu’ici que c’était moi qui les avais quittés. Oui, mais seulement après, même longtemps après qu’ils avaient auparavant tout fait pour m’y pousser.
Tiens, c’est le sujet d’un livre! Étudier ce mécanisme. Y réfléchir. Plus tard. Écrire me fait du bien.
J'ai envie de me cacher dans un trou, pour le moment. En sortir rarement avec seulement l’esseulée madame Filipetto, ma voisine de quatre-vingt-dix ans, venant me visiter et Lionel m’appelant au téléphone.
Un jour, je sortirai de mon trou. `
Il me faudra ce temps, ce calme. Le temps arrêté. Sans télévision. Je n’ouvre pas le radio non plus.
Je vais aller au dentiste, essayer de résoudre les choses les plus urgents pour la maison. Le toit. Le chauffage. La plomberie.
J’ai l’impression du miracle: pour le moment il ne pleut plus dans le salon, il ne coule plus goûte après goûte sous la baignoire non plus. Qu’est-il arrivé?
Et faire nettoyer les tapis que j’ai trouvé dans le garage. Remettre une ampoule neuf dans la chambre. Peut‑être même, acheter une armoire pas trop grande.
La chemise de nuit de satin bleu claire avec des grandes fleurs roses et bretelles minces est la preuve me rappelant qu’en juillet, quoique j’étais déjà furieuse contre François et aussi inquiète, je ne pensais pas encore à la rupture. Au contraire, je me disais que je lui plairais dedans : je l’ai acheté pour cela.
Entre nous, tout a basculé définitivement pendant les deux semaines de vacances de Lectoure en août, les dix ou douze derniers jours. «Est-tu CAP?» capable, ose-tu? le larguait à l’époque de ses 11 à 13 ans une fille violée depuis sa petite enfance par son père. À l’époque, François, l’enfant, n’était pas Cap, n’osait pas. Il voulait maintenant démontrer qu’il était devenu capable de n'importe quoi.
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