Monsieur est très contant de la voiture : «Elle a démarré d’un coup». Monsieur a des responsabilités : «La princesse (de Cameroun) a sept enfants dont un a des problèmes avec un gang, là-bas.» Monsieur ne veut «que ce qui lui est du tenant compte de notre contrat de mariage». Ses exigences sont «très raisonnables», affirme-t-il.
Monsieur est prêt à élever une nouvelle famille (noire, pourquoi pas?!) mais fort exigeante : «J’ai l’expérience des gosses», ajoute-t-il avec un grand sourire tout fier de soi même.
J’irai voir un notaire et un conseiller, moi aussi. Qui ?
D’autres côtés, monsieur se plaint des 89 francs! demandés (par erreur deux fois) de notre avocat commun.
Ensuite, il ajoute : "Fais une liste de ce que tu veux encore".
Que veux-je 'encore'? En fait : la paix.
Je ne lui donnerai rien de plus, je veux rien de plus de lui. J’en ai marre, mais si on marche sur mes pieds, je sais lutter, me défendre, même attaquer pour avoir ensuite la paix. D’une façon plus propre que lui mais pas moins efficace.
Pour obtenir quoi que ce soit de moi, il faudrait encore qu’il prouve ce qu’il affirme, ce qui est tout à fait faux. L’intimidation ne marchera pas! Je n’ai pas pris son argent ou viré nulle part - comme il le prétend, je n’ai pas ses bijoux de famille, non plus.
Je n’ai pas grand-chose à moi. Mais… ai-je peur de «la grande famille camerounaise?»
J’ai survécu les nazis, les Ceausescu, la Securitate, des chefs impossibles les machinations de ma belle-mère et mon oncle, un mari infidèle, et je vais survivre celui-ci, ignoble aussi. Et si je mœurs, il n’en gagnera rien. Rien de plus que je lui ai déjà donné.
Bon voyage avec l’AIX, bon courage avec l’appartement de la butte Montmartre, qui ne me manque plus, et aussi avec sa grande maison à Celles.
En mai, je serai «libre» de lui définitivement, sinon?… en dix ans. Ce n’est pas moi qui veux me remarier !
Deux fois, c’était amplement assez. Je n’ai même plus envie de cohabiter ou dormir à côté de quelqu’un. Non, merci. J’ai trop donné, trop cher payé. Maintenant, je me réveille à trois heures du matin, je lis à ma guise. Je fais des courses et de la bonne cuisine saine, je mange ce que j’ai envie, quand j’ai envie. Avec le temps, je travaillerai aussi davantage.
Je me suis bien programmée et mercredi, avant l’audience au tribunal, j’ai reçu des livres, dont une amusant, magnifique (Proposition par Judith Ivory) et aujourd’hui est arrivé un paquet d’autres livres. Je ne bois pas, ne fume pas, ne me drogue pas : je lis…
***
Je viens de relire mes journaux écrits de 1988 à ce jour. Que je suis contente de ne plus vivre avec François, ne plus devoir écouter ses interminables monologues ! Être loin.
Julie : tu ne le rencontreras plus que devant un juge au tribunal.
Julie : tu ne l’appelleras plus avec aucun motif.
Julie : va chez le notaire, écrit à l’avocat et ensuite
OUBLIE-LE !
Sors-le de ta tête !
N’y pense plus !
N’empoisonne pas ta vie avec !
Sois heureuse. Travaille.
Construis-toi une vie.
Recommence à écrire. Sortir. Être.
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