Agnès m’a appelé hier après-midi pour moi, huit heures de matin chez eux. Grandes nouvelles ! Thomas marche depuis deux jours. Il a quatorze mois. Alexandre fait caca dans le pot ! Il a deux ans et demi et demain il pourra aller en maternel… s’il est propre. Quelle fierté, quelle joie !
Pendant que nous parlions, Alexandre a jeté par terre Thomas, furieux qu’on lui eût dit Bravo! Bravo! après ses premiers pas. Puni. Mis au coin pour une minute (sur une chaise) obligé de rester tranquille. Puis il a fait de nouveau dans le pot : Bien Alexandre! Bravo! Tiens, une jolie image. Viens, mamy te dira elle aussi ‘Bravo’
Mamy aussi parle français? demande Alexandre sa mère. Il parle anglais avec son père et français avec sa maman.
Ils vivent loin de moi. Nous, à Paris, eux à Washington. Mais nous étions pour quelques minutes tout près, tout ceci se passait « en direct » et je participais via téléphone à une tranche de leur vie.
L’enfance de mes petits-enfants réveille en moi des souvenirs enfouis, des joies de tous les jours causé de mes propres enfants.
Facile à dire, une fois grandis : « Maman ne m’a pas appris à me laver régulièrement les dents » ou « Maman a divorcé, je ne ferais jamais autant. »
Seulement après qu’ils ont leurs propres soucis, maris volages, tristesses, problèmes, seulement après qu’ils ont leurs propres enfants, se rendent-ils compte, se rappellent peut-être tous les soins de jour au jour, soucis et joies du matin au soir et au milieu de la nuit que j’ai consacré, donné avec énormément de plaisir et bonheur pendant leur premier sept à dix ans. Et après.
Oui, marcher, devenir propre, former sa première phrase, avoir ses premières dents, autant de miracles, renouvelés. Puis ils grandissent, ils ont de moins en moins besoin de notre présence constante. Non, ce n’est pas vrai que ces années aient été grises, ils étaient colorés de joies intenses.
Agnès lève sa tête !
Agnès rampe !
Agnès se lève toute seule !
Agnès regarde un livre d’images.
Agnès feuillette son premier livre
Agnès fait ses premiers pas !
Agnès rit, elle dort, elle se réveille en me souriant.
Agnès parle français mieux que moi.
Agnès me serre très fort : je ne te laisserai jamais plus seule, même quelques jours.
Agnès dessine, elle chante, elle montre.
Agnès nage ! Elle saute dans l’eau maintenant.
Agnès écrit et me récite une poésie en français, puis elle me parle en roumain.
Agnès revient avec des bonnes notes.
Agnès va en Angleterre et revient parlant assez bien l’anglais.
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