17 janvier 1997
– Julie, j’ai peur.
– Je comprends.
– Je suis tellement perdu.
– Je le tiens fort, plus près de moi.
– Tu m’as tellement, tellement, tellement apporté ! Tu m’as changé, tu as changé ma vie. Me l’a rendu une autre, tellement différente.
– Toi aussi.
– Tu parais tellement jeune.
– Quand tu me rends heureuse. J’ai du plaisir de sentir, pouvoir aider.
– J’ai peur, Julie. J’ai eu encore de la fièvre.
– Depuis des années, déjà, tu as des coups de chaleur la nuit.
– J’ai peur, je me sens perdu.
– Je comprends. Cela aussi peut provoquer une malaise.
– Je ne sais plus que faire… Je n’ai jamais su choisir.
– Je comprends
– Chaque déchirement de ma vie
– Te revient en mémoire. La fin de ces années de travail est le plus dure.
– À chaque autre, j’avais tout de suite autre chose à faire. Même en Algérie. C’était horrible. Mais cela m’occupait.
– Je comprends.
– Maintenant, j’ai envie seulement de rester au lit, regarder la télé.
– Tu as besoin de repos.
– Tu me donnes tant de confiance, c’est tellement bon avec toi ! Peut-être devais-je…
Et il repart à parler de l’informatique avec une voix enfin normale. Pour le moment, le gros chagrin s’est éloigné.
Nous sommes bien ensemble.
– Julie, tu sais. Ce sourire, ton sourire de matin, la façon que tu me regard quand j’ouvre les yeux, m’éclaire la vie. C’est bon d’être amoureux de cette dame.
– C’est bon d’être amoureux !
Remonter le moral.
Remonter la pente.
Dans les moments difficiles, je trouve toujours le conseil qui apaise mes angoisses ou m’aide à me décider dans les livres. Pourtant, il y a des matins, comme celui dont je vous parle, où l’on se sent brusquement un peu perdu et l’on commence à se poser des tas des questions inutiles sur l’avenir.
Je me lève, je me secoue et je me chuchote :
« Julie, ce que tu as, tu l’as cherché… Alors, pourquoi te plains-tu ? Et puis, rappelle-toi… »
– Ça va ? demande-t-il.
– À peu près…
Une fois encore, l’occasion m’était offerte de recommencer ma vie.
On est resté un moment sans rien dire et déguster le cacao chaud.
On a souvent besoin de l’approbation des autres pour se donner raison.
Et il est d’un tendre…
J’étais si totalement perdu dans mon passé, que je n’écoutais guère François et mon mutisme aurait pu le vexer, mais il parlait tellement qu’il lui était impossible de s’apercevoir de mon silence, donc de s’en offusquer. Le sentiment de mon impuissance m’écrase des fois.
Où est ma joie de vivre ?
1 commentaire:
c'est dur de sombrer, tout en essayant de faire que l'autre ne le fasse pas non plus.
On en aurait bien besoin, nous aussi, d'une vrai main tendue, pas juste un instant, mais sur le long temre, comme ce que l'on offre.
est-on si different homme et femme, sur ca ?
Je me retrouve tellement sur ce que tu dis, ce que je vis.quand on tombe si bas, que c'est très dur de remonté ...et d'aider l'autre a remonter.
Sophos
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