7 février 1997 (« Écris sur une partie de ton corps »)
Longtemps, j’avais eu des fort beaux seins.
Au début, j’avais honte même de les regarder moi-même. Plus tard, puisque le mode de monokini n’était arrivé, je regrettais que personne ne les voit, sachant que nue j’étais plus attractive que habillée. Chez nous, les « filles bien » ne portaient pas de soutien-gorge, quand j’en parlais à maman, elle me disait : ça c’est pour les femmes de mauvais vie, c’est seulement elles qui veulent l’accentuer.
Récemment, j’ai retrouvé une photo que Sandou a fait un mois après notre mariage dans la salle de bain ‘milieu naturel’ d’être nue. Oui, j’étais nettement avantagée sans rien sur moi, à l’époque.
Puis je suis devenue mère, j’ai découverte une des joies profondes et inoubliables de mon existence, allaiter mon bébé. Sa bouche suçant, mordillant, caressant, entourant le bout de mon sein. La chaleur de bébé blotti dans mon bras. Je rayonnais de bonheur et mon mari devint presque jaloux à être en deuxième position, mais bientôt, elle gazouillé ‘papa’ et il fondit lui aussi de bonheur.
Dix ans plus tard, un été quand il me quitta au beau milieu de nos ballades dans le Sud de France, j’ai continué mes vacances toute seule et j’ai abouti dans un camp de nudistes au bord d’un lac artificiel, au milieu des bois. Tout le monde était nue la bas, les jeunes et les vieux, les minces et les gros, les jeunes filles et les bébés : c’était naturel. J’ai découverte près de ce lac la joie de nager nue, l’eau caressant les seins.
Ensuite, assis au bord de l’eau, j’ai discuté et écouté les gens autour de moi parler des cours du marché voisin. Le soleil tapait fort dans les collines de sud et une heure plus tard j’étais brûlé, mes seins non habitués, fragiles son devenus tout rouges. J’arrivai à la maison fiévreuse, souffrant et mon mari me soigna sans commentaires. Mais entre nous le faussé se creusait et quelques ans plus tard, nous divorçâmes.
Je n’étais plus très jeune, mon corps pas si parfait qu’à vingt-cinq ans, mais mes seins tenaient le coup. Jusqu’à cinquante ans, je n’ai eu à me plaindre d’eux.
Alors, j’ai grossi puis maigri, mes seins se relâchèrent.
Dommage. Il ne me resta plus que le souvenir, la photo, les regrets - et peu après je me suis séparé de mon amant avec qui je vivais depuis trois ans.
Pourtant, vers cinquante cinq ans une autre photo fait par mon futur deuxième mari, trois mois après notre rencontre sous la douche, montre que tout n’était pas encore perdu complètement. Je lui plaisais.
Mes seins? Mon mari les caresse savamment, ils prennent vie, je les sens comme jamais auparavant. Il prend entre ses doigts agiles, chauds et tendres le bout, trace le contour, et puis je ne sais plus rien, je plonge, je me perds et je saute au quatrième ciel.
2007.
La porte que j'envoie en espérant qu'ainsi ma note passe, signifie que dix ans plus tard je ne me souviens du tout des caresses de mon mari, ni qu'il m'aie procurée du plaisir. Si je n'aurais pas lu ce que j'avais écrit alors, rien n'y resterai, les souvenirs de ce qui c'était passé ensuite l'a récouverte d'un cendre épais.
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