8 février 1997
Je ne crois pas aux superstitions, aux miracles, ni aux saints, prophètes, anges ou diables, même si je sais qu’il y a des gens malveillants à éviter, contourner avec soin, s’en éloigner le plus possible.
Comment fait mon amie Stéphanie pour pressentir des événements d’avance?
D’accord, elle a plus de quatre-vingts ans, elle a une sagesse de l’âge, d’accord, elle a fait quelques études de psychologie dans le temps pour aider son fils en difficulté scolaire ; d’accord, elle a eu un grand père ayant fait des études de rabbin et elle a étudié Jung, la bible et observé les gens. Tout cela et un don inné l’aide à comprendre ceux qui souffrent, les aider, quand elle le peut, s’exprimer et les sortir de difficulté. À condition que leur mal psychologique soit guérissable. Ce n’est pas son métier et, en plus, ça l’épuise, la draine, mais quand elle le peut, elle se sent obligée d’aider.
Que des fois m’a-t-elle sortie d’une état dépressive! Que des fois m’a-t-elle conseillée, aidée. Je trouve tout ceci magnifique, normal et explicable.
Mais ses prédictions ?
Elle m’avait dit, six ans avant que cela arrive, que je trouverai un homme avec des forts passions et intérêts comme moi. C’est arrivé.
Elle m’avait dit que le beau-frère de mon fiancé aurait bientôt des graves ennuis et c’est arrivé avant que quatre mois s’écoulent. Nous pouvions nous marier tranquillement.
Elle m’avait annoncé, alors que j’étais encore en pleine euphorie de mon travail à CNAM que je suis trop haute, trop sure de moi, trop triomphante, que je perdrais mon travail, mais je ferai ensuite quelque chose encore plus intéressante. Que je serais mis au placard bientôt, que je devrais profiter pour apprendre. Tout est arrivé ainsi, tel qu’elle me l’avait décrit. Dans l’année qui suivit je n’étais plus là. Je pleurais, puis j’ai trouvé mieux.
Elle m’avait aussi dit, sans le voir encore, avant avoir rencontré le « vrai », que l’autre, en qui j’avais cru « ce n’est pas cela » et que Paul avait trop sur sa conscience. Comment pouvait-elle savoir? Seulement de ce que je lui avais raconté? J’ai pris deux ans supplémentaires à m’apercevoir, la croire.
Un jour, Stéphanie m’a téléphoné et inquiète elle me demandant :
- Ton mari, ça va ?
- Bien sûr, il dort tranquillement à côté de moi, pourquoi me le demande tu ?
- Je l’ai vu tomber sur le trottoir, s’évanouir.
Trois mois plus tard, il a eu une grave embolie pulmonaire, on l’a ramassé en bas d’escaliers de Montmartre, sur le trottoir.
Elle m’avait dit un jour, quand je parlais inquiète de mon fils :
- Ça va aller.
- Il veut partir, loin.
- Il restera ici.
De nouveau, je ne l’avais pas cru. Elle a ajouté même :
- Il fera quelque chose avec Valérie, la fille de ton mari.
- Vraiment ?
- Plus tard, dans quelques années.
Six ans sont passés. Mon fils vient de trouver un stage fort bien payé et intéressant et probablement aussi de travail ensuite à la même société que Valérie travaille, c’est elle qui l’a recommandé. Comment a-t-elle pu pressentir ceci?
Je n’aurais pas entendu, je n’aurais pas vu, je n’aurais pas cru dans ses prédictions. Souvent, d’ailleurs, j’étais fort sceptique. Je n’y crois toujours pas quand ils ne me conviennent pas…
Hier, elle m’a dit : « Allez en Israël ensemble, ne laisse pas ton mari dans cet état. Partir lui fera bien. Il reviendra ragaillardi, plein de bonnes idées. »
Je la crois, je cours acheter les billets.
Je conseille fortement à François de m’accompagner, tout en lui laissant le choix. J’avais ajouté seulement « Stéphanie croit que cela te fera bien. »
Plein d’espoir, nous partirons demain.
Alors existe-il de « bonnes sorcières » ou un « énième sens » ?
Plein de choses sont inexplicables encore aujourd’hui, pourtant vraies.
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