Un cahier en plus, s'appelle "trous et récits" dont la plupart des textes ont été déjà mises à leur places dans le journal, j'ai laissé ici les récents, dialogues pris presque sur le vif (merci Michel pour avoir suggéré de mettre plus de dialogue, et merci François de m'avoir permis de les prendre presque ou des fois tout à fait sur le vif). Comme ce n'était pas "journal" et j'étais en train d'apprendre à écrire mieux (aussi plus profondément) ces textes bruts vont des fois vers où mon journal intime lui même n'est jamais allé. Ils le complètent néamoins. Montrent les meilleurs moments pour, lentement, j'ai l'impression sombrer de plus en plus.
1997
Je commence ce joli cahier, pour ‘remplir les trous’ de mes anciens journaux, comme Michel me l’avait suggéré.
De toute façon, ils ne seraient plus une témoignage si véridique, si subjective, si vécue puisque les souvenirs changent après les années et l’expérience vécue entre temps. Les dites et les non-dites aussi. Quelle importance qu’au moment qu’ils sont arrivés les grands chocs, les bouleversements de ma vie, j’étais encore trop pudique, trop secouée ou j’avais peur qu’on lise ce que je noterais, et je n’avais pas mis que quelques mots ou phrases anodines pour le marquer pour moi-même, sachant qu’en relisant je serais (et toi aussi mon journal) de quoi il s’agit ; le temps venu ils m’invoqueraient assez pour en écrire davantage. Comme la clé d’un tiroir.
Ce dernier mois, j’ai pris mes anciens journaux et je les ai introduits dans mon Macintosh portable, mon Powerbook 100, modeste, petit, léger, et au fur et à mesure, je les ai aussi traduits en français. Avoir des journaux en quatre langues, hongrois d’abord, puis roumain, anglais et français aussi est intéressant, il m’a permis d’écrire tel que je me sentais à sentais d’abord, puis aussi roumain, anglais et français est intéressant, il m’a permis d’écrire tel que je me sentais à l’époque, jeté d’un lieu à l’autre, mais ayant un parcours analogue au mien.
Même en français, après l’avoir traduit, certaines choses paraîtront très étranges, voire incompréhensibles. D’autres, pourront expliquer des comportements ‘bizarres’, mais, je l’espère, que la plupart étant des sentiments ou pensés s’expliquant de soi parce qu’ils tourbillonnent dans la plupart des gens ou femmes sans qu’on ose le dire, le discuter, se l’expliquer, voire même quelquefois s’avouer à soi.
7 novembre 1996
Je dois me plonger dans l’écriture. Je dois avoir des heures tranquilles sans me sentir coupable. Mon temps, ma tranquillité, mon travail.
25 novembre 1996
François me dit ce matin :
— Tu es très très bonne. C’est cette bonté qui a fondu lentement ma carapace, m’a transformé. Ta bonté est d’avoir faite que je deviens vraiment « moi », que je me porte vraiment comme ce Moi profond le désire. Et c’est tellement mieux que celui que je feignais d’être, celui que j’avais presque, devenu.
— Ma bonté ? Non, c’est mon amour. Je sentais, depuis le début que tu es bien, bon à l’intérieur.
— Mais j’ai dû arracher pas mal des herbes sauvages pour arriver à voir clair dedans, avoir le courage de regarder à l’intérieur. Ta bonté m’a énormément aidé.
— Je ne suis pas bonne François qu’avec ceux qui le sont avec moi aussi. Tu es ! La bonté ne transforme pas, mais accentue les caractéristiques existantes, dormantes.
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