Pendant l’été, dans le cadre du lycée technique de chimie, ils eurent un mois de “ pratique d’entreprise.” On a envoyé Julie dans une usine de banlieue. Mais qu’était leur production principale? Elle a découvert qu’ils fabriquaient des menottes, des menottes... menottes semblables à celles qu’ils ont mises à son père avant de l’emmener.
Après le travail, il fallait se laver, il y avait énormément de poussière partout. Dans la fonderie, on faisait des moules avec du sable. Il n’y avait qu'une douche commune pour les femmes.? Elle ne voulait pas se déshabiller devant les autres! Les autres riaient, rigolaient de son excès de pudeur. Mais elle ne s’était montrée nue encore devant personne. Elle avait honte et mal. Ses règles sont arrivées avec plus de crampes que jamais, en avance.
En elle, d’un coup, tout se mélangeait. Les douches d’Auschwitz, elle, au milieu de la nuit en chemise de nuit l’arme pointée vers son nez lors de l’arrestation de son père, disparu, elle exclue de l'union. Tout ça revenait.
Julie espérait encore : « ça et ça, n'est pas bien, mais... ici, en Roumanie, tout n'est pas bien fait, mais là-bas, en Union Soviétique... »
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