Nous avons habité à Pest quelques jours dans un hôtel plein de miliciens, on ne cherchait pas des juifs justement là. Un des officiers m’a même photographiée, mais j’ai perdu cette photo, pourtant très réussie, maman me disait que je serais vraiment ainsi à seize ans. Et aussitôt, elle m’interdit de descendre dans la salle à manger.
Après le discours à la radio du régent Horthy puis du Szàlasi, le chef des miliciens, que le diable les emporte! nous avons déménagé dans la villa de madame Kocsis à Buda où papa devint concierge. C’est alors que j’ai commencé mon premier journal qui n’est pas trop complet.
À mon retour à Cluj, j’ai étudié au collège hongrois jusqu’à la fin de l’année scolaire, puis pendant deux ans au collège roumain et la dernière année au collège protestant hongrois de la ville.
En relisant mon journal d’alors, je me rends compte que j’ai peu écrit pendant cette période.
Dans l’école roumaine j’avais des notes faibles, par contre dans l’école hongroise, où ma voisine Ditta étudiait aussi, j’ai réussi à avoir une bonne moyenne (16,60) et j’ai aussi bien passé mon concours d’entrée au lycée (en 5e).
J’ai écrit ensuite un deuxième journal qui se termine quand j’ai reçu mon carnet de UTJ. Je suis déjà membre depuis 2 ans et demi.
De 1945 à 1950 d’énormes changements ont eu lieu en Roumanie. En quelques mots seulement: le roi a “démissionné”, les fabriques sont devenues les nôtres, les mines, les forêts aussi. Le parti communiste a complètement gagné et il a pris en main la conduite de tout le pays. J’ai beaucoup lu et j’ai connu beaucoup de gens dans cette période.
Je constate que j’ai peu écrit de la période entre 49 et 52 aussi. Pourtant beaucoup de choses se sont passées... Quand j’en aurai envie, je les décrirai.
De toute façon, mon journal ne deviendra pas un chef–d’œuvre. Cependant il est quand même bon pour : 1) écrire ce que je pense, mes douleurs (mais après quelques mois elles me paraissent souvent insignifiantes) 2) à partir de mes journaux je pourrai raconter à mon mari comment s’est passée ma vie avant notre rencontre.
Mais revenons au présent.
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