À l’aube, je me suis prélassée sans rien faire jusqu’à six heures.
Ensuite, j’ai relu la “ Chimie Physique ” et j’ai résolu cinq problèmes qu’on nous avait donnés. (Écrire en hongrois au sujet de l’école c’est dix fois plus dur.) Au cours sur les produits Antibiotiques, j’étais fort nerveuse et j’ai vexé Tina (je l’ai vite regretté, trop tard ?)
En sortant de Polytechnique, je suis allée retirer mes photos : je ne les aime pas du tout. Le photographe m’a agrandie, embellie, il a caché mes taches de rousseur, gommé certains traits, la photo ne montre pas une certaine gentillesse, grâce, spécificité que j’ai. Et pas du tout l’intérieur. Même le sourire est forcé. C’est normal, quelle idée de mettre juste devant mes yeux, là où je devais regarder pendant qu’on me photographiait, la photo encadrée de noir de Staline. Quand je voyais ça, je n’avais plus aucune envie de rigoler.
Me voilà revenue chez moi et dépensant la mine de mon crayon, il ne me reste qu’un petit bout. J’ai déjà écrit cinq pages. Cela sera assez pour aujourd’hui. Je suis ainsi, quand je m’y mets avec élan, j’écris, j’écris et je ne m’arrête plus : je serais capable maintenant de remplir d’un coup tout ce cahier. J’ai plein de pensées qui s’accumulent et attendent. La plupart des gens réfléchissent peu, hélas, moi aussi. On fait énormément de choses sans réfléchir, en n’y pensant que plus tard, souvent il arrive que je ne sais pas pourquoi j’ai agi ainsi et pas autrement.
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