“Jeune” mariée

15 décembre 1990

C'est difficile de croire qu'il y a seulement un mois (et dix jours) que je me suis mariée! Je suis une mariée très très heureuse et très fière d'être mariée avec François. L'aurais-je cru, il s'avère un mari fantastique!

Depuis notre mariage, j’ai eu aussi plusieurs succès professionnels qui laissent présager de bons lendemains, avec moins de soucis matériels et en plus, intellectuellement satisfaisants. Mes leçons sont appréciées à Sorbonne, mes cours de formation estimés à l'EDF, j’ai été nommée responsable Macintosh à Cnam... Dépannage en tout genre, mais aussi pour conseil et formation. Là-bas, je pourrais (et je dois) apprendre à communiquer sur le Net interne et externe.

Et ce merveilleux sentiment de l’union, d'aimer et d'être enfin bien aimée, vraiment, sincèrement aimée et d'avoir quelqu’un qui a profondément besoin de moi.
Oui, nous avons besoin l'un de l'autre, des choses que l'autre peut offrir et offre affectivement, intellectuellement. J'espère que nous allons réussir à conserver ce lien extraordinaire. Comme Stéphanie nous avait dit : « Vous avez gagné le gros lot ! Tâchez de le préserver.»

J'espère que nous allons réussir à ne pas dissiper ce bonheur et que nous allons réussir à le faire durer, durer. C'est tellement bon. Ceci nous transforme tous les deux, nous rendant meilleurs qu'avant, mieux qu'hier.

Je suis dans l'avion vers Washington. Ma fille Agnès se marie avec Don, un garçon qui l'apprécie et l'aime. Avec lui, elle peut être enfin vraiment femme et peut-être, bientôt aussi mère.

À cette occasion, j'ai eu mal au cœur pour Lionel, qui m'a raconté sa façon d'accepter que son père soit alcoolique. J'étais étonnée, je n'avais jamais pensé à Sandou comme à un alcoolique, ce qui montre que les premières impressions changent difficilement - même contre des évidences - mais aussi parce qu'en ma présence, il ne se comportait pas comme je pensais que font les alcooliques. Cela a du être très difficile pour Lionel d'accepter, de continuer à aimer son père, de lutter contre lui-même pour ne pas en avoir honte.

Je devrais lui raconter que j'ai commencé à faire la paix avec mon père après avoir admis que je le haïssais pour la façon dont il essayait de diriger toute ma vie. À partir de ce moment-là, j'ai pu faire “semblant de l'écouter”, papa a compris que j'étais grandie, mûrie, et il a relaissé les rênes en me faisant confiance, en pensant que je pourrais me débrouiller aussi avec les autres, la relation entre nous est devenue plus normale.

Ces deux - trois dernières années financièrement pénibles pour moi ont été peut être bénéfiques pour mes enfants : ils se sont rendu compte que je suis humaine et pas “super woman” comme je le leur paraissais quelquefois. Et l'entente entre François et moi, et même les mésententes de parcours, leur ont montré une relation réelle, vraie du couple.

Aimer et tenir à l'autre, tel qu'il est, mais sans abdiquer sa personnalité!

François est dorénavant fier de mes succès auxquels il a contribué lui aussi, autant qu'il a pu, autant que j'en avais besoin. Il n'est plus jaloux de mes réussites, cela me remplit de bonheur.

Julie, attention, quand même!

Mais j'espère que notre livre, son premier livre sera un succès et va compter beaucoup pour montrer ce dont il est capable, ce dont moi, je sais qu'il est capable.

C'est un tel bonheur d'aimer enfin quelqu'un qui est en beaucoup de domaines plus savant, plus intelligent que moi, peut être même plus chaleureux. Je me suis endurcie à travers les épreuves de la vie, mais je deviens plus “chatte” chaque jour en me rendant compte que je peux... Et nous nous complétons : dans la vie quotidienne, ses jugements, je suis plus lucide et avec de meilleurs instincts.

Je crois que nous ferons un livre fantastique. Je n'aurais pas dû m'engager dans un deuxième : pourrai-je faire un bon livre sur un thème imposé ? Oui, si je mets l'accent sur ce qui me passionne, la psychologie derrière l'interface utilisateur Macintosh, si je réussis à illuminer ce livre ainsi, il peut en sortir quelque chose d'original “à la Kertész”.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce qui est important, je pense, c'est de croire en l'autre ...réciproquement.

Etre important pour l'autre.
Les moments de bonheur, qui peuvent durer ..... sur longtemps, cela fait un bien fou !
Et cela aide à affronter les crises, forcement existantes pour des raisons diverses, d'ailleurs !

Ce qui marque, dans tes écrits, c'est ton entousiame, ta facon de criore en chaque nouvelle chose à faire.Et la facon dont tu réussis !

Sophos