14 novembre. 1975

Mais non, je n’aime plus Sandou ! Et c’est tant mieux que Pierre se soit défilé, ainsi je ne sors pas d'un écueil pour tomber dans un autre. C’était une bêtise tout ça, heureusement c'est terminé, ça aussi. L’important est de devenir et de rester indépendante, libre et d’attendre tranquillement ce qui arrivera.

« All the king's horses and all the king's man can't put the past together again .“ (On ne peut pas réchauffer un passion refroidi. Ce qui est cassé, est cassé à jamais.)

Combien je dois à Dale Carnagie :
« On ne peut pas changer le passé, pleurer dessus ne mène à rien. On peut modifier seulement les effets de ce qui s'est passé mais pas l'événement. »

Donc, je ne peux pas modifier ma vie ancienne, ce qui s'était passé, je ne le voudrais même pas, ni le bon, ni le mal. Essayer plutôt de l’analyser et en tirer des enseignements. Pourquoi s'est passé de cette façon, ce qui a été mal ou pourquoi cela parait comme tel ; pourquoi Sandou s'est comporté ainsi et pourquoi je l'ai supporté. Et, surtout, attention, de ne plus y tomber !

Sandou me dit, comme toujours, que pour lui «coucher avec une autre femme ne comptait pas plus que changer une chemise.» Hélas, il l’a dit et en a changé tant de fois ! Et puis, il soigne et s’occupe tellement de ses chemises…

La différence entre nos façons de voire la vie et la vivre, et de nos conceptions de mariage est trop grand. C’est assez. Penser à l’avenir.

Qu'est-ce que je voudrais ?

Être indépendante, vivre tel que j’ai envie. Ça vaut la peine de supporter aussi ses difficultés ; Attendre avec patience, cela arrivera! Surtout, ne pas tomber rapidement sur quelqu'un d'autre !

Faire attention, mieux choisir dorénavant, si possible ne pas me dépêcher. Utiliser tout qui arrive tant que j’aurai de l’énergie. Il existe tellement de choses intéressantes et belles dans la vie! En profiter, vivre! Penser au futur quand je vivrai comme je veux. M'occuper des enfants. Mais attention, sans exagérer.

Ne pas m'occuper plus de Sandou que les apparences le demandent à cause des enfants. Le reste, c'est son affaire, sa vie. Fini, pour moi c'est un chapitre fermé. C’est suffisant d’être poli. Et ne pas me disputer devant les enfants, en aucun cas.

De 1968 — 1975 cela fait 7 ans de trop ! (De 1966 c'est même neuf), de toute façon assez long pour tirer enfin des conclusions : « On ne peut pas faire un contrat d'amour », effectivement, tout comme il me l’affirmait déjà il y a neuf ans. On ne peut pas réchauffer non plus une passion refroidie, j’en ai l’expérience maintenant, son frère Traian avait raison nous le dire en 1970, alors je ne le croyais pas.

Regarde seulement en avant, pas en arrière, Julie !

Et puisque pour moi l'illusion d'amour est encore importante pour les rapports sexuelles, on ne peut pas, on ne doit pas continuer ce mariage. N’aigris pas, ne pleures pas sur le lait renversé, penses seulement à ce qui arrivera !

Le premier pas avait été Pierre, il y a 6 ans, mais Sandou n’a pas admis les conditions de réciprocité entre nous (lui il avait le droit d’avoir plusieurs amantes, moi personne.) Il m'a joué alors le grand amour revenu et il a détruit mon merveilleux lien avec Pierre. J’ai du le quitter. J’espérais encore pouvoir refaire notre famille, mais ça n’a pas marché, et pas seulement à cause de moi, il n’a pas tenu sa parole. Moi, tenant ma promesse, n’ai eu aucun contact avec Pierre et n’ai pas regardé un autre homme depuis tout ce temps. Sandou a bien rompu avec sa maîtresse d’alors, seulement pour en trouver une autre plus tard, encore plus jeune d’ailleurs. Tant pis, au moins cette fois-ci, il ne peut pas me rejouer la même scène, puisque je ne le crois plus sincère et j’ai l’expérience. Donc finir, divorcer. Il n’y a pas d’autre issue.

En plus, essayer sérieusement les anciennes techniques :
  • • être plus indépendante,
  • • ne pas donner trop d’importance d’opinions des autres,
  • • volonté et davantage de réflexion,
  • • être plus attentif aux autres (mais pas envers Sandou !),
  • • laisser s’approcher seulement ceux avec qui il ne faut pas tout le temps lutter,
  • • me retenir, laisser attendre,
  • • regagner ma tranquillité psychique, me revaloriser.
Tout s'achève. Même l'attachement envers Pierre est fini.

En réalité, ces derniers jours, c'est cela qui m'a causé le plus de chagrin, mais je ne me le suis pas avoué, même à moi-même. Pierre a raison, c’est fini, définitivement. C'est bien que cela aussi, soit passé. Mais pendant la traversée du désert, les années de mariage vides, c’était bon de rêver qu’il existe quelque part, quelqu’un.

3 commentaires:

Jean a dit…

Ces jours ci je suis bousculé , mon emploi du temps est lourdement chargé .
Je vais donc répondre rapidement .
Je viens de lire vos trois derniers mots .
J'en suis extremement ému , d'abord par le contenu , puis par la coincidence de dates : au même moment , je vivais la même difficulté , dans des conditions très proches .
Le problème a duré treize ans .
Avec du recul , aujourd'hui je ne sais pas si cette expérience terrible , si longue, a été plus négative que positive tellement ma vie en a été chamboulée à la fois en bien et en mal .
En 2001 , pour trois ans , nouveau dérapage ..
Mais comme le précédent cas , malgré l'horreur du moment , les conséquences ont finalement été positives , du moins pour le moment , actuellement ...
Il ne faut jamais désespérer .

Michael Park a dit…

c'est interessant que vos pensés sont representé egalement par vos cotés emotional et logique. (etes-vous née sur la balance de la Zodiaque?)

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Je suis "cancer" dans "cancer" quoique que cela veut dire...

merci pour vous de m'avoir lu, merci de m'avoir lu un mot aussi

il ne faut jamais désespérer... longtemps, et en plus, j'ajouterai: on ne sais jamais à quoi il sera bon et quoi bon cela menera. Un écrivain a dit "il faut être un cercle en dehors pour mieux voir et comprendre"