19 octobre, 1975

Le pire c’est que je l'aime encore. À cause de cela je souffre toujours, j'ai tellement de chagrin. Et, même je ne l'aimais plus, je regrette toujours qu’il ne m’aime pas, que les choses ne soient pas allées comme je l'espérais, qu’il ait tant changé.

Attention il s’agit de ma vie ! Maintenant, il s’est glissé dans la peau d'un mouton, mais dedans il est resté le même ! Comme c’est dur, heureusement c’est seulement moi qui sais que je ne reste pas aussi froide que je le voudrais.

Cette semaine, m’occuper des études de mon fils, de la préparation de l’anniversaire de ma fille, de mon travail de doctorat. C’est vraiment assez. Surtout, ne pas m’énerver !

Vendredi, après avoir envoyé à Pierre ma lettre, sont partis aussi avec elle les rêves sur lui. Pourtant, j’ai toujours su que c’était juste un mirage, du sable mouvant, et qu’il n’était pour moi. C’est mieux ainsi.

Je ne porte plus aucune de mes bagues, ni l’alliance de mariage que Sandou m’avait donné il y a 15 ans, ni la bague de zircon (imitation diamant) qui me faisait sentir être la “fiancée de Pierre”, il y a six ans, le seul cadeau que je lui ai permis de me l’offrir.

Je dois me remettre sur mes propres jambes, me débrouiller seule, ne pas aller de l'un à l'autre (même si là, à l’époque, le miel était plus doux).
Je pleurai, je pleurai, mais pas d'amour pour Sandou ou Pierre. Je pleurai sur mes espoirs decus, sur mes rêves définitivement envollés. Je ne savais pas à l'époque ce qui me faisait tellement mal, d'avoir dû définitivement reconnaître que je me suis trompé et que ma vie ne va pas se dérouler tel que je l'avais imaginé. Je ne savais pas que pleines des choses merveilleuses m'attandaient après le coin.

1 commentaire:

coyote des neiges a dit…

J'aime ton commentaire optimiste à la fin de ton post! Si on pouvait avoir un soi-même plus âgé qui nous tient par la main, qui nous chuchote à l'oreille des mots d'espoir et qui nous rassure sur le futur, on se sentirait beaucoup mieux...