Septembre 1972

Citations d'André Maurois : Lettre à l'Inconnue

"Ne dites jamais de mal de vous-même. Vos amis en diront toujours assez.

Trop d'êtres humains sont ainsi faits, qu'ils s'accoutument aisément à être aimés et qu'ils n'attachent plus assez de prix à un sentiment dont ils sont trop sûrs. Éviter les disputes sur les choses indifférentes. Les arguments, s’ils sont développés sur le ton de la querelle exaspèrent l'interlocuteur. Plus encore si vous avez raison. Tout bon raisonnement offense, disait Stendhal. L'autre devra peut-être avouer que votre démonstration est irréfutable; il ne vous le pardonnera jamais.

J'ai souvent eu envie de dire à une femme trop naïvement sincère en amour : La coquetterie, Madame, vous ne savez pas ce que vous méprisez. Elle demeure une arme d'une puissance surprenante et redoutable. Elle est ce manège, qui consiste à offrir, puis à refuser, à feindre de donner, puis à reprendre. Et, à y réfléchir, c'est naturel ( ? ?). Sans la première coquetterie, qui fait naître une première expérience, l'amour ne s'éveille guère chez la plupart des hommes. Pour plaire aux autres, il faut parler de ce qu'ils aiment et, ce qui les touche, éviter les disputes sur des choses indifférentes... Oui, si l'on veut se faire aimer, il faut parler aux autres non de ce qui nous touche, mais de qui les touche. Et, qu'est-ce qui les touche ? Eux-mêmes. Nous n'ennuyons jamais une femme en définissant son caractère, sa beauté, en l'interrogeant sur son enfance, sur ses goûts, ses regrets.

Vous n'ennuierez jamais un homme en le faisant parler de lui.

Valéry disait, dit Maurois : " Il faut, en cas d'obsession, rusez avec l'esprit. Occupez-le sans arrêt. Peu à peu, l'odieuse vibration faiblira, s'éloignera, s'éteindra. Un peu de patience, un peu de persistance, et le divertissement vaincront. Même si nous devons, malgré nos efforts, subir le malheur, nous pouvons le vaincre par notre manière de le supporter. Heureuses les femmes tendres et douces, car elles sont mieux aimées."

(Hélas ! Adieu. )


Je me débattais, ne sachant pas comment en sortir.

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