Peut-on témoigner?

22 mars 2003

Peut-on « témoigner » de ce qu’on sait que par « oui dire » ?

Peut-être pas dans un tribunal. Mais quand on nous a dit quelque chose et en plus ce qu’on nous a dit nous a influencé, a eu un impact sur notre vie, alors, oui. Il fait alors partie de notre vie.

Nous ne vivons pas isolés et non seulement ce que nous expérimentons, mais aussi ce que nous entendons et lisons, ce qui nous impressionne fort, fait partie de notre vie. Comme nos ancêtres et notre environnement.

« Vous réglez vos comptes ? »

Je ne crois pas. Hélas, je crains, qu’une autre les règle à ma place. Mais en fait, il n’y a pas des comptes à régler. Une malade, quelqu’un pas bien développé psychologiquement, même devenu méchant parfois, d’accord. L’important était de m’en éloigner.

C’est fait.

Peut-être aussi faire comprendre aux autres ce qu’on souffre vivant près d’un maniaque dépressif. Il arrête, autant qu’il peut, votre vie pendant la dépression et il vous piétine le temps des manies. Votre cœur saigne pour lui pratiquement ne vous donnant pas le temps à respirer et penser à vous.

Non, ce que j’ai écrit, pendant que cela se passait, était témoignage vécu, pas règlement de compte.

Je lui voulais, peut-être en 1999, mais c’est si loin de moi aujourd’hui! Comme d’habitude, le plus important est de montrer qu’on peut survivre, rebondir.

Même à ça.

À tout sort de déceptions.

Slavia rigole de ma naïveté à chercher à chaque fois le « grand, vrai amour » et à me sacrifier, longtemps.

Je lui ai répondu: celui aimant plus, a davantage de joie. Même si plus de chagrins aussi.

De toute de façon, je sens que je suis vraiment allée au-delà.

Je viens de lire plusieurs autobiographies merveilleuses. Chacune une vraie individualité. Chacune son style très personnel.

Père Vannet décrit avec une verve inégalable, son enfance paysanne et incartades d’abord, et il en fait un tableau que je vois devant mes yeux; puis ses conquêtes féminines et entre autres, 'la dépanneuse', et enfin, ses récits de braconnage.

Jaqueline, décrit sa jeunesse à Pantin dépourvu de la chaleur qu’elle cherche désespérément, puis dans un autre volume, son triste mariage. Ce dernier livre a provoqué un écho en moi. Je n’ai pas pu décrire aussi bien qu’elle, cette peur de mari qui vous glace. Peut-être, en relisant, je pourrais mieux expliquer la période Ham, avec mon premier ex.

J’ai rencontré hier tas des gens intéressants et récolté pleines d’idées à creuser. J’ai fait très bien d’y aller le matin et pas seulement l’après-midi.

pm. Je me suis rassurée sur le ton convaincu avec lequel Lionel m’a dit « 'Elle est bonne!' Qu’ils soient heureux, longtemps.

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