21 mars 1996
Le premier jour du printemps.
Hier François m’a dit :
"Lionel est génial, génie."
Venant d’un autre et encore très critique, c’est quelque chose!
Puis il a ajouté :
"Il me ressemble en beaucoup. Génie veut dire d’après lui avoir la curiosité dans tout et le courage de poursuivre ce qui l’intéresse. Comme il m’a bien expliqué cela a son bon côté, mais aussi son côté dangereux : on s’intéresse à tout où que cela puisse mener, qu’est ce que cela donne, mais comme une drogue ou le minitel rose, ceci peut aussi détruire."
J’ai répondu :
- Mais il est maintenant sur une bonne voie !
Lionel est en train de programmer jusqu’à quatre heures de matin, satisfaire les exigences de la secrétaire de direction de l’Institut de Programmation, qui pourtant n’est pas facile à satisfaire, il reprend avec courage de nouveau, le refait et le rebâtit encore de mieux en mieux.
Mais François m’a prévenu : « Il n’y a jamais de sûre où la curiosité d’un génie peut-il le mener à un moment donné. » Avis à l’amateur…
Oui, je sais, rien n’est jamais tout à fait gagné avec François non plus. Génie et instabilité s’avoisinent quelquefois. Il faut lutter tous les jours, tous les mois, le surprendre, l’intéresser, l’intriguer, le conquérir… de nouveau. Mais d’une façon qui me convient beaucoup plus que le besoin de mettre une robe nouvelle qu’il était nécessaire et même pas suffisant que momentanément pour reconquérir à chaque fois Sandou. Un avis intéressant sur ce qu’il fait, une nouvelle lumière apportée sur quelque chose, intéresse François autant et l’impressionne plus durablement, qu’un habit. Un regard éperdu, chaud bien sûre sont aussi nécessaires.
En relisant dix ans plus tard ce qu'il m'avait dit, je ne peut dire qu'il ne m'avait pas prévénu, seulement, je ne comprenais pas de quoi il parlait à ce moment là.
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