30 septembre 1995

Et les dix jours se sont écoulés rapidement. Je suis en avion New York, Paris. Je me suis sentie plus près de ma fille. Malgré ou à cause de l’énorme patience et travaille que ses deux fils lui donnent, elle est plus rayonnante que jamais. Elle a fait avec vingt invités une très belle nouvelle année juif (François qui était dans son meilleur élément avait dit « chaud et sincère »).

J’ai raconté à la mère de Don ma tristesse après la guerre, elle m’a répondu « à moi, la guerre n’a apporté que du bien, la fin de la récession pendant laquelle nous étions pauvres, sans travail, presque sans toit. » Je lui ai parlé de ma cousine et mes grands parents tués à Auschwitz, elle disait « Il nous fallait la guerre à nous, pour nous en sortir de trou, bien vivre, mieux. » Mais, fallait-il pour cela que tant de gens meurs ? ! Je commence à comprendre le raisonnement des Allemands, eux aussi étaient en mauvais état après la première guerre. Mais comprendre, ne veut pas dire admettre, ne veut pas dire que ce qu’elle avait dit et la façon de le dire ne m’a pas heurté.

Auparavant, il y avait un problème avec Don pour qui nous n’étions pas assez propres, il rouspète, dit à Agnès qui me le dit et moi je le transmets à François. Finalement, je lui dis qu’il pourrait le dire directement à François sans les intermédiaires. François était heureux que je l’avais défendu et heureux que son travail avait bien progressé pendant notre séjour aux États-Unis.

J’ai assisté au réveil d’Alexandre, on l’emmené à la nounou qui s’en occupe avec trois autres, ramené vers cinq heures d’après-midi, aidé ma fille quand elle revenait avec le bébé, qui est chez une nourrice près d’école où elle enseigne pour l’allaiter dans la pause de midi. Une soirée, j’ai même été avec le bébé et c’était bien passé, cette fois j’avais du soja à lui donner.

François a su mieux s’occuper d’Alexandre qui réclamait de plus en plus son « papy » et lui obéissait mieux. J’étais inquiète pourtant. Pourquoi ? Tout allait bien. Je n’ai pas réussi à travailler sur mon livre pour presque deux mois, François a accaparé l’ordinateur portable apporté avec nous, j’aurais quand même pu lui le réclamer de temps en temps. Que m’arrive-t-il?

Je devais être dispos à tout moment pour les petits, François voulait aussi être transporté souvent ici ou là, je dû m’occuper aussi de ma dent tombée, mais si j’aurais vraiment voulu… Créer, nécessite un certain tranquillité. J’ai travaillé peut-être deux demi-journées les derniers deux mois. Est-ce cela qui me manque?

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