25 novembre 95

C’est quand même fantastique avoir un mari qui après sept ans ensemble m’aime encore davantage ! Nous nous sommes promenés dans les forêts autour de Celles cette après-midi. Dans la voiture, il a mis sa main avec tendresse sur mon genou, il m’a embrassé encore et de nouveau sur le sentier ; il m’a montré les peupliers habillés seulement en gui, les nuages en ‘stratus’ presque irréelles à « cause des montagnes et du vent » et puis nous avons respiré avec délices l’odeur des feuilles mortes.

Non, décidément, mon mari ne partira pas seul en bateau ou faire le tour du monde solitaire. Déjà, ses huit jours que j’ai passé chez Stéphanie à travailler sur mon livre, et je viens de retrouver en rentrant un François nerveux, fatigué, épuisé, irrité.

Il a fallu que nous passions une semaine ensemble, des petits plats, Weight Watcher et enfin de « calinotherapie » et puis cette promenade. Et ce soir, travailler face à face, lui dans le fauteuil, moi sur le divan, pour qu’il soi enfin de nouveau en forme, de bonne humeur, avoir envie de « gambader », les yeux rieurs que j’aime tant, et que son travail démarre enfin bien.

Sept ans et l’équilibre est encore fragile. On verra à dix ou douze.

Chez Stéphanie, j’ai passé des jours difficiles mais extrêmement utiles. Elle m’a expliqué, répété (trop souvent pour que cela « rentre ») ce qui ne va pas encore avec mon livre journal. Le contenu ça va (sauf quelques répétitions et dix pages trop longues à la fin) mais la forme et son style ne sont pas assez littéraires. Il y a trop de « ceci, cela », « chose, faire », les mêmes mots les uns trop près de l’autre, et surtout, certaines phrases sont trop plates: je n’ai pas assez de richesse de vocabulaire en français. Depuis, je bosse.

C’est fou combien de progrès j’ai fait depuis un an, mais il y a encore tant…

Stéphanie croit que cette livre peut devenir « best-seller » à condition de trouver un éditeur et le bon moment et si, seulement si la forme s’améliore aussi pour lui donner cette ‘musique’ dont elle me casse les oreilles.

Et puis des « chutes » à la fin de chaque chapitre et à la fin du livre. Des bons débuts. Je crois qu’on a réussi ces deux derniers, déjà ils n’étaient pas trop mal, mais Stéphanie disait en plus : « il faut davantage d’action et de description des événements. »

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Didier qui a appris à sculpter de Stéphanie est chef de sentier aux Ponts et Chaussés, il habite un petit village près de Toulouse, mais lit beaucoup et avec attention. À l’incitation de Stéphanie qui voulait son avis, il a ouvert le livre à plusieurs endroits au hasard et a lu à haut voix, lentement quelques parties. Non seulement il a aimé, mais il a aussi dit « c’est arrivé aussi à moi, j’ai ressenti ainsi quand… ». Il est le premier homme qui a regardé ce que j’ai écrit et son observation m’a beaucoup encouragé. Il a trouvé un bon moyen de commencer et terminer : je pourrais mettre la fin, le dernier Noël, comme introduction en finissant avec François et Nous. Je peux le faire si j’ajoute les entrés sur les réseaux de savoirs avant, en bouleversant juste un peu l’ordre chronologique. Cela me permettrait d’introduire quelques idées d’aujourd’hui en deux pages sans ajouter un ‘avant-propos que j’avais et finir en « bon, bon, bon, boum » comme me répète Stéphanie. C’est presque fait, il ne sera pas trop dur à réaliser.

Par contre, le style, les mots, c’est autre chose ! Valérie est prête à m’aider et j’ai trouvé quelqu’un connaissant un bon traducteur hongrois et puis, je me suis remise moi aussi au travail sérieusement.

Bon, il est dix heures et demi, je suis crevée, bonne nuit !

PS. Je répète des phrases et notions d’une semaine à l’autre puisque je ne me souviens pas ce que j’ai écrit déjà. Je ne me relis pas et quand je me mets, quand j’ai envie, l’écriture coule tel qu’il vient… bien sûr, il faudra si on veut le publier, l’éditer, l’améliorer, couper les répétitions et ajouter (mais pas trop).

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